Catégorie : Coups de coeur

  • « Nord et Sud » d’Elizabeth Gaskell…

    « Nord et Sud » d’Elizabeth Gaskell…

    D’Elizabeth Gaskell, grande romancière victorienne britannique, je n’avais rien lu (oooooouuuuhhhhh la honte !). 
    Inconditionnelle du XIXe siècle et du Royaume-Uni en particulier, il était donc grand temps que je me plonge dans un de ses écrits. 

    Mes parents m’avaient fait regarder l’adaptation du livre réalisée en 2004 par Brian Percival pour la BBC un soir à Rennes ( « North and South » ).
    Tout m’avait plu. Il était donc logique que je commence par celui-ci. 

    Autant vous le dire tout de suite : j’ai A.D.O.R.É ! 
    L’atmosphère, les personnages, la dure réalité économique et sociale vécue par le Nord du territoire, l’immigration irlandaise, la révolution industrielle à travers les filatures de coton, les descriptions sociétales, le souffle romanesque insufflé par les inoubliables Margaret Hale et John Thornton… 

    Dans la même veine que Joe dans « Les quatre filles du Docteur March” de Louisa May Alcott ou Elizabeth Bennet dans “Orgueil et préjugés” de Jane Austen, Elizabeth Gaskell nous dresse le portrait d’une fille de pasteur gracieuse, intelligente, audacieuse, courageuse, généreuse bien qu’impulsive et obstinée qui tente de s’affirmer comme elle peut à une époque où les femmes n’étaient pas vraiment considérées à leur juste valeur. Un certain féminisme avant l’heure somme toute. 

    Nul doute que je lirai d’autres oeuvres de cet écrivain* disparu brutalement à l’âge de 55 ans, « en prenant le thé et au milieu d’une phrase »… 

    *Même si j’apprécie les caractères féminins très forts, je n’arrive toujours pas à dire ni à écrire « cette écrivaine » que je trouve absolument ridicule, tout comme « auteure » ou tout autre mot féminisé sur l’autel d’une société contemporaine bien trop orgueilleuse à mon goût. Mais je m’égare. 

    A noter la magnifique traduction de Françoise du Sorbier. 

    Belle lecture à tous ! 

    ©Céline Huet-Amchin

    Note de l’éditeur (Points) : 

    « Après une enfance passée dans un village riant du Hampshire, Margaret Hale, fille de pasteur, s’installe dans une ville du Nord. Témoin des luttes entre ouvriers et patrons, sa conscience sociale s’éveille. John Thornton, propriétaire d’une filature, incarne tout ce qu’elle déteste : l’industrie, l’argent et l’ambition. Malgré une hostilité affichée, John tombera sous son charme. »

  • « 22/11/63 » de Stephen King…

    « 22/11/63 » de Stephen King…

    Cela faisait bien longtemps que j’avais lu un Stephen King !
    Parmi tous ceux qui figurent dans mes bibliothèques, celui-ci est assurément à classer à part.
    Si vous n’appréciez pas cet écrivain de prime abord, peu importe parce que nous sommes loin de sa came horrifique traditionnelle (malgré certains clins d’oeil). 

    22/11/63.
    Assassinat de JFK bien sûr faut-il le rappeler ?!
    Mais si on tentait de changer le cours de l’Histoire par un subterfuge dont le Maître a le secret ?
    Tel est l’enjeu de cette intrigue palpitante au souffle romanesque incroyable qui fleure bon les sixties. 

    J’avoue que l’on ne voit pas passer (et c’est tant mieux) les 1 044 pages.  
    Dès les premières tournées, on se retrouve vite attaché aux personnages et embarqué dans ces voyages dans le temps. 

    Derrière ce roman peu commun on peut ressentir un gros travail de documentation de l’auteur concernant la période mentionnée.

    Oui, je peux vous avouer que King m’a littérairement impressionnée.
    Vraiment. 

    Belle lecture à tous ! 

    ©Céline Huet-Amchin

    Note de l’éditeur (Le Livre de Poche) : 

    « Imaginez que vous puissiez remonter le temps, changer le cours de l’Histoire. Le 22 novembre 1963, le président Kennedy était assassiné à Dallas. À moins que… Jake Epping, professeur d’anglais à Lisbon Falls, n’a pu refuser la requête d’un ami mourant : empêcher l’assassinat de Kennedy. Une fissure dans le temps va l’entraîner dans un fascinant voyage dans le passé, en 1958, l’époque d’Elvis et de JFK, des Plymouth Fury et des Everly Brothers, d’un dégénéré solitaire nommé Lee Harvey Oswald et d’une jolie bibliothécaire qui deviendra le grand amour de Jake. Avec une extraordinaire énergie créatrice, Stephen King revisite au travers d’un suspense vertigineux l’Amérique du baby-boom, des « happy days » et du rock‘n’roll. »

  • « Les os des filles » de Line Papin…

    « Les os des filles » de Line Papin…

    Line Papin a 23 ans. 
    Vous avez bien lu : 23 ans !
    Et trois romans à son actif.

    Si je n’ai pas encore lu les deux précédents (lacune que je comblerai dès que possible), c’est le titre (très fort) tout d’abord qui m’a interpelée et son passage à La Grande Librairie qui m’a conduite irrésistiblement chez un de mes libraires de quartier.

    23 ans…

    Quelle beauté, quelle force dans son écriture ! 
    Et quel style mon Dieu !
    Cette fille est incroyable, surprenante, bluffante. Il est vraiment difficile de s’arrêter à un seul qualificatif (lisez-la, essayez et on en reparle).

    Alors oui forcément, un lieu en particulier ne pouvait que me parler : l’Asie du Sud-Est, endroit de la planète que je chéris tant.
    En l’espèce, le Vietnam.
    Je ne suis pas reliée à ce continent par mes origines. Je le suis par le coeur. 
    Mais cela ne suffisait pas pour me convaincre, comme seul l’avis de François Busnel malgré tout le respect que je lui dois. 

    L’histoire, celle de l’écrivain, est posée sur le papier qui sent bon l’encre fraîche (le livre est paru en mai 2019).
    Subtile et pudique : son côté asiatique.
    Avec force et une plume sublime, terriblement percutante : son côté Français. 

    Un sang mêlé, pour mieux habiter le monde et la Littérature.

    « Le pied droit sur l’un, le pied gauche sur l’autre »

    Dans les pas de son pays d’origine.
    Dans les pas de sa famille.
    Dans ses pas. 
    Des os. 
    Ses os en forme de plume. 
    Ses mots. 

    Grâce à son talent de conteuse , les pages nous livrent l’histoire du Vietnam depuis 1946 et celle des femmes qui ont jalonné son jeune parcours.
    L’Histoire dans l’histoire : une magnifique imbrication ! 

    De sa double culture, l’écrivain essaie de répondre à des interrogations légitimes comme le déracinement et l’identité (« Pourquoi être partis ? », « Ne plus se sentir chez soi », « Se sentir étrangère ».)

    C’est l’histoire d’une petite fille que l’on a déracinée sans lui demander son avis.
    Elle. Et ses os. Ces os sur lesquels elle a failli y laisser sa peau.

    « La petite fille exilée dû avoir recours à beaucoup d’imagination.
    (…)
    Mais déjà quelque chose mourait en elle : la joie »

    Anorexie. 
    Douloureux sujet qu’elle évoque à la fois d’une manière très intense mais aussi avec une incroyable retenue.

    « Rien ne fonctionnait plus dans cet organisme en guerre »
    « Elle avait froid et mal »

    C’est l’histoire d’une maladie d’amour pour une terre, une ville, une maison, des personnes…

    Hanoï, la région tourangeaise, Paris… 
    Des os que l’on a trimballés, sans se soucier de qui les compose. 

    « Elle avait quinze ans, et les bleus en héritage,
    les os en héritage, la mort en héritage »

    C’est l’histoire d’un amour pour la Littérature qui lui a fait « accepter » une hospitalisation nécessaire…

    « Elle me sauve la vie, elle occupe mon temps,
    elle m’extrait de ma guerre un instant »

    Quelques allers-retours aux sources plus tard, c’est l’histoire d’une jeune femme à la recherche des failles, des interstices. Pour mieux comprendre. Pour mieux se comprendre. Pour mieux retrouver les siens. Pour mieux se retrouver. Pour mieux se libérer. 
    Ou comment partir, pour mieux revenir… 

    Line Papin signe ici un livre personnel, intime mais également universel quant aux sujets abordés. 
    Passer du « elle » au « tu » au « je » contribue à la force dramatique du récit roman et lui confère une maturité, une distance brillamment orchestrée.

    Ce livre est un cri, le sien, jusqu’à ce qu’elle retrouve la faim de la vie.

    « Les os des filles » est un énorme coup de coeur.
    Je recommande vivement sa lecture. 

    Note de l’éditeur (Stock) : 

    « Tu avais dix-sept ans alors, à peine, et tu as pris l’avion, seule, pour retourner à Hanoï. Tu vois, j’en ai vingt-trois aujourd’hui, et je retourne, seule, une nouvelle fois, sur les lieux de ton enfance. Tu es revenue et je reviens encore, chaque fois derrière toi. Je reviendrai peut-être toujours te trouver, trouver celle qui naissait, celle qui mourait, celle qui se cherchait, celle qui écrivait, celle qui revenait. Je reviendrai peut-être toujours vers celle qui revenait, vers les différents coffrets d’os, vers les couches de passé qui passent toutes ici. »

  • « La promesse de l’ange » de Frédéric Lenoir & Violette Cabesos…

    « La promesse de l’ange » de Frédéric Lenoir & Violette Cabesos…

    Vendredi 15 février dernier, j’ai visité pour la première fois de ma vie le Mont Saint-Michel !

    Force est de constater que le lieu m’a happée.
    Depuis ce jour, je n’arrive pas à l’oublier.
    Un peu comme un coup de foudre amoureux si vous voyez ce que je veux dire…

    C’est mon amie Carole qui m’a parlé de ce livre, et elle a bien fait.
    Encore merci à elle.

    Deux écrivains.
    Un livre.
    Deux histoires.
    Un fil conducteur (que je préfère volontairement taire de crainte de trop le dévoiler), du Moyen Âge jusqu’à nos jours.

    Incroyablement documenté et fort bien écrit, Frédéric Lenoir et Violette Cabesos nous immergent dans la construction du Mont et nous tiennent en haleine avec une intrigue terriblement envoûtante.

    Lutte de pouvoirs, amours interdits, congrégations, normands, bretons, meurtres et j’en passe…

    Les écrivains nous plongent avec érudition dans un Mont moins connu et à l’accès limité si vous ne faites pas partie de l’élite en la matière.
    Leur tour de force ? Faire ingurgiter aux lecteurs autant de références archéologiques et historiques sans les dégouter par le truchement d’une histoire au souffle romanesque sans pareil menée à la perfection du début à la fin.

    627 pages de bonheur littéraire.

    Belle lecture à tous !

    Note de l’éditeur (Albin Michel / Livre de Poche) :

    « Rocher battu par les tempêtes, lieu de cultes primitifs sanctifié par les premiers chrétiens, le Mont-Saint-Michel est loin d’avoir révélé tous ses secrets. Au début du XIe siècle, les bâtisseurs de cathédrales y érigèrent en l’honneur de l’Archange, prince des armées célestes et conducteur des âmes dans l’au-delà, une grande abbaye romane.
    Mille ans plus tard, une jeune archéologue passionnée par le Moyen Âge se retrouve prisonnière d’une énigme où le passé et le présent se rejoignent étrangement.
    Meurtres inexpliqués, amours périlleuses, secrets millénaires… sur le chemin du temps, de la passion, de l’absolu, la quête de Johanna la conduit inexorablement aux frontières d’un monde dont on ne revient pas indemne. »

  • « L’appartement du dessous » de Florence Herrlemann…

    « L’appartement du dessous » de Florence Herrlemann…

    Aujourd’hui paraît le deuxième roman de Florence Herrlemann.
    Et il est beau.
    Vraiment très beau.

    La grande amoureuse des Lettres devant l’éternel que je suis a été comblée. L’écrivain nous propose en effet une correspondance entre Hectorine (104 ans) et Sarah (29 ans) qui habitent le même immeuble à un étage d’écart.
    Saugrenu comme procédé ? Pas tant que ça…
    La dame âgée a beaucoup à dire à sa jeune voisine du dessous…
    Mais quoi exactement ? Dans quel but ?

    Des interrogations et des révélations vont naître une intrigue et une amitié hors du commun, aussi agaçante, mystérieuse que magnifique jusqu’au dénouement final que je ne vous dévoilerai pas bien sûr.

    Le lecteur sort des dernières pages les yeux quelque peu mouillés (personnellement c’est rare mais je n’ai pas pu retenir mes larmes, j’avoue…) tout aussi orphelin que Sarah, en éprouvant un manque considérable que vous comprendrez à la lecture.

    L’incipit est de toute beauté. La plume est précise et ciselée et la construction « en entonnoir » (je ne trouve pas d’autre terme) finement aboutie.
    J’ai pu également relever de sublimes passages sur la Littérature.

    Florence Herrlemann nous fait rentrer dans la peau de ses personnages comme rarement j’ai pu le ressentir. On éprouve exactement les mêmes émotions.
    Elle réalise là, pour moi, un sacré coup de maître, qui plus est en conviant l’Histoire dans l’histoire d’une merveilleuse manière épistolaire.
    On oscille tout à la fois entre un classicisme absolu et une modernité folle.

    Refermer ce livre est un deuil littéraire.
    Je ne suis pas prête d’oublier Hectorine et Sarah.

    Belle lecture à tous !

    Note de l’éditeur (Albin Michel) :

    « Dans le petit immeuble parisien du Marais où elle vit depuis des lustres, Hectorine voit d’un jour à l’autre l’appartement du dessous investi par une nouvelle voisine, Sarah. Pour lui souhaiter la bienvenue, la vieille dame dépose une lettre sur le pas de sa porte. Cette missive sera suivie de beaucoup d’autres, retraçant une traversée du XXe siècle incroyable, entre le Cabourg de La Recherche, le Berlin du IIIe Reich et le Paris d’après-guerre.

    Mais pourquoi toutes ces lettres? « Un jour, vous saurez », promet la centenaire à Sarah qui se prend au jeu, intriguée par cette voisine invisible dont les confidences laissent percer l’aiguillon d’un douloureux secret…

    Dans ce roman totalement insolite qui redonne vie et fraîcheur au genre épistolaire, Florence Herrlemann insuffle un véritable hymne à la vie, à la parole qui délivre et à la transmission entre générations. Ce voyage fascinant au cœur de l’Histoire nous rappelle aussi que l’amitié est le plus tendre des pactes. »

  • « Grégoire et le vieux libraire » de Marc Roger…

    « Grégoire et le vieux libraire » de Marc Roger…

    Un vieux monsieur atteint de la maladie de Parkinson va demander une faveur à la directrice de sa maison de retraite : que le jeune Grégoire, venu des cuisines, lui fasse la lecture.
    Sous l’impulsion et la bienveillance de M.Picquier, ancien libraire de son état, Grégoire rattrapera son ignorance en la matière, apprendra à choisir un livre et à en comprendre tout le sens.
    De ces échappées livresques en compagnie de Salinger, Maupassant et bien d’autres naîtra un lecteur hors pair, un merveilleux passeur de mots et d’histoires.

    Si le monde du travail dans les EPHAD est évoqué, la lectrice que je suis a surtout été sensible aux thèmes touchant à l’apprentissage, l’émancipation, la littérature, l’amitié, l’amour, la vieillesse heureuse, la mort, la transmission…

    Et vous, par qui ou d’où vous est venu le goût de la lecture ?

    « Tant que quelqu’un nous parle, mourir est impossible » 
    (Christian Bobin)

    « C’est quand l’arbre est couché qu’il découvre le ciel »

    « Tu lui dis, il oublie;
    tu lui enseignes, il écoute;
    tu lui fais vivre, il apprend. »
    (Confucius)

    « Je veux faire avec toi
    Ce que le printemps fait avec les cerisiers »

    « Cela vient de loin, ça ne doit pas s’arrêter.
    La littérature ne cesse de se reprendre
    et c’est son aventure qui doit finir par t’embarquer »

    NDLR. Aucun chat se cache entre les lignes contrairement à ce que tenterait de prouver la couverture ! 😉

    Note de l’éditeur (Albin Michel) :

    « Marc Roger, l’auteur de ce livre, est un amoureux des mots, un lecteur public qui va de librairie en bibliothèque. Dans ce premier roman émouvant et drôle, il communique son enchantement pour la lecture, cet horizon infini qui nous relie les uns aux autres.
    Grégoire et le vieux libraire, c’est la rencontre inattendue et merveilleuse entre un adolescent et un vieux libraire. L’un n’a jamais aimé lire, l’autre a pour seule richesse sa passion des livres. Ce trésor enfoui, Grégoire va peu à peu le découvrir en faisant, chaque jour, la lecture au vieil homme atteint de la maladie de Parkinson. Et tandis qu’à la musique des mots celui-ci renaît, Grégoire s’éveille à leur pouvoir mystérieux.
    Dans cet hommage à la littérature et à l’amitié, on assiste émerveillé à la naissance d’un lecteur, à l’émancipation d’un jeune homme, et au bonheur retrouvé d’un passeur d’histoires. »

  • « La Vérité sur l’Affaire Harry Quebert » : de Joël Dicker à Jean-Jacques Annaud…

    « La Vérité sur l’Affaire Harry Quebert » : de Joël Dicker à Jean-Jacques Annaud…

    En 2012, le livre a connu un tel succès lors de sa parution que j’ai refusé de le lire de crainte d’être déçue.
    Je nage en effet trop souvent à contre-courant dans ces cas-là…

    Et puis le livre est devenu « un film de 10h », une mini-série de Jean-Jacques Annaud diffusée récemment.
    Les deux premiers épisodes ont débarqué à la TV un soir de semaine où j’étais seule à la maison. Appréciant le réalisateur, je me suis dit « pourquoi pas ? ».
    Je me souviens m’être arrêtée en plein milieu du deuxième au retour de Mon Brun à qui j’ai commencé à raconter l’histoire dans laquelle j’étais bien rentrée. J’ai dû lui dire un truc du style « je crois que cela te plairait mais tu vas refuser d’attendre sa diffusion chaque semaine ». Du coup nous avons pris notre mal en patience et avons enregistré lesdits épisodes que nous avons dévorés en deux soirs !
    Mais de mon côté, je n’ai pas pu attendre pour connaître la fin… Dès le lendemain de ce fameux soir, je suis allée chez mon libraire pour m’offrir le livre…

    D’une fidélité absolue aux lignes de Joël Dicker, Jean-Jacques Annaud en a fait une réalisation extrêmement léchée.
    L’atmosphère cinématographique est telle que je l’imaginais à la lecture, les personnages très travaillés font que vous vous posez des tonnes de questions sur eux tout au long de l’histoire et qu’ils deviennent au fur et à mesure des suspects idéaux jusqu’au rebondissement final qui est machiavélique à souhait !

    Les différentes temporalités donnent un vrai souffle au roman (et par voie de conséquence à l’adaptation) et même si on peut relever quelques petits défauts d’écriture et de propos redondants, le tout est diablement efficace.
    En filigrane, des réflexions plus qu’intéressantes sur la Littérature, les Médias et la Justice sont à relever.

    Alors pour celles et ceux qui ne l’auraient pas lu, vu, faites comme moi et n’hésitez pas un instant !
    Il est franchement très difficile de ne pas succomber…

    Note de l’éditeur (Editions De Fallois Poche) :

    « À New York, au printemps 2008, alors que l’Amérique bruisse des prémices de l’élection présidentielle, Marcus Goldman, jeune écrivain à succès, est dans la tourmente: il est incapable d’écrire le nouveau roman qu’il doit remettre à son éditeur d’ici quelques mois.

    Le délai est près d’expirer quand soudain tout bascule pour lui: son ami et ancien professeur d’université, Harry Quebert, l’un des écrivains les plus respectés du pays, est rattrapé par son passé et se retrouve accusé d’avoir assassiné, en 1975, Nola Kellergan, une jeune fille de 15 ans, avec qui il aurait eu une liaison.

    Convaincu de l’innocence de Harry, Marcus abandonne tout pour se rendre dans le New Hampshire et mener son enquête. Il est rapidement dépassé par les événements: l’enquête s’enfonce et il fait l’objet de menaces. Pour innocenter Harry et sauver sa carrière d’écrivain, il doit absolument répondre à trois questions : Qui a tué Nola Kellergan? Que s’est-il passé dans le New Hampshire à l’été 1975? Et comment écrit-on un roman à succès? »

  • « Des Mots de Contrebande, (aux inconnus qui comme moi…) » d’Alain Cadéo…

    « Des Mots de Contrebande, (aux inconnus qui comme moi…) » d’Alain Cadéo…

    Voilà.
    Il est 1h21.
    Plus aucun bruit si ce n’est la douce respiration des poilus à mes côtés.
    Je viens de refermer « Des Mots de Contrebande, (aux inconnus qui comme moi…). Quel titre sublime !

    Alain Cadéo est un grand homme de Lettres comme on n’en a malheureusement plus beaucoup.
    Alain Cadéo, c’est notre nouveau Cyrano !

    Ces lignes se prêteraient à des lectures par l’écrivain lui-même dans un théâtre, une librairie, un salon de thé…
    A bons entendeurs !

    Au-delà des mots, nous sommes à mes yeux en présence de la langue française dans toute sa splendeur. Celle que j’aime et qui a construit la personne que je suis.

    Avec ce recueil de billets le lecteur entrera dans l’intimité d’un écrivain, ce qui fait son essence, son encre…
    Il plongera dedans comme il le souhaite : soit de manière très policée les uns après les autres, soit de manière désordonnée ou plutôt choisie en fonction de ses envies.
    Et surtout il les laissera infuser, comme il se doit.
    Il fera aussi attention à ce qui est en italique, si poétique pour peu que l’on se prête au jeu d’assembler les morceaux…

    Les mots et leurs significations.
    Les mots et leurs sens.
    Les mots et leurs conséquences.
    Les mots et leurs comportements.
    Les mots et leurs silences.
    Les mots et leur beauté.

    C’est un objet rare et donc précieux que l’on a entre ses mains, un de ces livres de chevet dont on s’imprègnera, encore et toujours et qui ne cessera jamais de nous accompagner.

    Alain Cadéo est un magnifique passeur de réflexions, d’émotions.
    A nous de savoir les recevoir, les faire vivre, les partager, les transmettre.

    Belle lecture à tous !

    Note de l’éditeur (La Trace) :

    « Ces petits mots, ces intentions, ces billets, sont destinés à celles et à ceux qui, ne se connaissant pas, font partie de la même famille éparpillée : les affamés d’azur.

    Nous, mendiants de la lumière, tendant la main pour des piécettes de partage, menue monnaie de notre joie, ce que nous cherchons c’est de pouvoir, sans aigreur ni amertume, poursuivre notre quête, nous rassembler autour des « mots de la tribu ».

    Là, dans la caverne aux mille reflets de nos têtes, devant un bon brasier de phrases crépitantes, compagnons retrouvés nous tenant chaud, enfin ne nous ne serons plus seuls… »

  • « Aucune pierre ne brise la nuit » de Frédéric Couderc…

    « Aucune pierre ne brise la nuit » de Frédéric Couderc…

    Ce livre revient sur les années les plus sombres que l’Argentine ait connue : les vols de bébés des opposants politiques (avant qu’ils ne soient eux-mêmes exécutés pour la plupart) lors de la dictature militaire, c’est-à-dire entre 1976 et 1983, et adoptés par des personnes non scrupuleuses souvent haut placées.
    Une scandale d’Etat. Un génocide. Une honte inexcusable pour une partie du pays.

    Grâce au travail des Grands-Mères de la place de Mai près de 130 enfants à ce jour ont renoué leurs liens de parenté sur les 500 (estimés) qui ont subi ce sort.

    Frédéric Couderc s’est plongé dans ces évènements historiques aussi fascinants qu’écoeurants en écrivant un texte à la quête identitaire et au souffle romanesque intense qui maintiennent le lecteur en haleine.
    On s’attache en effet très vite aux personnages dont on veut tout savoir, tout comprendre.

    Et je n’en dirai pas plus afin de ne rien dévoiler de ce qui fait le charme certain de ce roman (malgré l’horreur entre les lignes pour celles et ceux qui comme moi s’étaient déjà documentés sur le sujet en amont).

    Belle lecture à tous !

    « Il est parfois des êtres qui sont poussés l’un vers l’autre.
    Ils se reconnaissent d’instinct et rien n’est plus comme avant »

    « Incroyable comme les épreuves d’une vie
    peuvent changer une personne du tout au tout »

    Note de l’éditeur (Héloïse d’Ormesson) :

    « Dans un musée du Havre, la rencontre entre Gabriel et Ariane n’aurait pas dû avoir lieu – lui le réfugié argentin, elle la femme de diplomate. Mais devant la mystérieuse toile d’un peintre de Buenos Aires, les fantômes du passé ressurgissent, tout comme les ombres de la passion. À l’heure où les enquêtes sur les trente mille disparus sous la dictature reprennent, chacun s’embarque alors dans une quête où la vérité menace d’être plus dévastatrice encore que le mensonge… »

    NDLR. Si l’Argentine vous passionne, vous pouvez également lire le très beau livre « La ligne bleue » de Ingrid Bétancourt.