« Les vies multiples d’Amory Clay » de William Boyd…

Note de l’éditeur :

Au lendemain de la Première Guerre mondiale, la très jeune Amory Clay se voit offrir par son oncle Greville un appareil photo et quelques conseils rudimentaires pour s’en servir. Elle ignore alors que c’est le déclencheur d’une passion qui façonnera irrévocablement sa vie future.

William Boyd est un écrivain britannique que je découvre « en vrai » avec ce livre qui n’est pas du tout son premier.
Il est également scénariste et réalisateur.

Si je vous précise cela, c’est qu’il a le don de nous balader à travers le temps et les lieux et que j’en verrais bien une adaptation au cinéma.

Au fil des pages, je me suis prise au jeu, et vous ferez certainement comme moi : vous rechercherez à un moment donné sur Google cette incroyable Amory Clay…
Car c’est bien là tout le génie de William Boyd, outre une écriture que j’ai beaucoup appréciée (bravo à la traductrice Isabelle Perrin) : il nous raconte la vie (tout à fait plausible) d’une femme qui n’a pas du tout existé !
Si je vous avoue ici ce côté « biographie imaginaire », c’est que pour moi cela n’interférera pas dans votre envie de le lire (bien au contraire) et que ce n’est en rien dévoiler le livre.

La quête d’une vie artistique plus forte que tout, la liberté féminine malgré l’époque; Paris, Berlin, Londres, New York, l’Amérique du Sud, le Vietnam…
Ou comment des rencontres très différentes vont forger un destin…

C’est un MAGNIFIQUE roman d’apprentissage d’une femme courageuse et irrésistiblement indépendante.

GROS COUP DE .

A LIRE !

Editions Seuil
2015

Merci à Sylvie Le Bihan Gagnaire ( « L’Autre » et « Là où s’arrête la terre » ) de nous l’avoir recommandé sur les réseaux sociaux et à Sarah avec qui j’en ai (re)discuté dans le Perche récemment…

« Le capitaine à l’heure des ponts tranquilles » de Gérard Gréverand…

Note de l’éditeur :

À ses quinze ans, en 1932, Archibald Van Kortrijk, dit Bart, décide de s’engager comme mousse sur le Black Star, un cargo assurant la liaison Amsterdam-Cape Town. Il découvre la dureté des jours en mer, la promiscuité avec l’équipage, la mauvaise cuisine, la beauté du monde. Un après-midi, une rixe violente éclate avec Andriezsoon, le second du navire. Si Bart s’impose, il connaît désormais un ennemi éternel…
1949. Après plusieurs années à quai, Bart peut à nouveau naviguer. Il embarque pour l’Indonésie, ignorant que là-bas, dans cette île chaude et suave, l’attend la ravissante Kusuma. Mais les marins, paraît-il, n’ont d’autre épouse que la mer…
Dans ce roman qui mêle folles aventures, amours et souvenirs, on croisera Rackham le Rouge et Jacques Brel, entre les brumes hollandaises et la douceur de Jakarta.

J’en ai profité au maximum.
J’ai retardé la fin.
J’étais bien.
Mais le voyage doit bien se terminer un jour…

Ces pages sont de véritables bouffées d’oxygène !
A la lecture, on a qu’une seule envie : embarquer pour de lointaines contrées, libre de tout.
La liberté comme le souffle du vent dans les voiles d’un navire, malgré tout de même certaines contraintes.

Cela sent bon l’iode, les épices, le sucre, l’encens, le thé, les sublimes escales (Thaïlande, Birmanie, Le Cap, Sri Lanka, Indonésie…) et les ports d’attache.

Les souvenirs d’un vieux marin prennent vie dans des descriptions tout à la fois épiques mais réalistes car empreintes de doutes, de découragements, de bonheurs, d’amertume, de joies, de peines…

Si « Le Grand Marin » de Catherine Poulain m’a profondément ennuyée, « Le capitaine à l’heure de ponts tranquilles » est une grande réussite en la matière.
C’est un premier roman merveilleusement abouti, tant côté histoire qu’écriture.

Je vous le recommande vivement.

Belle lecture à tous !

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Editions Les Escales

« Le chardonneret » de Donna Tartt…

Je l’avais entamé il y a un an, mais j’avais dû le mettre de côté pour cause d’encres fraîches à chroniquer dans le cadre d’aventures littéraires…

Je l’ai repris avec plaisir il y a quelques jours de cela, et j’en suis venue à bout ! ( 1 109 pages dans l’édition Pocket quand même)

Note de l’éditeur

Qui est Theo ? Que lui est-il arrivé à New York pour qu’il soit aujourd’hui, quatorze ans plus tard, cloîtré dans une chambre d’hôtel à Amsterdam comme une bête traquée ? Qu’est devenu le jeune garçon de treize ans qui visitait des musées avec sa mère et menait une vie de collégien ordinaire ? D’où vient cette toile de maître, Le Chardonneret, qu’il transporte partout avec lui ?

Mais quel livre !

On suit pendant plusieurs années Théo Decker (et bien d’autre personnages), marqué trop tôt par un drame qui aura des conséquences tout au long de sa vie.

Un roman d’initiation remarquable de par son intensité, où la beauté de l’Art et l’horreur des travers de la société américaine, occidentale se confrontent.
J’y ai vu également une réflexion des plus intéressantes sur l’obsession et la rédemption.

Un tableau dans le tableau captivant, servi par une écriture minutieuse (la traduction est très réussie).

Je pense que c’est un livre capital dans son genre.
Je pense donc que l’on parler de chef d’oeuvre, oui.

Belle lecture à tous !

imageEditions Pocket

« Le mystère Henri Pick » de David Foenkinos…

David Foenkinos est devenu un de mes chouchous après son « Charlotte » que j’avais trouvé (et que je trouve encore) admirable (je réitère une nouvelle fois ici : il méritait le Goncourt !!!).

Avec « Le mystère Henri Pick », il nous emmène dans un tout autre univers et c’est aussi cela que j’aime chez lui à chacune de ses parutions : il nous propose toujours autre chose, il nous transporte en tant que lecteur toujours ailleurs…

Note de l’éditeur :

En Bretagne, un bibliothécaire décide de recueillir tous les livres refusés par les éditeurs. Ainsi, il reçoit toutes sortes de manuscrits. Parmi ceux-ci, une jeune éditrice découvre ce qu’elle estime être un chef-d’œuvre, écrit par un certain Henri Pick. Elle part à la recherche de l’écrivain et apprend qu’il est mort deux ans auparavant. Selon sa veuve, il n’a jamais lu un livre ni écrit autre chose que des listes de courses… Aurait-il eu une vie secrète? Auréolé de ce mystère, le livre de Pick va devenir un grand succès et aura des conséquences étonnantes sur le monde littéraire. Il va également changer le destin de nombreuses personnes, notamment celui de Jean-Michel Rouche, un journaliste obstiné qui doute de la version officielle. Et si toute cette publication n’était qu’une machination? Récit d’une enquête littéraire pleine de suspense, cette comédie pétillante offre aussi la preuve qu’un roman peut bouleverser l’existence de ses lecteurs.

L’écrivain nous offre ainsi avec ces pages un polar littéraire que je qualifierais de diabolique !
J’entends par là que LE rebondissement arrive vraiment à la fin du livre.
Il nous balade avec un plaisir certain tout du long…

Dans une enquête, j’aime m’amuser à essayer de résoudre l’énigme.
J’avais échafaudé deux hypothèses. La chute s’est révélée être la deuxième.

L’idée de départ de « bibliothèque des livres refusés » (qui existe ! Richard Brautigan a été à l’origine du concept) est absolument exquise.

L’histoire est délicieusement truffée de pointes d’humour et de clins d’oeil  en tout genre et les (nombreux) personnages sont attachants.
Quant à la satire de notre société actuelle et celle du monde de l’édition (« notre époque mutait vers une domination totale de la forme sur le fond »), au-delà d’être fort intéressante elle est juste jubilatoire !

C’est un livre que l’on a du mal à lâcher dès qu’on le commence.
On passe vraiment un bon moment.

En dire plus serait le dévoiler donc, belle lecture à tous !

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Editions Gallimard

NDLR. Les éditions JC Lattès ont publié en mars dernier également (hasard du calendrier ?) le livre de Irving Finkel « Au paradis des manuscrits refusés », « merveilleuse déclaration d’amour aux livres et aux manuscrits en tout genre » (je cite). Nul doute que je le lirai dès que j’en aurai l’occasion… 

« Ahlam » de Marc Trévidic…

Un juge (et pas n’importe lequel) qui devient romancier, ce n’est pas si commun.

J’étais très intriguée par ce qu’allait nous offrir à lire Marc Trévidic, revenu sur le devant de la scène médiatique suite aux attentats parisiens du 13 novembre 2015.

Avec « Ahlam » (qui veut dire « les rêves » en arabe), il nous offre une histoire sublime sur fond de montée du radicalisme tunisien.

Le terrorisme, il connaît. Pendant 10 ans, il a oeuvré judiciairement contre.
Là où on l’attendait au tournant, c’était sur l’histoire romanesque et l’écriture.
Et force est de constater que le « pari » est très réussi !

Ce livre, c’est comme un conte.
La douce poésie qui s’en dégage se mêle à la réalité tragique des plus glaçantes.

Les personnages, jamais épargnés, sont terriblement attachants.
Les descriptions, elles, sont d’une finesse et d’une élégance telles que l’on a l’impression de voir à travers les lignes…

« Ahlam », c’est un véritable hymne à la création, à la peinture, à la musique, à la beauté pure, aux mots, aux couleurs, à la tolérance, à la Liberté…

L’auteur a admirablement traité le côté irrésistible de l’Art et du fanatisme.

Magistrature, littérature.
Sous cette plume enveloppante et envoûtante et au-delà de la rime, les deux termes étaient faits pour se rencontrer brillamment.

Bref je suis vraiment bluffée par la qualité du livre et cela ne m’arrive pas si souvent.
Et du coup, je pense que vous aurez compris que c’est mon premier gros coup de de cette rentrée littéraire.

Belle lecture à tous !

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Editions JC Lattès

Ludivine du blog Emilia & Jean l’a également beaucoup aimé.
Je vous invite à lire son fort joli billet.

NDLR. Premier lu de la sélection du Challenge 68 édition 2016 !