Catégorie : Lectures

  • « Agnès Grey » d’Anne Brontë…

    « Agnès Grey » d’Anne Brontë…

    Deuxième choix du mois de juillet (qui s’achève ce soir) du Reading Classics Challenge 2018 : Brontë !

    J’ai choisi de découvrir Anne que je n’avais, oui j’ose le dire,  jamais lue…
    À mes yeux le challenge sert à ça : me faire découvrir des livres que je n’ai jamais ouverts sinon, c’est d’la triche !

    Se plonger dans les soeurs Brontë est toujours un délice pour l’anglo-saxonne de coeur que je suis.

    Ce que j’ai aimé en l’espèce, outre l’analyse, la satire sociale de tout une époque ? Le style « journalistique » d’Anne (le roman est écrit à la première personne) que j’ai trouvé vraiment intéressant pour le traitement du sujet : elle a été elle-même gouvernante avant son (trop jeune) décès; elle savait donc exactement  de quoi elle parlait.
    Connaître ce détail biographique donne aux lignes une sensibilité et une intensité particulières.

    Belle lecture à tous !

    A noter la belle traduction de Ch.Romey et A.Rolet revue et préfacée par Isabelle Viéville Degeorges.

    Note de l’éditeur (Archipoche) :

    « Élevée au sein d’une famille unie mais pauvre – qui n’est pas sans rappeler la fratrie Brontë -, Agnès Grey, 18 ans, fille d’un pasteur d’un village du nord de l’Angleterre, décide de tenter sa chance dans le monde en se faisant gouvernante. Trop discrète et inexpérimentée, elle est vite confrontée à la dure réalité dès son arrivée chez la famille Bloomfield.
    Désarmée face à l’indiscipline des enfants gâtés dont elle a la garde, et à l’indifférence cruelle des adultes, elle est renvoyée au bout de quelques mois. Dans l’obligation de subvenir à ses besoins, elle trouve alors un emploi chez les Murray. Les jours passent, avec leur lot de monotonie et de difficultés, jusqu’à l’arrivée du nouveau pasteur, Mr Weston… »

  • « Peines de coeur d’une chatte anglaise » de Balzac…

    « Peines de coeur d’une chatte anglaise » de Balzac…

    Premier choix du mois de juillet (qui s’achève ce soir) du Reading Classics Challenge 2018 : Balzac !

    Ces cinq nouvelles m’ont tendues les bras, ne serait-ce qu’à cause du titre…

    Bien qu’inégal sur le fond en terme d’intérêt à proprement parler, j’ai tout de même passé un bon moment de lecture.

    La première chose qui m’a interpelée ?
    Les titres… très évocateurs!
    Jugez-en par vous même :

    1. « Peines de coeur d’une chatte anglaise » qui a donné son nom au recueil.
    2. « Guide-âne à l’usage des animaux qui veulent parvenir aux honneurs ».
    3. « Voyage d’un moineau à Paris, à la recherche du meilleur gouvernement ! ».
    4. « Voyage d’un lion d’Afrique à Paris et ce qui s’ensuivit ».
    5. « Les amours de deux bêtes offerts en exemple aux gens d’esprit ».

    Je vous conseille vivement au passage de lire les notices avant les textes.
    Ils mettent très bien en perspective ce qu’a souhaité l’écrivain et expliquent le contexte.

    Au final, c’est une étude zoologique doublée bien évidemment d’une formidable satire sociale ET humaine, d’une modernité folle !

    À (re)découvrir comme il se doit donc…
    Personnellement je suis ravie de l’avoir lu. J’étais passée complètement à côté jusqu’ici.

    À noter les beaux dessins à l’ancienne de Grandville.

    Note de l’éditeur (GF Flammarion) :

    « En 1840, l’éditeur Hetzel eut l’idée d’un grand livre collectif illustré par le célèbre caricaturiste Grandville : Scènes de la vie privée et publique des animaux. À cette occasion, plusieurs écrivains de renom, parmi lesquels Charles Nodier, Alfred de Musset et George Sand, entreprirent de donner la parole aux bêtes, pour dévoiler des travers tout humains. Balzac, dans ce projet, s’imposa comme le collaborateur le plus fécond : il écrivit, en marge de La Comédie humaine, cinq nouvelles pleines d’humour et d’esprit, réunies dans le présent volume. Le premier de ces récits, Peines de cœur d’une chatte anglaise, relate les amours interdites d’une aristocratique féline et d’un matou sans le sou : on dit que, sous ce masque, Balzac aurait mis en scène sa liaison secrète avec la comtesse Guidoboni-Visconti… »

  • « Au soleil suivi de La vie errante et autres voyages » de Maupassant…

    « Au soleil suivi de La vie errante et autres voyages » de Maupassant…

    Un jour nous n’allons plus à l’école.

    Les années passent…

    On finit par les « oublier », ces écrivains d’un temps passé, parce que parfois ils nous ont agacé dans la façon d’avoir été imposés, dans la façon d’avoir été enseignés ou choisis de façon peu opportune avec le recul.

    Et puis plus tard, vous vous lancez dans le challenge (dingue ?) de lire deux classiques par mois mais à la barre, c’est vous.
    Vous qui décidez en fonction de vos envies, de vos affinités.

    Et là, la magie opère…

    Ce livre, c’est une pépite comme je les aime !
    Il a désormais intégré ma PLDC (pile livres de chevet).

    Je ne savais même pas qu’il existait jusqu’à ce que je me replonge dans la bibliographie de Maupassant.
    Pour dire…
    A  force de parler toujours des mêmes, eh bien voilà.

    Il fleure bon le voyage, les impressions qui l’accompagne.
    L’écrivain peint de sa plume ce qu’il voit, sent, vit.
    Entre les lignes se révèle le journaliste, l’auteur, l’homme.

    Ou comment le lecteur retrouve également tous ses sens…

    Belle lecture à tous !

    « J’ai quitté Paris et même la France ,
    parce que la tour Eiffel finissait par m’ennuyer trop »

    Note de l’éditeur (Folio) :

    1881 : Maupassant découvre l’Algérie en insurrection ; il y retourne, ainsi qu’en Tunisie, en 1888. Il voyage également en Italie, en Sicile, en Bretagne. Les articles qu’il donne aux journaux – et reprend pour certains en recueils – nous permettent de suivre le parcours d’un écrivain qui fut journaliste durant toute sa vie littéraire.
    Des paysages nouveaux, aux couleurs crues ; des hommes aux habitudes différentes des nôtres : Maupassant ne pouvait qu’être captivé par ces révélations. Ses positions politiques, son obsession pour le soleil, son goût des autres font l’intérêt de ces récits, qui ont le talent et la force des contes. Parfois l’auteur s’inspire des guides, s’ennuie, rêve… Mais le vrai est aussi beau que l’imaginaire.
    Ces textes témoignent de l’originalité des impressions de Maupassant et d’une sensibilité naissante qui éclatera dans ses romans et ses nouvelles.

  • « Correspondance passionnée » d’Anaïs Nin et Henry Miller…

    « Correspondance passionnée » d’Anaïs Nin et Henry Miller…

    La correspondance est une des formes littéraires que j’affectionne depuis très longtemps.
    Je pense que cela remonte aux « Liaisons dangereuses » de Pierre Choderlos de Laclos.

    Dans mes chouchous (non exhaustifs et dans le désordre) on trouve Kafka et Miléna, Anne Pingeot et François Mitterrand, Alexandra David-Néel et son mari, Madame de Sévigné, Camille Claudel et Rodin, Frida Kahlo, George Sand…

    Grâce au Reading Classics Challenge de ce mois de juin, mon choix s’est donc porté tout naturellement sur les lettres passionnées que se sont échangés Anaïs Nin et Henry Miller.

    Ce que j’aime particulièrement c’est qu’au-delà des mots fleure bon une époque, malheureusement révolue.
    C’est délicieusement exaltant.

    Ce recueil rejoint ces livres (peu nombreux) que j’aime feuilleter de temps en temps parce que j’apprécie les faire infuser, les savoir là, non loin de moi et prêts à être ouverts et réouverts au gré de mes envies.

    C’est tout simplement beau, et cela fait du bien.

    Belle lecture à tous !

    Note de l’éditeur (Stock) :

    « Je serai la seule femme que vous n’aurez jamais? Une vie trop intense diminue l’imagination : nous ne vivrons pas, nous ne ferons qu’écrire et parler pour faire gonfler les voiles. »
    Anaïs Nin et Henry Miller ont entretenu pendant vingt ans une correspondance passionnée. Commencée en 1932, elle s’achève en 1953, en Californie, alors qu’ils sont tous les deux devenus célèbres. Récit d’un amour fou, qui fait place peu à peu à la tendresse, ces lettres expriment la bienveillance constante qui anime la relation entre ces deux écrivains d’exception.
    La sélection qui a été faite – Nin et Miller s’écrivaient tous les jours – suit l’évolution de leurs rapports au travers des années et offre un complément aux Cahiers secrets qui révélaient la passion littéraire et amoureuse qui les a unis. Le lecteur assiste à des échanges passionnants sur le devenir de leur oeuvre et le sens de l’écriture. Sans complaisance l’un envers l’autre, ils s’encouragent, sans cesser de s’adresser critiques et conseils sur leurs travaux respectifs.
    Cette correspondance constitue également un témoignage sur l’époque passionnante que ces deux êtres ont traversée et les personnalités du monde des lettres et des arts qu’ils fréquentaient. Deux personnages exceptionnels unis dans une fidélité essentielle, physique, matérielle et littéraire.

  • « Comment rendre mon chat heureux ? » d’Isabelle Pasquet…

    « Comment rendre mon chat heureux ? » d’Isabelle Pasquet…

    Une vétérinaire formidable (que je connais depuis plusieurs années désormais et que je continue de vivement recommander), à savoir Isabelle Pasquet, Fondatrice de Vetinparis (où nos poilus ont leurs habitudes et où toute l’équipe est fantastique), gage de la qualité du contenu ainsi que des illustrations bien sympathiques by Sobigraphie.

    Ce guide, je l’ai trouvé super agréable côté papier et très ludique à lire.
    Je l’ai donc beaucoup apprécié : un p’tit historique (digeste) du chat et de l’homme, des conseils pour embellir le quotidien avec nos félins (tout est évoqué, rien n’est oublié), des DIY à faire avec vos compagnons, des questions / réponses, des citations, des documents utiles…

    Les pages fleurent bon la passion pour un métier de coeur appliqué à l’animal de compagnie le plus apprécié en France et ailleurs dans le monde.

    En prime ? Un carnet de santé et de bien-être.

    Au final, un concept original et un design des plus réussis.

    « ALLEZ CHEZ VOTRE LIBRAIRE. »
    Ceci est un ordre de Sacré Jayavarman et Coon Nabuchodonosor (qui ont la chance d’avoir des humains qui font tout pour leur bonheur)…

    Belle lecture à tous !

  • « La fin de l’homme rouge ou le temps du désenchantement » de Svetlana Alexievitch…

    « La fin de l’homme rouge ou le temps du désenchantement » de Svetlana Alexievitch…

    Relever certains défis fait du bien. Cela nous sort de notre zone de confort…
    Grâce au Reading Classics Challenge, je n’ai aucune honte à révéler que j’ai découvert la plume de Svetlana Alexievitch, Prix Nobel de Littérature en 2015 (mais pas que).

    La lecture de ce livre fait écho à celui d’un autre écrivain, Maureen Demidoff, que j’ai lu en temps que jurée du Grand Prix des Lectrices ELLE 2018 : « La tête et le cou » .

    Si ce n’est pas une lecture aisée, facile à appréhender du fait notamment du nombre de pages et des horreurs décrites, le choix des témoignages le rendent très marquant.
    On se rend très vite compte que l’on a entre les mains l’Histoire du peuple soviétique, ces russes qui ont « besoin de croire en quelque chose » malgré ce qu’ils ont connu, subi (et c’est encore toujours le cas sur beaucoup de points).

    Svetlana Alexievitch a collecté « les voix de centaines de témoins brisés » pour créer ce testament édifiant de ce que fut l’URSS.
    Au lecteur de se faire son avis.
    Personnellement j’en suis ressortie assez rincée et une question reste en suspens : mais quel avenir ont-ils ?!

    Note de l’éditeur  (Babel) :

    Depuis Les Cercueils de zinc et La Supplication, Svetlana Alexievitch est la seule à garder vivante la mémoire de cette tragédie qu’a été l’URSS, la seule à écrire la petite histoire d’une grande utopie. Mais elle est avant tout un écrivain, un grand écrivain. Ce magnifique requiem utilise une forme littéraire polyphonique singulière, qui fait résonner les voix de centaines de témoins brisés.

  • « Thérèse Raquin » d’Emile Zola…

    « Thérèse Raquin » d’Emile Zola…

    C’est le hasard qui a fait que mon choix du mois dans le cadre du Reading Classics Challenge s’est porté sur « Thérèse Raquin« .
    J’ai poussé la porte d’une librairie de livres anciens non loin de chez moi et hop, il s’est imposé à moi dans le rayon concerné…

    Se replonger dans Zola m’a remémorée des souvenirs (plutôt scolaires) de lecture : « La curée » ,  » L’Assomoir » , « Au bonheur des Dames » , « Germinal » , « Nana », « Pot-Bouille » ; un peu plus tard « L’Affaire Dreyfus, la vérité en marche » aussi et tant d’autres…
    Pour en avoir lu pas mal c’est qu’à l’époque sur le plan littéraire les histoires des Rougon-Macquart m’avaient plues. J’ai compris ensuite, comme beaucoup je pense, le côté social, humaniste et plus politique de son oeuvre.

    Après avoir refermé « Thérèse Raquin » , je pense que c’est LE roman de Zola qui me laissera le plus de trace tant il est fort, tragique et glaçant !
    Paru en 1867, je comprends pourquoi cette passion criminelle deviendra une pièce de théâtre dramatique en quatre actes en 1873.
    Les psychologies de Thérèse et Laurent sont particulièrement réussies, sans parler de la science des descriptions de l’auteur que j’avais déjà perçue pendant mes années estudiantines et qui fait la plume que l’on connaît.

    Bref j’ai passé un excellent moment de lecture, que je vous recommande vivement !

    Note de l’éditeur (Fasquelle) :

    Thérèse a été élevée par sa tante dans le but d’épouser son fils, un homme au tempérament maladif. Bientôt, elle ne supporte plus cette vie cloîtrée, ni ce sinistre passage du Pont-Neuf où Mme Raquin installe sa mercerie. Toute sa sensualité refoulée s’éveille lorsqu’elle rencontre Laurent, un peintre raté dont elle devient la maîtresse. Les amants décident de noyer le mari. L’âpreté, la sexualité, le crime. Zola est déjà Zola dans ce mélange puissant de roman noir et de tragédie, dans cet implacable réalisme social et humain.

  • « Le visiteur inattendu » d’Agatha Christie…

    Trouver un Agatha Christie non encore lu relève de l’exploit, mais j’ai réussi à le relever avec brio pour le Reading Classics Challenge du mois d’avril après mon Marivaux .

    Voici mon p’tit rapport factuel, sans aucun spoil, rédigé avec mes deux fidèles chatssistants :

    Présents : 10 personnes
    Absents : Hercule Poirot et Miss Marple
    Particularité : roman adapté de la pièce de théâtre initiale
    Temporalité : vers minuit un soir de novembre et le lendemain
    Lieu : maison isolée des Warwick en Galles du Sud près du canal de Bristol
    Victime : Richard Warwick (une balle dans la tête)
    Arme du crime : revolver
    Coupable(s) : en apparence sa femme mais meurtre qui a pu être commis par tous ceux qui se trouvent là
    Ambiance : huis clos dans une maison
    Point de départ : un visiteur

    Une fois de plus, Agatha nous balade et elle se fiche bien de nous franchement au final, comme elle sait si bien le faire !

    Elle reste pour moi LA Reine incontestée et inégalée du crime malgré de très bons nouveaux « disciples » contemporains… 😉

    Belle enquête à tous !

    L'Ile aux Esclaves Marivaux Editions Folio Le visiteur inattendu Agatha Christie Editions Le Masque

    Note de l’éditeur (JC Lattès Le Masque) :

    Minuit, un coup de feu retentit dans la grande maison isolée des Warwick. Laura vient de tuer son mari Richard, d’une balle dans la tête. Il est vrai qu’il l’a bien cherché et que personne ne le regrettera. L’affaire semble entendue mais il faut parfois se méfier des apparences. Après tout, Laura n’est pas la seule qui voulait se débarrasser de lui, il y a aussi sa propre mère, miss Bennett la gouvernante, ou encore Angell le majordome. Mais voici qu’un visiteur inattendu pénètre sur la scène du crime. Est-ce un hasard ? Et pourquoi propose-t-il élégamment à Laura d’effacer les traces de sa culpabilité ?

  • « L’Ile des Esclaves » de Marivaux…

    « L’Ile des Esclaves » de Marivaux…

    J’ai adoré retrouver une langue merveilleuse.
    Cela faisait bien trop longtemps…

    J’adore le théâtre, et ce depuis très longtemps, ayant baigné dedans très petite (Tante attachée de presse et Oncle comédien, metteur en scène et acteur). 

    Cette pièce de théâtre que je n’avais jamais lue est certes très courte mais des plus percutantes et d’une modernité folle !

    Ce Marivaux est une succulente mise en bouche qui mériterait a minima un dîner complet sur un sujet qui se prête à un plus long développement mais après tout, à nous de continuer la réflexion entamée… 

    Belle lecture à tous !

    Note de l’éditeur (Folio) :

    Des naufragés jetés par la tempête dans l’île des Esclaves sont obligés, selon la loi de cette république, d’échanger leurs conditions : de maître, Iphicrate devient l’esclave de son esclave Arlequin, et Euphrosine, de maîtresse, devient l’esclave de son esclave Cléanthis. Mais cet échange ne fait que remplacer une oppression d’usage et de tradition par une oppression de rancune et de vengeance. Seule la transformation des cœurs peut rendre l’inégalité des rangs acceptable et juste en faisant reconnaître par tous l’égalité des âmes. Cette transformation est l’œuvre d’Arlequin, qui pardonne à son maître, lui rend son pouvoir, et dont la générosité est contagieuse. L’Île des Esclaves, comédie rapide et intense, où triomphe Arlequin, réunit, comme souvent chez Marivaux, la bouffonnerie et le sublime.