Étiquette : Romans historiques

  • « Les reines maudites » d’Alison Weir…

    « Les reines maudites » d’Alison Weir…

    Catherine d’Aragon

    Après en avoir entendu parler j’ai filé en librairie et je me suis plongée dans ce premier tome passionnant et extrêmement bien documenté sur Catherine d’Aragon.

    Je pourrais vous parler de ma passion pour la royauté britannique pendant des heures ou vous remémorez la série “The Tudors” (que celle ou celui qui ne l’a pas aimée ose lever le doigt) mais évitons les blablas inutiles : J’AI ADORÉ CE LIVRE, tout simplement !!!

    Ce n’est pas une biographie mais un roman historique qui colle au plus près de la réalité (Alison Weis est une historienne reconnue outre-Manche).
    Les pages sont de fait hyper digestes à s’enfiler. Les chapitres vont tiendront en haleine et vous apprendrez beaucoup de détails des plus intéressants sur la période décrite.

    Donc si vous voulez contourner la rentrée littéraire française continuez de faire vivre ce livre qui le mérite !

    Le second tome « Anne Boleyn » parait tout bientôt qui plus est. Une raison de plus pour commencer ce cycle des Reines maudites !

    Bonne lecture à tous !

    ©Céline Huet-Amchin

    Anne Boleyn

    Second tome de la saga « Les reines maudites » !

    Tout comme le premier, ce roman historique est richement documenté et dresse un portrait des plus intéressants parce que plus nuancé de la célèbre Anne Boleyn, femme érudite et complexe qui a su faire tourner la tête d’Henri VIII jusqu’à un point de non retour pour l’Angleterre… et pour elle !

    746 pages passionnantes qui combleront les amoureux de l’Histoire des Tudors.

    Belle lecture à tous 

    ©Céline Huet-Amchin

    Jeanne Seymour

    Ce nouvel opus de la saga des Reines Maudites nous propose de suivre la troisième épouse d’Henri VIII : la timide Jeanne Seymour, qui a eu à supporter bien des attentes et des pressions dans une Angleterre chahutée…

    Même si je connaissais déjà cette reine, j’en ai encore appris, pour mon plus grand plaisir !

    Bref comme les deux premiers, j’ai beaucoup aimé ! 

    Belle lecture à tous !

    NDLR. Le prochain, « Anne de Clèves », m’attend déjà en librairie… 

    ©Céline Huet-Amchin

    Éditions Hauteville 

  • « Aucune pierre ne brise la nuit » de Frédéric Couderc…

    « Aucune pierre ne brise la nuit » de Frédéric Couderc…

    Ce livre revient sur les années les plus sombres que l’Argentine ait connue : les vols de bébés des opposants politiques (avant qu’ils ne soient eux-mêmes exécutés pour la plupart) lors de la dictature militaire, c’est-à-dire entre 1976 et 1983, et adoptés par des personnes non scrupuleuses souvent haut placées.
    Une scandale d’Etat. Un génocide. Une honte inexcusable pour une partie du pays.

    Grâce au travail des Grands-Mères de la place de Mai près de 130 enfants à ce jour ont renoué leurs liens de parenté sur les 500 (estimés) qui ont subi ce sort.

    Frédéric Couderc s’est plongé dans ces évènements historiques aussi fascinants qu’écoeurants en écrivant un texte à la quête identitaire et au souffle romanesque intense qui maintiennent le lecteur en haleine.
    On s’attache en effet très vite aux personnages dont on veut tout savoir, tout comprendre.

    Et je n’en dirai pas plus afin de ne rien dévoiler de ce qui fait le charme certain de ce roman (malgré l’horreur entre les lignes pour celles et ceux qui comme moi s’étaient déjà documentés sur le sujet en amont).

    Belle lecture à tous !

    « Il est parfois des êtres qui sont poussés l’un vers l’autre.
    Ils se reconnaissent d’instinct et rien n’est plus comme avant »

    « Incroyable comme les épreuves d’une vie
    peuvent changer une personne du tout au tout »

    Note de l’éditeur (Héloïse d’Ormesson) :

    « Dans un musée du Havre, la rencontre entre Gabriel et Ariane n’aurait pas dû avoir lieu – lui le réfugié argentin, elle la femme de diplomate. Mais devant la mystérieuse toile d’un peintre de Buenos Aires, les fantômes du passé ressurgissent, tout comme les ombres de la passion. À l’heure où les enquêtes sur les trente mille disparus sous la dictature reprennent, chacun s’embarque alors dans une quête où la vérité menace d’être plus dévastatrice encore que le mensonge… »

    NDLR. Si l’Argentine vous passionne, vous pouvez également lire le très beau livre « La ligne bleue » de Ingrid Bétancourt.

  • « La salle de bal » d’Anna Hope…

    « La salle de bal » d’Anna Hope…

    Anna Hope, je l’ai découverte en janvier 2016 lorsque les Editions Gallimard collection « Du monde entier » a fait paraître son premier roman « Le chagrin des vivants » en langue française.

    Cette année, la maison sort « La salle de bal » (titre original : « The Ballroom » ), que je me suis empressée de m’offrir tellement je m’étais régalée avec son précédent livre.

    Nous voici donc immergés dans un asile cette fois, en 1911 en Irlande.
    Pour ce livre, l’écrivain s’est inspirée de son arrière-arrière-grand-père.

    Roman à trois voix (l’auteur affectionne visiblement ce type de construction dans ses écrits, ce qui apporte un rythme non négligeable au récit), c’est autant une intrigue romantique qu’un roman social sur fond de réalité historique si chère à sa plume.

    Anna Hope revient en effet sur un épisode méconnu de l’histoire anglaise, à savoir la politique eugénique dans les asiles et égratigne au passage Churchill comme il se doit.

    Les sujets abordés sont vastes : l’internement, la procréation, la fausse humanité, la liberté…

    L’atmosphère de l’époque est palpable et admirablement décrite. Comme dans son premier roman, nous pouvons la sentir à chaque page.
    On imagine une fois encore très bien le temps que l’écrivain a dû passer à se documenter, sans toutefois avoir cette sensation d’être abreuvé, noyé dans tous les détails inutiles au lecteur.
    C’est assurément un des (nombreux) dons d’Anna Hope au-delà de tout ce que je viens de vous dire : elle a décidément le chic pour s’accaparer l’Histoire (volontairement ?) oubliée et nous faire ainsi (re)vivre des moments -tragiques- comme peu savent le faire.

    Belle lecture à tous !

    NDLR. A noter l’excellente traduction d’Elodie Leplat (comme pour son premier roman).

    Editions Gallimard

    Lors de l’hiver 1911, l’asile d’aliénés de Sharston, dans le Yorkshire, accueille une nouvelle pensionnaire : Ella, qui a brisé une vitre de la filature dans laquelle elle travaillait depuis l’enfance. Si elle espère d’abord être rapidement libérée, elle finit par s’habituer à la routine de l’institution. Hommes et femmes travaillent et vivent chacun de leur côté : les hommes cultivent la terre tandis que les femmes accomplissent leurs tâches à l’intérieur. Ils sont néanmoins réunis chaque vendredi dans une somptueuse salle de bal. Ella y retrouvera John, un «mélancolique irlandais». Tous deux danseront, toujours plus fébriles et plus épris.
    À la tête de l’orchestre, le docteur Fuller observe ses patients valser. Séduit par l’eugénisme et par le projet de loi sur le Contrôle des faibles d’esprit, Fuller a de grands projets pour guérir les malades. Projets qui pourraient avoir des conséquences désastreuses pour Ella et John.
    Après Le chagrin des vivants, Anna Hope parvient de nouveau à transformer une réalité historique méconnue en un roman subtil et puissant, entraînant le lecteur dans une ronde passionnée et dangereuse.

    NDLR. J’ai lu ce livre avant de savoir qu’il serait sélectionné dans le cadre du Grand Prix des Lectrices ELLE 2018 dont je fais partie !

  • « Légende d’un dormeur éveillé » de Gaëlle Nohant…

    « Légende d’un dormeur éveillé » de Gaëlle Nohant…

    Je me suis (re)plongée avec délice dans le Surréalisme en compagnie de Robert Desnos et de bien d’autres (Queneau, Neruda, Aragon, Prévert…).

    Gaëlle Nohant a assurément le don de faire revivre toute une époque, en alternant des phases d’écriture personnelle et des vers et autres proses du poète, ce qui remplit admirablement les blancs entre les lignes.
    Elle mêle admirablement Histoire et Littérature.

    Mais ce livre souffre à mes yeux d’un bémol de taille : il comporte 100-150 pages de trop…

    A vous de juger !

    Editions Héloïse d’Ormesson

    « Robert Desnos a vécu mille vies – écrivain, critique de cinéma, chroniqueur radio, résistant de la première heure –, sans jamais se départir de sa soif de liberté. Pour raconter l’histoire extraordinaire de ce dormeur éveillé, Gaëlle Nohant épouse ses pas ; comme si elle avait écouté les battements de son cœur, s’était assise aux terrasses des cafés en compagnie d’Éluard ou de García Lorca, avait tressailli aux anathèmes d’André Breton, fumé l’opium avec Yvonne George, et dansé sur des rythmes endiablés au Bal Blomet aux côtés de Kiki et de Jean-Louis Barrault. S’identifiant à Youki, son grand amour, la romancière accompagne Desnos jusqu’au bout de la nuit.
    Légende d’un dormeur éveillé révèle le héros irrésistible derrière le poète et ressuscite une époque incandescente et tumultueuse, des années folles à l’Occupation. »

    Livre lu dans le cadre du Jury du Grand Prix des Lectrices ELLE 2018 dont je fais partie !

  • « Le sel de nos larmes » de Ruta Sepetys…

    « Le sel de nos larmes » de Ruta Sepetys…

    Je ne suis pas du tout une habituée des romans historiques, mais j’avoue que celui-ci m’a particulièrement plu !

    Déjà par l’aspect complètement inconnu des évènements en question (vous connaissiez vous le Wilhem Gustloff ?!).
    J’aime qu’un livre m’apporte quelque chose. Celui-ci m’a fait connaître une tragédie humaine et maritime hors du commun que les livres scolaires n’ont jamais évoquée !

    Ensuite par la découverte de cet écrivain lituano-américain, une femme incroyable qui aime mettre en lumière des pans d’Histoire méconnus d’une plume brillante, superbement traduite, extrêmement bien documentée, aussi réaliste que romanesque.

    Enfin par son côté récit à quatre voix qui rythment le livre du début jusqu’à la fin.

    Véritable drame humain (avant et après l’embarquement), ces pages abordent le thème de l’exil mêlé d’espoir qui s’achèvera (pour la majorité des passagers) au fond de l’océan.
    Elles libèrent des fantômes depuis trop longtemps enfouis qui ont sombré dans l’oubli le plus total et que Ruta Sepetys ranime en leur accordant un souffle de vie (littéraire) plus que mérité.

    Un GRAND MERCI à Babelio de me l’avoir mis entre les mains (et en plus de m’avoir fait rencontrer l’auteur).
    Paru chez Gallimard Jeunesse, je ne suis pas certaine que je ne serais pas passée  à côté…

    image

    Note de l’éditeur

    Hiver 1945. Quatre adolescents. Quatre destinées.

    Chacun né dans un pays différent.
    Chacun traqué et hanté par sa propre guerre.
    Parmi les milliers de réfugiés fuyant à pied vers la côte devant l’avancée des troupes soviétiques, quatre adolescents sont réunis par le destin pour affronter le froid, la faim, la peur, les bombes…
    Tous partagent un même but : embarquer sur le Wilhem Gustloff, un énorme navire promesse de liberté…

    Inspirée par la plus grande tragédie de l’histoire maritime, Ruta Sepetys lève le voile sur une catastrophe scandaleusement occultée de la Seconde Guerre mondiale, qui a fait au moins six fois plus de victimes que le Titanic en 1912.

  • « Le chagrin des vivants » de Anna Hope…

    « Le chagrin des vivants » de Anna Hope…


    Hier paraissait en France aux éditions Gallimard le premier roman de Anna Hope : « Le chagrin des vivants » (« Wake » dans son pays d’origine qui est le Royaume Uni).

    A cette occasion, la prestigieuse maison littéraire organisait une rencontre avec l’écrivain en partenariat avec Babelio et Lecteurs.com.

    J’ai eu la chance d’être sélectionnée et j’étais donc présente à cette fin de journée/début de soirée fort réussie et vraiment très intéressante !

    Anna Hope s’est très sympathiquement prêtée aux jeux des questions/réponses et elle a su nous captiver, nous expliquer le pourquoi du comment.

    Ce livre nous propose de revenir sur un triste évènement, l’attente de la cérémonie du soldat inconnu qui marquait à sa manière la fin officielle de la Première Guerre Mondiale, à travers trois portraits de femmes.

    « Dehors, la pluie tombe sans bruit, les feuilles en décomposition amortissant sa chute. Ada, allongée, les yeux ouverts, pense à son fils. A l’endroit indéterminé où il gît en France et si là-bas il pleut. »

    « Alors que le silence s’étire, quelque chose devient manifeste. Il n’est pas là. Son fils n’est pas à l’intérieur de cette boîte. Et pourtant elle n’est pas vide. Elle est pleine d’un chagrin retentissant : le chagrin des vivants. Mais son fils n’est pas là. »

    Au-delà de l’écriture qui est remarquable (excellente traduction il faut le noter), les pages trouvent leur rythme dans la temporalité (l’histoire se situe du 7 au 11 novembre 1920) et dans les personnages (trois histoires se font écho).
    Si au départ j’avoue avoir eu un peu de mal à me plonger dedans, une fois ancrée je ne l’ai pas lâché !

    C’est en effet un premier roman dense, intense (elle a mis trois années à l’écrire), nécessaire par son sujet que nous offre Anna Hope.
    L’atmosphère de l’époque est parfaitement décrite, sans que l’on soit abreuvé de documentations historiques. We can smell it!

    Alors comment un auteur qui n’a pas vécu un tel drame peut-elle réussir cela ?

    C’est une des questions que nous lui avons posé hier : elle a baigné dedans indirectement grâce à son père, féru d’Histoire.
    Voilà donc d’où lui vient l’essence de cette magnifique résilience collective.

    Ce livre n’est pas triste. Il montre comment les femmes ont fait pour rester vivantes, pour essayer d’accepter, pour (ré)apprendre à vivre.

    Lors des échanges, Anna Hope a reconnu son intérêt particulier pour Virginia Woolf, Michael Cunningham (« The hours« ) que l’on peut déceler à la lecture.
    Au passage pour celles et ceux qui ne le savent pas, avant d’écrire elle jouait (série « Docteur Who » notamment). On ressent bien, dès le début et elle nous l’a confirmé, qu’elle avait imaginé les trois personnages comme on distribue des rôles.

    L’écrivain nous a confié que son second roman paraîtra en Angleterre dans trois semaines.
    Il se déroulera dans un asile où son arrière-arrière-grand-père est mort et et où se trouvait une salle de bal sublime…

    Encore un GRAND MERCI à Gallimard et à Lecteurs sans qui je serais sans doute passée à côté d’un beau et bluffant premier roman.

    Belle lecture à tous !

    Note de l’éditeur :

    Durant les premiers jours de novembre 1920, l’Angleterre attend l’arrivée du Soldat inconnu, rapatrié depuis la France pour une cérémonie d’hommage.
    À Londres, trois femmes vivent ces journées à leur manière. Evelyn, dont le fiancé a été tué et qui travaille au bureau des pensions de l’armée ; Ada, qui ne cesse d’apercevoir son fils pourtant tombé au front ; et Hettie, qui accompagne tous les soirs d’anciens soldats sur la piste du Hammersmith Palais pour six pence la danse. Dans une ville peuplée d’hommes mutiques, rongés par
    les horreurs vécues, ces femmes cherchent l’équilibre entre la mémoire et la vie. Et lorsque les langues se délient, les cœurs s’apaisent.