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  • « La porte du ciel » de Dominique Fortier…

    « La porte du ciel » de Dominique Fortier…

    L’atmosphère créée par Dominique Fortier nous conte une histoire passée et actuelle, et nous prend souvent à partie en tant que lecteur.

    D’un côté deux fillettes que tout oppose à leur naissance, deuxième moitié du XIXe. Les plantations, les champs de coton, les us et les coutumes de cette période, les esclaves (libres ou non)…
    De l’autre, plus proches de nous, des couturières, esclaves modernes d’une société qui n’a pas complètement compris le sens strict du mot abolition et qui a fait de cette condition un mode de vie qui s’est ancré dans les moeurs…
    En toile de fond : Abraham Lincoln, la guerre de sécession, l’Alabama, le Mississipi… et la Liberté !

    Si l’écriture contemplative nous permet de bénéficier de belles descriptions, elle laisse toutefois sur le côté les émotions intrinsèques aux personnages que personnellement j’aime ressentir et qui, du coup, manquent d’un certain relief à mon goût.
    J’aurais personnellement apprécié que l’auteur aille plus loin, plus en profondeur, dissèque les personnalités d’Eléanor et d’Eve, les mette dans un réel abyme historique. Elle ne l’a pas voulu volontairement et s’en explique à la  fin du livre mais c’est un drôle de choix, que j’ai du mal à comprendre.
    Cela lui aurait évité, à mes yeux, certains clichés en surface.

    Une lecture inégale donc. Parfois intéressante, souvent déroutante du fait (aussi) de la construction fragmentée de la narration.
    Est-ce pour autant audacieux dans la façon de traiter le sujet ? Je vous laisse juge…

    Dominique Fortier est un écrivain québécois.
    « La porte du ciel » est paru en 2011 (éditions Alto).
    C’est son troisième roman sur les cinq publiés.

    Editions Les Escales

    « Alors que la Guerre de Sécession fait rage, deux fillettes que tout oppose, deux destins, vont se croiser.

    Au cœur de la Louisiane et de ses plantations de coton, deux fillettes grandissent ensemble. Tout les oppose. Eleanor est blanche, fille de médecin ; Eve est mulâtre, fille d’esclave. Elles sont l’ombre l’une de l’autre, soumises à un destin qu’aucune des deux n’a choisi. Dans leur vie, il y aura des murmures, des désirs interdits, des chemins de traverse. Tout près, surtout, il y aura la clameur d’une guerre où des hommes affrontent leurs frères sous deux bannières étoilées.

    Plus loin, dans l’Alabama, des femmes passent leur vie à coudre. Elles assemblent des bouts de tissu, Pénélopes modernes qui attendent le retour des maris, des pères, des fils partis combattre. Leurs courtepointes sont à l’image des Etats-Unis : un ensemble de morceaux tenus par un fil – celui de la couture, celui de l’écriture.

    Entre rêve et histoire, Dominique Fortier dépeint une Amérique de légende qui se déchire pour mieux s’inventer et pose avec force la question de la liberté. »

  • « Cruel vendredi : la fin approche » de Nicci French…

    « Cruel vendredi : la fin approche » de Nicci French…

    Imaginez…

    Vous habitez Londres et vous êtes psychothérapeute.
    Un vendredi, un cadavre est repêché dans la Tamise, un bracelet à votre nom autour du poignet.
    Mais vous êtes bel et bien vivante !
    Vous devenez de fait le suspect numéro un.

    « Cruel vendredi » est le cinquième polar qui met en scène Frieda Klein mais il peut se lire indépendamment des quatre premiers (il y a juste quelques petites références mais cela ne peut pas gâcher votre lecture ni votre compréhension de l’intrigue).

    Ce livre, vous n’aurez pas envie de le lâcher.
    A cause de lui, vous raterez sans doute la bonne station si vous le dévorez dans les transports…
    Il vous emporte dans un tourbillon psychologique très bien ficelé.
    L’analyse des personnages est fine, l’enquête rondement bien menée dès les premières pages et jusqu’au rebondissement final.

    Un GRAND MERCI à Lecteurs.com pour m’avoir fait découvrir cette « série » (je ne manquerai pas de lire les quatre premiers du coup et de me jeter sur le sixième dès sa parution en France).

    J’ai vraiment passé un très bon moment, et ce n’est pas Jayavarman qui dira le contraire…

    Pour les amoureux du genre, je vous le recommande vivement !

    Pour ceux qui ne le savent pas : Nicci French est un pseudonyme sous lequel se cache un couple d’écrivains journalistes anglais (Nicci Gerrard et Sean French).

    Editions Fleuve Noir

  • « Carnet de route : Iran » de Philippe Bichon

    « Carnet de route : Iran » de Philippe Bichon

    Cela fait un moment qu’il me faisait de l’oeil celui-là.
    Il m’a été conseillé par Sophie que j’ai pu croiser lors d’un stage organisé par Antonia Neyrins et Pat Masioni et je ne regrette pas du tout de m’être laissée tenter.

    Le rendu de l’écriture et des dessins est très réussi je trouve, ainsi que le papier choisi.

    De l’Iran j’avoue ne pas connaître grand chose.
    J’ai vu récemment un magnifique documentaire de ce pays sur France 5 qui m’a donnée envie d’y aller.
    Je ne sais pas si j’aurai l’occasion de m’y rendre un jour (pas certaine que cela tente Mon Brun), mais en tout cas c’est un sacré voyage depuis notre canapé…

    Laissez-vous tenter, sans aucune hésitation !

    Philippe Bichon propose d’autres pays sous cette forme.
    Je recraquerai (très vite), c’est certain…

  • « Voyages d’encre : carnets de Chine 2005-2013 » de Simon

    « Voyages d’encre : carnets de Chine 2005-2013 » de Simon

    Si Dominique Sudre de Lecteurs.com ne m’en avait pas parlé il y a quelques jours de cela, je serais passée complètement à côté et cela aurait été franchement dommage.

    En attendant le jour où j’irai visiter la Chine avec mes pinceaux, c’est un SUPERBE (grand) livre à offrir aux mordus de carnets de voyage !

    2,110 kg de croquis, dessins, aquarelles, textes… qui dépaysent avec un enchantement certain.

    Encore un GRAND MERCI à mes parents…

    Editions Akinomé

    « Une aventure graphique et humaine à travers toute la Chine rassemblée dans un livre d’art.

    À partir d’une œuvre originale constituée d’une trentaine de carnets inédits (dont 7 grands formats 32 x 42 cm), une sélection des plus belles doubles pages est présentée et mise en scène, accompagnée d’un récit épique, nourri d’anecdotes et plein d’humour.

    Simon nous livre un véritable hymne à la Chine, pour découvrir, au delà du dessin, ce que signifie ce pays aujourd’hui, qui sont les Chinois sous le regard d’un Occidental, qui vit désormais à Pékin.

    Cet ouvrage est une vraie leçon de géographie, il évoque un parcours à l’aide d’une carte, mais également un cheminement intérieur ; le lecteur est appelé à « voyager » avec Simon dans les provinces et les lieux où il s’est rendu : Pékin, la Grande Muraille, Liaoning, Guangxi, Gansu, Shaanxi, Shandong, Shanxi, Guizhou… »

    Ce carnet a remporté Le Grand Prix de la Fondation d’Entreprise Michelin dans le cadre du Rendez-vous du carnet de voyage à Clermont-Ferrand en novembre 2015.

  • « Deux remords de Claude Monet » de Michel Bernard…

    « Deux remords de Claude Monet » de Michel Bernard…

    Ce roman nous fait rentrer dans l’intimité de Monet et nous dévoile certains côtés du peintre que l’on connaît peu, voire pas du tout.

    L’écriture est sobre bien que richement détaillée.
    J’ai parfois ressenti cette sensation étrange, intéressante que l’auteur était là et me lisait son roman ou que je regardais un tableau qui me parlait…

    C’est une très belle galerie de portraits, de lieux, d’évènements autour du peintre.

    Le livre, paru en 2016, a le charme (irrésistible à mes yeux) d’un autre temps…

    Belle lecture à tous !

    Editions La Table Ronde

    « Lorsque Claude Monet, quelques mois avant sa disparition, confirma à l’État le don des Nymphéas, pour qu’ils soient installés à l’Orangerie selon ses indications, il y mit une ultime condition : l’achat un tableau peint soixante ans auparavant, Femmes au jardin, pour qu’il soit exposé au Louvre. À cette exigence et au choix de ce tableau, il ne donna aucun motif. Deux remords de Claude Monet raconte l’histoire d’amour et de mort qui, du flanc méditerranéen des Cévennes au bord de la Manche, de Londres aux Pays-Bas, de l’Île-de-France à la Normandie, entre le siège de Paris en 1870 et la tragédie de la Grande Guerre, hanta le peintre jusqu’au bout. »

  • « Les vies de papier » de Rabih Alameddine…

    « Les vies de papier » de Rabih Alameddine…

    Sur l’autel du souvenir, la littérature, la poésie, les citations prennent vie dans un Beyrouth aussi tragique que beau.

    Au fil des pages, Aaliya nous donne envie de nous replonger dans certains livres devenus des classiques.

    Ce récit est une ode aux librairies et aux libraires (les vrai(e)s !), au papier, aux textes, aux mots mais aussi à l’Amitié et à la Liberté.
    Comme un remède à tous les maux…

    Belle lecture à tous !

    L’auteur a reçu le Prix Femina étranger 2016 pour ce livre.

    Editions Les Escales

    Aaliya Saleh, 72 ans, les cheveux bleus, a toujours refusé les carcans imposés par la société libanaise. À l’ombre des murs anciens de son appartement, elle s’apprête pour son rituel préféré. Chaque année, le 1er janvier, après avoir allumé deux bougies pour Walter Benjamin, cette femme irrévérencieuse et un brin obsessionnelle commence à traduire en arabe l’une des oeuvres de ses romanciers préférés : Kafka, Pessoa ou Nabokov.
    À la fois refuge et « plaisir aveugle », la littérature est l’air qu’elle respire, celui qui la fait vibrer comme cet opus de Chopin qu’elle ne cesse d’écouter. C’est entourée de livres, de cartons remplis de papiers, de feuilles volantes de ses traductions qu’Aaliya se sent vivante.
    Cheminant dans les rues, Aaliya se souvient de l’odeur de sa librairie, des conversations avec son amie Hannah, de ses lectures à la lueur de la bougie tandis que la guerre faisait rage, de la ville en feu, de l’imprévisibilité de Beyrouth.

  • « Les vies multiples d’Amory Clay » de William Boyd…

    « Les vies multiples d’Amory Clay » de William Boyd…

    William Boyd est un écrivain britannique que je découvre « en vrai » avec ce livre qui n’est pas du tout son premier. Il est également scénariste et réalisateur.

    Si je vous précise cela, c’est qu’il a le don de nous balader à travers le temps et les lieux et que j’en verrais bien une adaptation au cinéma.

    Au fil des pages, je me suis prise au jeu, et vous ferez certainement comme moi : vous rechercherez à un moment donné sur Google cette incroyable Amory Clay…
    Car c’est bien là tout le génie de William Boyd, outre une écriture que j’ai beaucoup appréciée (bravo à la traductrice Isabelle Perrin) : il nous raconte la vie (tout à fait plausible) d’une femme qui n’a pas du tout existé !
    Si je vous avoue ici ce côté « biographie imaginaire », c’est que pour moi cela n’interférera pas dans votre envie de le lire (bien au contraire) et que ce n’est en rien dévoiler le livre.

    La quête d’une vie artistique plus forte que tout, la liberté féminine malgré l’époque; Paris, Berlin, Londres, New York, l’Amérique du Sud, le Vietnam…
    Ou comment des rencontres très différentes vont forger un destin…

    C’est un MAGNIFIQUE roman d’apprentissage d’une femme courageuse et irrésistiblement indépendante.

    GROS coup de coeur.

    À LIRE !

    Editions Seuil

    Au lendemain de la Première Guerre mondiale, la très jeune Amory Clay se voit offrir par son oncle Greville un appareil photo et quelques conseils rudimentaires pour s’en servir. Elle ignore alors que c’est le déclencheur d’une passion qui façonnera irrévocablement sa vie future.

    Merci à Sylvie Le Bihan Gagnaire ( « L’Autre » et « Là où s’arrête la terre » ) de nous l’avoir recommandé sur les réseaux sociaux et à Sarah avec qui j’en ai (re)discuté dans le Perche récemment…

  • « La voix des vagues » de Jackie Copleton…

    « La voix des vagues » de Jackie Copleton…

    Note de l’éditeur :

    Lorsqu’un homme horriblement défiguré frappe à la porte d’Amaterasu Takahashi et qu’il prétend être son petit-fils disparu depuis des années, Amaterasu est bouleversée. Elle aimerait tellement le croire, mais comment savoir s’il dit la vérité ?

    Ce qu’elle sait c’est que sa fille et son petit-fils sont forcément morts le 9 août 1945, le jour où les Américains ont bombardé Nagasaki ; elle sait aussi qu’elle a fouillé sa ville en ruine à la recherche des siens pendant des semaines. Avec l’arrivée de cet homme, Amaterasu doit se replonger dans un passé douloureux dominé par le chagrin, la perte et le remord.

    Elle qui a quitté son pays natal, le Japon, pour les États-Unis se remémore ce qu’elle a voulu oublier : son pays, sa jeunesse et sa relation compliquée avec sa fille. L’apparition de l’étranger sort Amaterasu de sa mélancolie et ouvre une boîte de Pandore d’où s’échappent les souvenirs qu’elle a laissé derrière elle …

    Jackie Copleton signe ici une histoire poignante.

    Sur fond de drame historique, trois générations s’entremêlent.

    Souvenirs, secrets, coutumes, culpabilité, pardon, renaissance…
    Voici les thèmes abordés dans cette fresque familiale à la beauté japonaise.

    L’écrivain a enseigné l’anglais à Nagasaki et à Sapporo (elle vit depuis au Royaume-Uni).
    Son écriture a su garder toute la délicatesse et la pudeur caractéristiques de ce pays.

    C’est un premier roman MAGNIFIQUE.

    Belle lecture à tous !

    Editions Les Escales

  • « Qu’importe le chemin » de Martine Magnin…

    « Qu’importe le chemin » de Martine Magnin…

    Note de l’éditeur :

    Je l’ai fabriqué un jour de joie parfaite, il y a vingt-huit ans. Il pesait 3,250 kilos, il était tout doux et tout joli dans ses brassières en liberty. Aujourd’hui, les cellules de dégrisement ou d’isolement et les bureaux des commissariats de plusieurs arrondissements parisiens nous sont devenus familiers, nous avons arpenté hébétés et vaincus quatre des plus grands hôpitaux de la capitale, un centre psychiatrique de banlieue, plus quelques cliniques privées. Nous avons également épuisé cinq médecins et usé trois psys pourtant résistants. Heureusement, une petite graine, puis une autre petite graine… Qu’importe le chemin, on récolte toujours ce que l’on s’aime !

    Avec l’humour et l’extrême sensibilité qui la caractérise, Martine Magnin nous propose un nouveau livre très fort sur la maternité, la maladie et le malaise familial que cette dernière peut créer.

    La plume (que j’apprécie décidément beaucoup, beaucoup) est toujours aussi juste.

    Un nouveau roman-témoignage émouvant, poignant de l’auteur dont la lecture vous habite longtemps…

    Pour moi, Martine fait partie de ces écrivains rares de l’intime qui ne tombent jamais dans le pathos.

    Belle lecture à tous !

    L’Astre Bleu éditions

    Autre livre lu du même écrivain : « Mensonges et faux-semblants«