Étiquette : Romans français

  • « Coeur-Naufrage » de Delphine Bertholon…

    « Coeur-Naufrage » de Delphine Bertholon…

    Note de l’éditeur :

    « Certains jours, je m’attends des heures et ne me rejoins jamais. »
    À bientôt trente-quatre ans, Lyla est tenaillée par le sentiment de passer à côté de l’existence. Elle enchaîne les fiascos amoureux, accumule les névroses et attend, sans trop savoir quoi. Jusqu’au jour où un étrange message la ramène dix-sept ans en arrière. Cet été-là, sur la côte basque, tout allait basculer…

    Ce livre là, j’aurais dû vous en parler depuis un moment.
    Delphine pardonnera mon retard (parce qu’il est justifié).
    En même temps, je me dis qu’une blogueuse un peu à la bourre continue de faire vivre le livre aimé au moins…
    Et puis si je m’en souviens parfaitement plusieurs mois après sa lecture, c’est plutôt TRES bon signe non ?

    Tout d’abord je tiens à saluer la progression de l’écriture de l’auteur.
    Les lignes sont d’une justesse et d’une élégance folles !
    De tous les Bertholon que j’ai lus, j’avoue que celui-ci sort assurément du lot en la matière.

    Dans ce nouveau roman à double temporalité, Delphine donne voix à une mère à la féminité blessée qui a accouché sous X.
    Mais également au père.
    Et cela ma foi, même si je n’ai pas consulté tous les ouvrages traitant de ce sujet, ce n’est pas si fréquent. J’applaudis donc le parti pris.

    Entre le passé et le présent, Lyla (« avec un y ») et Joris se parlent comme jamais.
    Leurs mots font écho à leurs maux sur l’autel des non-dits, des choix à assumer loin de l’insouciance de leur jeunesse sur fond de références musicales et cinématographiques si chères à l’écrivain.

    Un sujet douloureux traité de manière finalement positive fait de ce roman  un livre à lire.
    Parce qu’il est émouvant sans être larmoyant.
    Parce qu’il est beau, tout simplement.

    Editions JC Lattès

  • « Styles » de Côme Martin-Karl…

    « Styles » de Côme Martin-Karl…

    Note de l’éditeur :

    « Je suis tombé amoureux de lui. Un amour tout aussi vrai et puissant que celui qu’éprouve une fillette pour l’inconnu de la classe d’au-dessus dont elle ne connaît que le nom et toutes les tenues vestimentaires, et à qui elle n’adressera jamais la parole sous peine de mourir sur-le-champ d’une attaque cérébrale. »

    Secrètement épris du leader d’un boys band pour adolescentes, un étudiant en sociologie décide de lui consacrer son mémoire.

    Ce récit moderne, où se croisent groupies hystériques, professeurs imbus d’eux-mêmes et jeunes intellectuels nourris de psychanalyse et de Harry Potter, nous entraîne bien au-delà de l’université. Au cœur de l’illusion amoureuse.

    Après Les Occupations, Côme Martin-Karl mêle dans ce roman pop culture, rêveries érotiques et jargon académique pour offrir une satire de notre société, marquée par la vacuité de tous les discours.

    Une fois achevé, je peux qualifier ce livre d’irrésistiblement intrigant.
    J’avoue ne pas savoir pour l’instant si je l’ai aimé ou non, et si Version Fémina ne me l’avait pas envoyé pour connaître mon avis dans le cadre du « Coup de coeur des lectrices » je ne suis pas certaine que je serais allée vers lui de manière instinctive en librairie.
    A un moment donné, j’ai même eu envie d’arrêter sa lecture. Mais une petite voix m’a dit qu’il fallait continuer, qu’il proposait quelque chose de différent qui ne peut pas laisser indifférent…

    Il vaut franchement le détour côté écriture. A la fois drôle et extrêmement littéraire, ultra précise. Côme Martin-Karl a des lettres et cela se sent.
    Sur ce point il ne faut pas passer à côté.

    « Styles ».
    Le mot est à prendre à divers degrés je pense. Au sens propre comme au figuré.
    Comme la construction chapitres qui vont du A au Q, comme la façon dont il prend le lecteur a parti (nous assistons à une étude dans l’étude m’a-t-il semblé), comme ce chanteur Harry Styles qui existe bel et bien dans la vraie vie (tout comme le groupe One Direction), comme les figures en tout genre utilisées…

    Avec ce livre, ne sommes-nous pas dans la littérature stricto sensu ?
    Celle qui nous force à réfléchir, celle qui nous sort de notre zone de confort, celle qui bouscule les codes, celle qui ne nous laisse pas en paix ?
    Alors oui ne serait-ce que pour ça j’ai envie de le défendre, mais à vous de juger !

    Editions JC Lattès

  • « Par amour » de Valérie Tong Cuong…

    « Par amour » de Valérie Tong Cuong…

    Bon allez, il est temps d’essayer de vous parler d’un livre, du dernier livre de Valérie Tong Cuong : « Par amour« .

    Je dis essayer parce que cela fait des jours que je n’arrive pas à le chroniquer tellement il m’a touchée.
    Havraise à 100 pour sang, ce sera donc un billet particulier. Valérie comprendra et me pardonnera d’avoir du mal à faire mieux…

    Note de l’éditeur :

    Par amour, n’importe quel être humain peut se surpasser. On tient debout, pour l’autre plus encore que pour soi-même.

    V.T.C.

    Valérie Tong Cuong a publié dix romans, dont le très remarqué Atelier des miracles. Avec cette fresque envoûtante qui nous mène du Havre sous l’Occupation à l’Algérie, elle trace les destinées héroïques de gens ordinaires, dont les vies secrètes nous invitent dans la grande Histoire.

    Ces lignes sont une plongée dans la Seconde Guerre Mondiale au Havre (et en Algérie) par le biais de deux familles dont les histoires s’entremêlent à l’Histoire.

    L’écrivain, qui s’est extrêmement bien documentée, réveille par le biais de ses personnages le silence pudique de ses hommes et de ses femmes lambda qui ont vécu l’horreur des bombardements, l’exil mais qui par leur courage et l’Amour étaient prêts à tout, à croire à tout.

    La polyphonie qui rythme les pages alliée à la délicate écriture d’une justesse remarquable font de ce livre un roman essentiel, nécessaire.

    Comme malheureusement toutes les guerres, passées ou actuelles, 39-45 a décimé des familles.
    Avec ce livre, Valérie Tong Cuong a le don de raviver des souvenirs parfois perdus en cours de route ou non transmis, de reconstituer indirectement des pans de certaines; de créer des ponts, de faciliter la communication entre les générations avant qu’il ne soit trop tard.

    Je le recommande vivement.

    Belle lecture à tous !

    Editions JC Lattès

  • « Petit Piment » d’Alain Mabanckou…

    « Petit Piment » d’Alain Mabanckou…

    Note de l’éditeur :

    Jeune orphelin de Pointe-Noire, Petit Piment effectue sa scolarité dans une institution placée sous l’autorité abusive et corrompue de Dieudonné Ngoulmoumako. Arrive bientôt la révolution socialiste, les cartes sont redistribuées. L’aventure commence. Elle le conduira notamment chez Maman Fiat 500 et ses dix filles, et la vie semble enfin lui sourire dans la gaité quotidienne de cette maison pas si close que ça, où il rend toutes sortes de services. Jusqu’à ce que ce bonheur s’écroule. Petit Piment finit par perdre la tête, mais pas le nord : il sait qu’il a une vengeance à prendre contre celui qui a brisé son destin.

    Une destinée congolaise en trois partie : Moïse à l’orphelinat avec Papa Moupelo, Petit Piment hors les murs avec Maman Fiat 500 (et ses filles) puis un drame qui aura pour conséquence une amnésie délirante…

    Si je reconnais à ce livre une plongée délicate plutôt réussie dans l’enfance, j’avoue ne pas y avoir trouvé la profondeur à laquelle je m’attendais.

    Au fil des pages, les personnages et les faits historiques sont restés trop superficiels à mon goût pour que j’y trouve un réel intérêt et plaisir.

    Quoi qu’il en soit, merci à Lecteurs.com pour la découverte, même si je ne suis pas certaine du coup d’avoir envie de lire d’autres livres de l’auteur…

  • « Peggy dans les phares » de Marie-Eve Lacasse…

    « Peggy dans les phares » de Marie-Eve Lacasse…

    Note de l’éditeur :

    « Un portrait de Peggy Roche, mannequin, styliste, journaliste de mode, marié à un grand résistant puis à Claude Brasseur avant de devenir la compagne de Françoise Sagan. Respectée et crainte dans le milieu de la mode, elle vivait dans l’ombre de la romancière qui lui imposait une discrétion absolue sur leur relation. La mort de Peggy Roche en 1991 fut pour celle-ci une cassure irréparable. »

    Ce premier roman, j’aurais aimé l’aimer.

    Il avait tout pour me séduire : retrouver Françoise Sagan (écrivain cher à mon coeur) mais surtout sortir (enfin) de l’ombre Peggy Roche qui n’est même pas présente sur Wikipédia.

    C’était sans aucun doute le souhait (trop ambitieux ?) de l’auteur, qui ne s’est malheureusement pas concrétisé dans les lignes qui retracent plutôt la vie déjà connue du « charmant petit monstre ».

    Peggy aurait pu trouver la lumière qu’elle méritait.
    Elle restera seulement dans les phares, éternelle gardienne des nombreux temples de son amie a(i)mante.

    Editions Flammarion

    En parlant de Sagan, et si vous ne l’avez pas encore vu, je vous recommande le documentaire qu’Arte lui a consacré récemment et qui la fait revivre comme jamais : « Françoise Sagan, l’élégance de vivre » .

  • « Qu’il emporte mon secret » de Sylvie Le Bihan…

    « Qu’il emporte mon secret » de Sylvie Le Bihan…

    Ce jeudi 12 janvier 2017 Sylvie Le Bihan nous propose un roman dans la droite ligne de son (superbe) tout premier : « L’Autre » .

    Et il prend (lui aussi) aux tripes !

    Côté construction de la narration, celle-ci est des plus intéressantes : par le biais d’une lettre qu’elle écrit à son (futur ex) amant, Hélène avoue un drame qu’elle a vécu il y a plusieurs années de cela et qui pourrait l’excuser de ne pas honorer son rendez-vous, voire de rompre…

    Avec son style contemporain, direct, sans concession mais non dénué d’une certaine pudeur que je décèle dans chacun de ses livres, elle jongle entre le présent et le passé qu’elle manie à la perfection et nous offre un nouveau texte intense, poignant !

    Parce qu’entre ses lignes, à travers ses personnages féminins, ne nous y trompons pas : l’auteur nous dévoile beaucoup de choses sur elle.

    Pour moi, Sylvie fait partie de ces écrivains rares de l’intime qui ne tombent jamais dans le pathos.
    De cette émotion vraiment très très forte que je ressens lorsque je la lis, j’y perçois (mais je peux me tromper) une quête. Aussi indicible que brûlante, hurlante.
    Pour finir par accepter, pour tenter d’oublier un drame, faut-il oser le pointer du doigt et le décortiquer là où ça fait le plus mal, l’avouer, le partager ?
    L’écriture comme une reconstruction, une renaissance, une résilience…

    Ai-je le droit de parler de ce livre comme d’un coup de coeur étant donné le sujet traité ?
    Je me pose la question, en bonne fille raisonnable que je suis. La réponse n’est pas évidente.
    Ce que je peux affirmer, c’est que je suis certaine qu’il faudra compter sur lui dans cette rentrée littéraire parce qu’encore une fois, oui, ce témoignage est nécessaire, indispensable.

    Editions du Seuil

    « Je ne peux pas t’expliquer pourquoi, pas maintenant, mais sois patient, je te raconterai dès que j’aurai trouvé les mots. J’ai besoin de respirer, encore un peu, un autre air que celui, étouffant, de l’été 1984, celui que j’avais refoulé et que j’ai retrouvé dans une salle de la prison de Nantes, il y a trois semaines « .

    Deux nuits ont bouleversé la vie d’Hélène à 30 ans d’intervalle, la troisième, à la veille d’un procès, sera peut-être enfin celle de la vérité…

  • « La porte du ciel » de Dominique Fortier…

    « La porte du ciel » de Dominique Fortier…

    L’atmosphère créée par Dominique Fortier nous conte une histoire passée et actuelle, et nous prend souvent à partie en tant que lecteur.

    D’un côté deux fillettes que tout oppose à leur naissance, deuxième moitié du XIXe. Les plantations, les champs de coton, les us et les coutumes de cette période, les esclaves (libres ou non)…
    De l’autre, plus proches de nous, des couturières, esclaves modernes d’une société qui n’a pas complètement compris le sens strict du mot abolition et qui a fait de cette condition un mode de vie qui s’est ancré dans les moeurs…
    En toile de fond : Abraham Lincoln, la guerre de sécession, l’Alabama, le Mississipi… et la Liberté !

    Si l’écriture contemplative nous permet de bénéficier de belles descriptions, elle laisse toutefois sur le côté les émotions intrinsèques aux personnages que personnellement j’aime ressentir et qui, du coup, manquent d’un certain relief à mon goût.
    J’aurais personnellement apprécié que l’auteur aille plus loin, plus en profondeur, dissèque les personnalités d’Eléanor et d’Eve, les mette dans un réel abyme historique. Elle ne l’a pas voulu volontairement et s’en explique à la  fin du livre mais c’est un drôle de choix, que j’ai du mal à comprendre.
    Cela lui aurait évité, à mes yeux, certains clichés en surface.

    Une lecture inégale donc. Parfois intéressante, souvent déroutante du fait (aussi) de la construction fragmentée de la narration.
    Est-ce pour autant audacieux dans la façon de traiter le sujet ? Je vous laisse juge…

    Dominique Fortier est un écrivain québécois.
    « La porte du ciel » est paru en 2011 (éditions Alto).
    C’est son troisième roman sur les cinq publiés.

    Editions Les Escales

    « Alors que la Guerre de Sécession fait rage, deux fillettes que tout oppose, deux destins, vont se croiser.

    Au cœur de la Louisiane et de ses plantations de coton, deux fillettes grandissent ensemble. Tout les oppose. Eleanor est blanche, fille de médecin ; Eve est mulâtre, fille d’esclave. Elles sont l’ombre l’une de l’autre, soumises à un destin qu’aucune des deux n’a choisi. Dans leur vie, il y aura des murmures, des désirs interdits, des chemins de traverse. Tout près, surtout, il y aura la clameur d’une guerre où des hommes affrontent leurs frères sous deux bannières étoilées.

    Plus loin, dans l’Alabama, des femmes passent leur vie à coudre. Elles assemblent des bouts de tissu, Pénélopes modernes qui attendent le retour des maris, des pères, des fils partis combattre. Leurs courtepointes sont à l’image des Etats-Unis : un ensemble de morceaux tenus par un fil – celui de la couture, celui de l’écriture.

    Entre rêve et histoire, Dominique Fortier dépeint une Amérique de légende qui se déchire pour mieux s’inventer et pose avec force la question de la liberté. »

  • « Deux remords de Claude Monet » de Michel Bernard…

    « Deux remords de Claude Monet » de Michel Bernard…

    Ce roman nous fait rentrer dans l’intimité de Monet et nous dévoile certains côtés du peintre que l’on connaît peu, voire pas du tout.

    L’écriture est sobre bien que richement détaillée.
    J’ai parfois ressenti cette sensation étrange, intéressante que l’auteur était là et me lisait son roman ou que je regardais un tableau qui me parlait…

    C’est une très belle galerie de portraits, de lieux, d’évènements autour du peintre.

    Le livre, paru en 2016, a le charme (irrésistible à mes yeux) d’un autre temps…

    Belle lecture à tous !

    Editions La Table Ronde

    « Lorsque Claude Monet, quelques mois avant sa disparition, confirma à l’État le don des Nymphéas, pour qu’ils soient installés à l’Orangerie selon ses indications, il y mit une ultime condition : l’achat un tableau peint soixante ans auparavant, Femmes au jardin, pour qu’il soit exposé au Louvre. À cette exigence et au choix de ce tableau, il ne donna aucun motif. Deux remords de Claude Monet raconte l’histoire d’amour et de mort qui, du flanc méditerranéen des Cévennes au bord de la Manche, de Londres aux Pays-Bas, de l’Île-de-France à la Normandie, entre le siège de Paris en 1870 et la tragédie de la Grande Guerre, hanta le peintre jusqu’au bout. »

  • « Qu’importe le chemin » de Martine Magnin…

    « Qu’importe le chemin » de Martine Magnin…

    Note de l’éditeur :

    Je l’ai fabriqué un jour de joie parfaite, il y a vingt-huit ans. Il pesait 3,250 kilos, il était tout doux et tout joli dans ses brassières en liberty. Aujourd’hui, les cellules de dégrisement ou d’isolement et les bureaux des commissariats de plusieurs arrondissements parisiens nous sont devenus familiers, nous avons arpenté hébétés et vaincus quatre des plus grands hôpitaux de la capitale, un centre psychiatrique de banlieue, plus quelques cliniques privées. Nous avons également épuisé cinq médecins et usé trois psys pourtant résistants. Heureusement, une petite graine, puis une autre petite graine… Qu’importe le chemin, on récolte toujours ce que l’on s’aime !

    Avec l’humour et l’extrême sensibilité qui la caractérise, Martine Magnin nous propose un nouveau livre très fort sur la maternité, la maladie et le malaise familial que cette dernière peut créer.

    La plume (que j’apprécie décidément beaucoup, beaucoup) est toujours aussi juste.

    Un nouveau roman-témoignage émouvant, poignant de l’auteur dont la lecture vous habite longtemps…

    Pour moi, Martine fait partie de ces écrivains rares de l’intime qui ne tombent jamais dans le pathos.

    Belle lecture à tous !

    L’Astre Bleu éditions

    Autre livre lu du même écrivain : « Mensonges et faux-semblants«