Joseph Andras, qui a refusé le Goncourt du Premier Roman cette année, revient avec ce livre sur un personnage sacrifié, Fernand Iveton, militant communiste français d’Algérie et anticolonialiste rallié au FLN, seul européen guillotiné de la Guerre d’Algérie.
Le titre se fait l’écho dicible d’actes indicibles et reflète d’une certaine manière la pudeur d’une écriture malgré tout percutante, cinglante.
L’écrivain retrace la vie, le parcours de ce personnage libre et conscient de ses actes (il s’est lui-même proposé pour la mission) qui a subi les pires tortures pendant les 4 jours qui ont suivi son arrestation, qui a été emprisonné puis condamné pour finir exécuté et dont le procès a été une mascarade juridique, judiciaire et politique.
Si le fond ne peut pas être rejugé puisqu’il aborde un fait historique la forme, elle, est terriblement prometteuse.
L’auteur dira lors d’une interview accordée à Biblios : « La compétition, la concurrence et la rivalité sont à mes yeux des notions étrangères à l’écriture et à la création. (…) Que l’on ne cherche pas à déceler la moindre arrogance ni forfanterie dans ces lignes: seulement le désir profond de s’en tenir au texte, aux mots, aux idéaux portés, à la parole occultée d’un travailleur et militant de l’égalité sociale et politique. ».
Deux hommes de conviction réunis à travers un même livre donc.
A ce point c’est rare. Donc beau.
Si c’est un one shot, c’est dommage mais je comprendrai.
Si un autre suit, il me tarde.
Belle lecture à tous !
Côté premiers romans, Actes Sud nous régale…
NDLR. Neuvième lu de la sélection du Challenge 68 édition 2016 !