Catégorie : Coups de coeur

  • « Un certain Monsieur Piekielny » de François-Henri Désérable…

    « Un certain Monsieur Piekielny » de François-Henri Désérable…

    Ou comment la force d’une phrase, au départ anodine, nous plonge avec une force incroyable dans tout ce qu’a été Romain Gary !

    Si au départ cet étrange et mystérieux Monsieur Piekielny m’a décontenancée, il s’est bonifié au fur et à mesure des pages et j’ai pris un malin plaisir à savoir lire entre les lignes.

    Des rencontres imaginaires, un ton ironique et humoristique totalement irrésistible, mais aussi un sublime éloge des mères…

    En littérature, j’aime être surprise, bousculée et lire des livres qui sortent des sentiers battus.
    Désérable devient donc mon héros avec cette enquête « littéraire », cette quête identitaire des plus minutieuses, méticuleuses.
    C’est une délicieuse balade, certes cousue de fil blanc au final mais rondement menée que je vous recommande vivement !

    Editions Gallimard

    «Quand tu rencontreras de grands personnages, des hommes importants, promets-moi de leur dire : au n° 16 de la rue Grande-Pohulanka, à Wilno, habitait M. Piekielny… »
    Quand il fit la promesse à ce M. Piekielny, son voisin, qui ressemblait à « une souris triste », Roman Kacew était enfant. Devenu adulte, résistant, diplomate, écrivain sous le nom de Romain Gary, il s’en est toujours acquitté : « Des estrades de l’ONU à l’Ambassade de Londres, du Palais Fédéral de Berne à l’Élysée, devant Charles de Gaulle et Vichinsky, devant les hauts dignitaires et les bâtisseurs pour mille ans, je n’ai jamais manqué de mentionner l’existence du petit homme », raconte-t-il dans La promesse de l’aube, son autobiographie romancée.
    Un jour de mai, des hasards m’ont jeté devant le n° 16 de la rue Grande-Pohulanka. J’ai décidé, ce jour-là, de partir à la recherche d’un certain M. Piekielny.»

    Livre lu dans le cadre du Jury du Grand Prix des Lectrices ELLE 2018 dont je fais partie !

  • « Gabriële » d’Anne & Claire Berest…

    « Gabriële » d’Anne & Claire Berest…

    Ce livre est un sublime coup de pinceau doublé d’une note de musique subtile qui met en lumière une muse et une compagne exceptionnelle.

    C’est le portrait d’une femme libre (mais la condition de celle-ci est évoquée sans concession) dans le Paris artistique fin XIXe / XXe comme je les aime, dont le trait est aussi fin et piquant qu’élégant.

    Les soeurs Berest (arrière-petites-filles de Gabriële) nous font comme la conversation, nous conte l’histoire, en s’apostrophant.
    J’ai particulièrement apprécié cette façon de faire que j’ai trouvé des plus intéressantes : cela plonge le lecteur dans l’intimité du couple et de tous ceux qui l’entourent.

    Au final, nous avons entre les mains un magnifique tableau vivant, que je vous recommande vivement !

    Editions Stock

    « Septembre 1908. Gabriële Buffet, femme de 27 ans, indépendante, musicienne, féministe avant l’heure, rencontre Francis Picabia, jeune peintre à succès et à la réputation sulfureuse. Il avait besoin d’un renouveau dans son œuvre, elle est prête à briser les carcans : insuffler, faire réfléchir, théoriser. Elle devient «  la femme au cerveau érotique  » qui met tous les hommes à genoux, dont Marcel Duchamp et Guillaume Apollinaire. Entre Paris, New York, Berlin, Zürich, Barcelone, Étival et Saint-Tropez, Gabriële guide les précurseurs de l’art abstrait, des futuristes, des Dada, toujours à la pointe des avancées artistiques. »

    Livre lu dans le cadre du Jury du Grand Prix des Lectrices ELLE 2018 dont je fais partie !

  • « Holmes (1854-1891 ?) » de Cecil & Brunschwig…

    « Holmes (1854-1891 ?) » de Cecil & Brunschwig…

    Aussitôt offerts (à moi-même) les deux premiers tomes, aussitôt dévorés !
    Je récupère les deux suivants chez mon libraire ce soir… 

    Il faut dire que Holmes, c’est comme Poirot : j’ai du mal à y résister, quel que soit le support… 

    Les planches sont de toute beauté (vraiment, VRAIMENT !) et le parti pris de l’histoire des plus intrigantes…

    4 mai 1891, Sherlock Holmes disparaît aux Chutes de Reichenbach. Pour son frère, Mycroft Holmes, sa mort est le suicide déguisé d’un homme qui ne pouvait se résoudre à voir son cerveau détruit par la drogue.
    Mycroft tente de détruire toutes les preuves de la folie de son frère, pour cela, il envoie des hommes de main au 221B Baker Street… Malgré les preuves apportées par Mycroft, Watson se refuse de croire à cette version des faits.
    Il se lance à travers l’Europe entière dans une incroyable enquête qui va tout lui révéler de l’histoire de Sherlock Holmes et de sa famille.

    Bande dessinée complètement addictive, je recommande vivement ! 
    En sirotant un Earl Grey, of course! 

    Holmes (1854-1891 ?) Cecil & Brunschwig Editions Futuropolis

    Editions Futuropolis

    Le bonheur continue depuis…

    ©Céline Huet-Amchin

  • « Manderley for ever » de Tatiana de Rosnay…

    « Manderley for ever » de Tatiana de Rosnay…

    « Les gens et les objets disparaissent, pas les lieux »

    Ce livre étant dans ma PAL depuis 2 ans.
    2 ans.

    A quelques jours de la diffusion du documentaire qui est consacré à Daphné du Maurier sur Arte (good timing isn’t it?!), je me suis (enfin) plongée dedans…

    Note de l’éditeur :

    « J’ai rêvé la nuit dernière que je retournais à Manderley. » C’est par cette phrase que commence Rebecca, le roman de Daphné du Maurier porté à l’écran par Alfred Hitchcock.

    Depuis l’âge de douze ans, Tatiana de Rosnay, passionnée par la célèbre romancière anglaise, fait de Daphné du Maurier un véritable personnage de roman. Loin d’avoir la vie lisse d’une mère de famille, qu’elle adorait pourtant, elle fut une femme secrète dont l’œuvre torturée reflétait les tourments.

    Pour qui suit un tant soit peu Tatiana de Rosnay connaît son amour incommensurable pour Daphné du Maurier, et ce depuis son plus jeune âge.
    Le titre du livre lui rend bien : c’est une indubitable déclaration.

    Avec cette biographie romancée extrêmement bien documentée, cette relation viscérale, unique en son genre, prend tout son sens.

    Elle entraîne en effet le lecteur dans les pas de l’écrivain, véritable enquête  – pélerinage de Londres à Paris en passant par New York, sans oublier la Cornouaille si chère à son coeur.

    Et comme j’ai aimé la suivre, les suivre !

    La construction alterne le travail considérable de recherches de Tatiana et l’immersion totale dans la vie de Daphné, pour ne faire plus qu’un.
    On se prend vite au jeu et surtout d’affection pour tous les lieux parcourus, habités, au point de vouloir refaire exactement le même parcours.

    J’ai vraiment passé un très bon moment.
    Arrivée à la fin du voyage, j’étais triste de les quitter toutes les deux tellement je me sentais bien avec elles.

    Ou comment un écrivain irrésistiblement libre et anticonformiste devient un personnage de roman…
    Ou comment un écrivain peut émouvoir un autre auteur… et leurs lecteurs.

    Belle lecture à tous !

    Editions Albin Michel / Héloïse d’Ormesson

  • « Une vie avec Alexandra David-Néel » de Fred Campoy et Mathieu Blanchot…

    « Une vie avec Alexandra David-Néel » de Fred Campoy et Mathieu Blanchot…

    Ces deux albums ont fait mon bonheur en début d’après-midi, confortablement installée sous ma couverture douille-douille avec Jayavarman et un bon thé…

    C’est la vie illustrée d’Alexandra David-Néel qui nous est proposée ici, grâce au récit de Marie-Madeleine Peyronnet, sa dernière secrétaire.

    Le coup de crayon est réussi.
    C’est une « biographie » facile d’accès, rythmée en ce sens qu’elle alterne le « présent » (en noir et blanc) et le passé ( en couleurs). J’ai particulièrement apprécié cette manière de faire.

    Je vous les recommande vivement.

    Belle lecture à tous !

    Editions Grand Angle

    Il me tarde désormais l’exposition que le Musée Guimet va consacrer à cette exploratrice fascinante et anticonformiste à compter du 22 février prochain…

    Et depuis cet article du 11 février 2017 est également paru en 2018 le troisième tome, à lire aussi !

  • « La clochette du Mandarin » d’Agnès Laroche et Marcelino Truong…

    « La clochette du Mandarin » d’Agnès Laroche et Marcelino Truong…

    Ce livre inaugure la section « Littérature jeunesse » du blog !
    Je ne pensais pas du tout la créer jusqu’à maintenant. Mais après tout, ayant gardé mon âme d’enfant, elle risque de s’étoffer au fur et à mesure de hasards comme celui-ci.

    La couverture et le titre me narguaient depuis un moment dans la vitrine de mon libraire (Libralire, 116 rue Saint Maur, Paris XIe).
    Et puis j’ai fini par craquer. Juste pour voir…

    Vous me connaissez (ou vous apprendrez à me connaître pour les p’tits nouveaux qui me suivent) : je ne spoilerai pas l’histoire.
    Je déteste qu’un billet en dise trop.

    J’ai beaucoup apprécier les illustrations, et c’est vraiment un très joli conte avec une philosophie des plus merveilleuses.

    Je ne peux que vous le recommander (pour vous et/ou pour vos enfants).

    Belle lecture à tous !

    Editions Sarbacane

  • Stéphanie Ledoux : ses beaux livres !

    Stéphanie Ledoux : ses beaux livres !

    Cette Artiste, je ne la mettrai jamais assez en avant à mes yeux.
    De temps en temps « copiée », jamais égalée, elle a le don rare de croquer (particulièrement les portraits) comme personne avec une intensité, une force qui dépasse l’entendement artistique.

    Stéphanie, je vous en ai déjà parlé plusieurs fois ici (exposition « Thé Indigo« , No Mad Festival 2016,  boîtes à trésors, exposition avec Maud Villaret).

    Elle s’est donnée cette chance de pouvoir vivre de ses crayons et pinceaux et elle a la gentillesse infinie de nous faire partager ses voyages dès qu’elle le peut sur son blog et sur les réseaux sociaux.

    Elle a déjà fait paraître à ce jour trois très beaux livres édités chez Elytis et qui ont une place de choix dans notre salon.

    • « Portraits de voyage (2012) : du Yémen au Vanuatu, de l’Asie du Sud-Est à Madagascar, le portrait se construit à la faveur d’une rencontre. »
      Son tout premier, celui qui nous fait comprendre son talent pour les visages désormais emblématiques de son travail de création
    • « Enfant d’éléphants (2014 / co-écrit avec Prajna Chowta) : histoire vraie d’une petite fille de quatre ans qui vit dans une forêt du sud de l’Inde, parmi les éléphants. »
      Laissez-vous émerveiller, tout simplement…
    • Et le tout dernier paru en 2016, « Rencontres autour du monde » qui retrace son parcours de globe-trotter depuis plus de dix ans à la rencontre de celles et de ceux qui font la richesse de ses voyages et dont elle retranscrit l’essence même de ce qu’elle en capte sur papier ou toile avec la magie qui la caractérise…
      Son toucher (soft touch) est incroyable et reflète extrêmement bien ses créations.

    A offrir.
    A s’offrir.
    A admirer, encore et toujours.

    Et vivement le prochain !

    Beaux livres Stéphanie Ledoux
  • « Les vies multiples d’Amory Clay » de William Boyd…

    « Les vies multiples d’Amory Clay » de William Boyd…

    William Boyd est un écrivain britannique que je découvre « en vrai » avec ce livre qui n’est pas du tout son premier. Il est également scénariste et réalisateur.

    Si je vous précise cela, c’est qu’il a le don de nous balader à travers le temps et les lieux et que j’en verrais bien une adaptation au cinéma.

    Au fil des pages, je me suis prise au jeu, et vous ferez certainement comme moi : vous rechercherez à un moment donné sur Google cette incroyable Amory Clay…
    Car c’est bien là tout le génie de William Boyd, outre une écriture que j’ai beaucoup appréciée (bravo à la traductrice Isabelle Perrin) : il nous raconte la vie (tout à fait plausible) d’une femme qui n’a pas du tout existé !
    Si je vous avoue ici ce côté « biographie imaginaire », c’est que pour moi cela n’interférera pas dans votre envie de le lire (bien au contraire) et que ce n’est en rien dévoiler le livre.

    La quête d’une vie artistique plus forte que tout, la liberté féminine malgré l’époque; Paris, Berlin, Londres, New York, l’Amérique du Sud, le Vietnam…
    Ou comment des rencontres très différentes vont forger un destin…

    C’est un MAGNIFIQUE roman d’apprentissage d’une femme courageuse et irrésistiblement indépendante.

    GROS coup de coeur.

    À LIRE !

    Editions Seuil

    Au lendemain de la Première Guerre mondiale, la très jeune Amory Clay se voit offrir par son oncle Greville un appareil photo et quelques conseils rudimentaires pour s’en servir. Elle ignore alors que c’est le déclencheur d’une passion qui façonnera irrévocablement sa vie future.

    Merci à Sylvie Le Bihan Gagnaire ( « L’Autre » et « Là où s’arrête la terre » ) de nous l’avoir recommandé sur les réseaux sociaux et à Sarah avec qui j’en ai (re)discuté dans le Perche récemment…

  • « Le capitaine à l’heure des ponts tranquilles » de Gérard Gréverand…

    « Le capitaine à l’heure des ponts tranquilles » de Gérard Gréverand…

    J’en ai profité au maximum.

    J’ai retardé la fin.
    J’étais bien.
    Mais le voyage doit bien se terminer un jour…

    Ces pages sont de véritables bouffées d’oxygène !
    A la lecture, on a qu’une seule envie : embarquer pour de lointaines contrées, libre de tout.
    La liberté comme le souffle du vent dans les voiles d’un navire, malgré tout de même certaines contraintes.

    Cela sent bon l’iode, les épices, le sucre, l’encens, le thé, les sublimes escales (Thaïlande, Birmanie, Le Cap, Sri Lanka, Indonésie…) et les ports d’attache.

    Les souvenirs d’un vieux marin prennent vie dans des descriptions tout à la fois épiques mais réalistes car empreintes de doutes, de découragements, de bonheurs, d’amertume, de joies, de peines…

    Si « Le Grand Marin » de Catherine Poulain m’a profondément ennuyée, « Le capitaine à l’heure de ponts tranquilles » est une grande réussite en la matière.
    C’est un premier roman merveilleusement abouti, tant côté histoire qu’écriture.

    Je vous le recommande vivement.

    Belle lecture à tous !

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    Editions Les Escales

    À ses quinze ans, en 1932, Archibald Van Kortrijk, dit Bart, décide de s’engager comme mousse sur le Black Star, un cargo assurant la liaison Amsterdam-Cape Town. Il découvre la dureté des jours en mer, la promiscuité avec l’équipage, la mauvaise cuisine, la beauté du monde. Un après-midi, une rixe violente éclate avec Andriezsoon, le second du navire. Si Bart s’impose, il connaît désormais un ennemi éternel…
    1949. Après plusieurs années à quai, Bart peut à nouveau naviguer. Il embarque pour l’Indonésie, ignorant que là-bas, dans cette île chaude et suave, l’attend la ravissante Kusuma. Mais les marins, paraît-il, n’ont d’autre épouse que la mer…
    Dans ce roman qui mêle folles aventures, amours et souvenirs, on croisera Rackham le Rouge et Jacques Brel, entre les brumes hollandaises et la douceur de Jakarta.