Paris, un peu plus de 5h du matin.
Dehors, un vent à décorner les boeufs !
Le hasard du calendrier fait que je lis ce livre quelques heures après que l’armée syrienne ait réussi à la reconquérir.
Mais le mal est fait.
Palmyre, « trésor » de guerre tombé entre les mains de Daesh en mai 2015. Cet oasis du désert de Syrie est située à 210 km de Damas (qui se trouve seulement à 4h de Paris en avion). Ruines archéologiques irremplaçables, son théâtre antique désormais martyr a servi dans la mise en scène de l’exécution de vingt prisonniers.
En août 2015 a eu lieu la décapitation de Khaled al-Asaad, expert de renommée mondiale du monde antique. Le livre lui est dédié.
Cet écrit « s’adresse au lecteur honnête homme ».
Pour Paul Veyne, « il a été l’occasion de me poser de nouvelles questions, car l’actualité me presse. Pourquoi un groupe terroriste saccage-t-il les monuments inoffensifs d’un lointain passé ? »
« Certaines civilisations ont un rayonnement que nous ne savons pas expliquer ».
« C’était la culture qui distinguait. »
« Palmyre ne ressemblait à aucune autre cité de l’Empire ».
A travers 141 pages et quelques photographies, l’écrivain fait revivre sa bien-aimée à travers l’Histoire avec une plume remarquable de conteur.
« Malgré mon âge avancé, c’était mon devoir d’ancien professeur et d’être humain de dire ma stupéfaction devant ce saccage incompréhensible et d’esquisser un portrait de ce que fut la splendeur de Palmyre qu’on ne peut plus désormais connaître qu’à travers les livres ».
Un petit livre d’une grande importance, afin de ne jamais (l’)oublier…
« Oui, décidément, ne connaître, ne vouloir connaître qu’une seule culture, la sienne, c’est se condamner à vivre sous un éteignoir. »
Belle lecture à tous !
Editions Albin Michel