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  • « Défaillances » de B.A Paris…

    « Défaillances » de B.A Paris…

    Si la chute laisse assez vite peu de place aux doutes et malgré la pauvreté littéraire de la traduction (quel dommage), j’ai néanmoins passé un bon moment de lecture tant la pression psychologique est bien maintenue au fil des pages !

    Un véritable page-turner dont je verrais bien une adaptation cinématographique.

    Note de l’éditeur (Hugo & Cie) :

    Tout a commencé cette nuit-là, dans la forêt. Cassandra ne s’est pas arrêtée pour proposer son aide à la conductrice de la voiture immobilisée sur le bord de la chaussée, en plein orage.

    Lorsqu’elle apprend le lendemain que la femme a été retrouvée sauvagement assassinée, Cass est assaillie par la culpabilité. Et les coups de fil anonymes qu’elle reçoit désormais chez elle ravivent son angoisse. Elle en est persuadée : quelqu’un l’a vue, ce soir-là. Quelqu’un qui continue de l’observer. Quelqu’un qui pourrait bien être l’assassin.

    Pourtant ni son mari, ni sa meilleure amie ne prennent ses craintes au sérieux. Et alors que Cass elle-même commence à douter face à ses trous de mémoire de plus en plus fréquents, ses angoisses se transforment en terreur.

    Livre lu dans le cadre du Jury du Grand Prix des Lectrices ELLE 2018 dont je fais partie !

  • « En camping-car » d’Ivan Jablonka…

    « En camping-car » d’Ivan Jablonka…

    A un moment, il y a bien des années, j’en rêvais.
    Souhait sans aucun doute conditionné par celui qu’avait ma Barbie… 

    Journal de souvenirs en camping-car, modèle de toute une époque et génération, ces instantanés de voyages des plus personnels ont été d’un ennui mortel me concernant.
    Si je n’avais pas pris mon rôle de jurée à coeur j’avoue que le livre me serait tombé des mains !

    Un bla-bla qui n’apporte vraiment franchement pas grand chose (ni à la littérature, ni aux lecteurs), une judaïcité mise en avant de manière gênante (pour quoi exactement ?)…

    Au final un road book à la recherche de la liberté, du bonheur à caractère pseudo-social malheureusement totalement inutile, suffisant qui plus est et d’une superficialité affligeante.
    En tout cas à mes yeux.

    Tous les goûts étant dans la nature, je serais curieuse de savoir ce que vous en avez pensé le cas échéant…

    Note de l’éditeur (Seuil) :

    Le camping-car nous a emmenés au Portugal, en Grèce, au Maroc, à Tolède, à Venise. Il était pratique, génialement conçu. Il m’a appris à être libre, tout en restant fidèle aux chemins de l’exil. Par la suite, j’ai toujours gardé une tendresse pour les voyages de mon enfance, pour cette vie bringuebalante et émerveillée, sans horaires ni impératifs. La vie en camping-car.

    Livre lu dans le cadre du Jury du Grand Prix des Lectrices ELLE 2018 dont je fais partie !

  • « Dans les angles morts » d’Elizabeth Brundage…

    « Dans les angles morts » d’Elizabeth Brundage…

    Des personnages fouillés, une histoire intrigante, passionnante et une superbe plume (il est effectivement à noter l’excellente traduction de Cécile Arnaud !) sur fond de critique sociale américaine.

    Dans cette histoire à la multiplicité des contours, le passé vient flirter avec le présent avec brio et l’intensité augmente de pages en pages jusqu’au dénouement final.

    Une réussite totale donc qui fait de ce livre un excellent roman digne d’un prix.
    Enfin moi je dis ça… je dis rien…

    Belle lecture à tous !

    Note de l’éditeur (Quai Voltaire) :

    En rentrant chez lui un soir de tempête de neige, George Clare trouve sa femme assassinée, et leur fille de trois ans seule dans sa chambre – depuis combien de temps?
    Huit mois plus tôt, engagé à l’université de Chosen, il avait acheté pour une bouchée de pain une ancienne ferme laitière, et emménagé avec sa famille dans cette petite ville étriquée et appauvrie, en passe d’être repeuplée par de riches New-Yorkais. Ce qu’il a omis de dire à sa femme, c’est que les anciens propriétaires, acculés par les dettes, s y étaient suicidés, en laissant trois orphelins, Eddy, Wade et Cole. Dans les angles morts est aussi l’histoire des frères Hale, et celle de la maison de leur enfance. Pour le shérif Travis Lawton, George est le premier suspect. Mais les secrets sont tenaces dans cette enquête où la culpabilité règne en maître.

    Livre lu dans le cadre du Jury du Grand Prix des Lectrices ELLE 2018 dont je fais partie !

  • « L’exil et le royaume » d’Albert Camus…

    « L’exil et le royaume » d’Albert Camus…

    Grâce au Reading Classics Challenge 2018 (Acte II de ce mois de février après les « Nouvelles orientales » de Marguerite Yourcenar, un peu sur le fil du rasoir étant donnée la date je le conçois O:-) ) j’ai fait le choix de me plonger dans la dernière œuvre de Camus publiée de son vivant et quelques mois avant l’attribution de son Prix Nobel de Littérature.
    Ces nouvelles ont paru en 1957.

    Dans ces lignes il nous fait quelque peu voyager (l’Algérie, Paris et le Brésil) et surtout il s’interroge sur le sens de la vie, la difficulté à trouver le bonheur.
    L’écriture est magnifiquement sobre.

    De lui j’avais lu de mémoire de lycéenne « L’étranger« , « La peste » bien sûr et « La chute » mais sans aucun doute trop tôt aussi le concernant pour appréhender toutes les subtilités propres à l’auteur qui me sautent aux yeux aujourd’hui.

    C’est un écrivain qui mérite d’être lu et relu je pense tant son (malheureusement court) parcours littéraire est précieux idéologiquement et politiquement.

    Dans ce recueil de six nouvelles, j’ai particulièrement apprécié « Jonas ou l’artiste au travail » qui dissèque brillamment le cheminement créatif, les boires et les déboires de ce que l’on appellerait aujourd’hui une success story.

    Belle lecture à tous !

    Note de l’éditeur initial (Gallimard) :

    «Dans les épaisseurs de la nuit sèche et froide, des milliers d’étoiles se formaient sans trêve et leurs glaçons étincelants, aussitôt détachés, commençaient de glisser insensiblement vers l’horizon. Janine ne pouvait s’arracher à la contemplation de ces feux à la dérive. Elle tournait avec eux, et le même cheminement immobile la réunissait peu à peu à son être le plus profond, où le froid et le désir maintenant se combattaient.»

  • « Nouvelles orientales » de Marguerite Yourcenar…

    « Nouvelles orientales » de Marguerite Yourcenar…

    De Marguerite Yourcenar, première femme de Lettres (et quelles Lettres !) élue membre de l’Académie Française en 1980 rappelons-le ici, je n’avais lu je l’avoue que « Les mémoires d’Hadrien » (sans aucun doute trop jeune pour l’apprécier comme il se doit).

    Dans le cadre du Reading Classics Challenge 2018, j’ai donc fait le choix en ce mois de février de me plonger dans ses « Nouvelles orientales ».
    Tout d’abord parce que ce genre littéraire me plaît (je ne le défendrai jamais assez) et ensuite parce que l’appel de l’Est était trop grand, tout simplement !

    Pour information ces nouvelles ont paru pour la première fois en 1938 et ont été rééditées en 1963.

    L’écrivain nous en propose dix où sa plume, inspirée de certaines fables et morales, certains contes et faits divers méditerranéens et extrême-orientaux, joue avec les grands problèmes du monde dit moderne qui ont façonné l’oeuvre entre deux chaises qu’elle nous a laissée.

    J’y ai pris beaucoup de plaisir. Vraiment !
    Au point de vouloir continuer de m’immerger encore plus sérieusement dans ses lignes. Pour dire…

    Mention spéciale à « Comment Wang-Fô fut sauvé » (très poétique) et « Le Dernier Amour du prince Genghi  » (d’une cruauté irrésistible).

    Belle lecture à tous !

    Note de l’éditeur (Gallimard) :

    «Légendes saisies en vol, fables ou apologues, ces Nouvelles Orientales forment un édifice à part dans l’œuvre de Marguerite Yourcenar, précieux comme une chapelle dans un vaste palais. Le réel s’y fait changeant, le rêve et le mythe y parlent un langage à chaque fois nouveau, et si le désir, la passion y brûlent souvent d’une ardeur brutale, presque inattendue, c’est peut-être qu’ils trouvent dans l’admirable économie de ces brefs récits le contraste idéal et nécessaire à leur soudain flamboiement.»

  • “L’essence du mal” de Luca d’Andrea…

    “L’essence du mal” de Luca d’Andrea…

    J’avoue avoir eu un peu de mal à rentrer dans ce polar montagnard…

    Mais il faut persévérer parce qu’au fil des pages le mystère s’épaissit et nous tient finalement en haleine parce que oui, bien que souffrant de longueurs indéniables, nous avons envie de comprendre ce qu’il s’est passé trente ans plus tôt…

    En d’autres termes, l’ascension se mérite !

    Note de l’éditeur (Denoël) :

    “En 1985, dans les montagnes hostiles du Tyrol du Sud, trois jeunes gens sont retrouvés morts dans la forêt de Bletterbach. Ils ont été littéralement broyés pendant une tempête, leurs corps tellement mutilés que la police n’a pu déterminer à l’époque si le massacre était l’œuvre d’un humain ou d’un animal.
    Cette forêt est depuis la nuit des temps le théâtre de terribles histoires, transmises de génération en génération.

    Trente ans plus tard, Jeremiah Salinger, réalisateur américain de documentaires marié à une femme de la région, entend parler de ce drame et décide de partir à la recherche de la vérité. À Siebenhoch, petite ville des Dolomites où le couple s’est installé, les habitants font tout – parfois de manière menaçante – pour qu’il renonce à son enquête. Comme si, à Bletterbach, une force meurtrière qu’on pensait disparue s’était réveillée.”

    Livre lu dans le cadre du Jury du Grand Prix des Lectrices ELLE 2018 dont je fais partie !

  • “Les soeurs Brontë, la force d’exister” de Laura El Makki…

    “Les soeurs Brontë, la force d’exister” de Laura El Makki…

    Ce livre au doux parfum de l’Angleterre du XIXe et de tout ce qui a fait les Brontë a été un véritable page-turner me concernant !

    A la manière de Tatiana de Rosnay qui a fait revivre Daphné du Maurier (“Manderley for ever”), Laura El Makki nous conte l’histoire  de la célèbre famille pour le plus grand plaisir des lecteurs même si personnellement je n’ai rien appris de plus que ce que je savais déjà.

    Ce que j’ai particulièrement apprécié est sans aucun doute la genèse du processus créatif de l’écriture, cet art commun qui coulait dans leurs veines.

    Document ponctué de lignes de Charlotte, Emily et Anne, ce dernier nous incite à nous replonger dans leurs écrits, romans, dessins et poèmes.

    Et l’on referme le livre en souhaitant une chose : aller visiter Haworth !

    Belle lecture à tous !

    Note de l’éditeur (Tallandier) :

    “Les soeurs Brontë sont un mystère. Isolées du monde, filles d’un pasteur de village, elles ont révolutionné l’histoire littéraire en publiant, sous pseudonymes masculins, des romans brûlants d’amour et de vie comme Jane Eyre et Les Hauts de Hurlevent.
    Haworth, 1836. Dans les landes du Yorkshire, Charlotte (20 ans), Emily (18 ans) et Anne (16 ans) écrivent à la lumière de la bougie. Comment ces jeunes femmes de condition modeste, sans relations ni entregent, vont-elles devenir des auteurs qui comptent ? Quel rôle tient leur frère Branwell, artiste raté, dans cette fratrie à la fois soudée et rongée par les non-dits ?
    Partie sur les traces des soeurs Brontë, Laura El Makki nous plonge dans leur intimité, leurs alliances, leurs déchirements, et nous raconte le destin de trois femmes aux prises avec l’adversité, qui ont su trouver en elles la force d’exister.”

    Livre lu dans le cadre du Jury du Grand Prix des Lectrices ELLE 2018 dont je fais partie !

  • “Et soudain, la liberté” d’Evelyne Pisier & Caroline Laurent…

    “Et soudain, la liberté” d’Evelyne Pisier & Caroline Laurent…

    De courts chapitres.
    Des va-et-vient entre la fiction et la réalité.

    Le portrait d’une femme assez fascinante.
    En filigrane des thèmes aussi variés qu’intéressants : le Vietnam, la Nouvelle-Calédonie, la France, l’avortement, l’indépendance des femmes…

    J’ai aimé les questions posées sur l’écriture, l’édition face à l’après.
    Écrire oui, mais comment ?
    Éditer : ai-je vraiment le droit ?
    La mort empêche-t-elle de faire paraître un livre ?

    Sans avoir fait “waouh”, c’est vraiment un joli livre qui a assurément toute sa place et toutes ses chances pour remporter le Grand Prix des Lectrices ELLE 2018.
    Il a d’ailleurs déjà été récompensé (Prix Marguerite Duras 2017).

    Belle lecture à tous !

    Note de l’éditeur (Les Escales) :

    “Une incroyable traversée du XXe siècle : l’histoire romancée d’Evelyne Pisier et de sa mère, deux femmes puissantes en quête de liberté.
    Mona Desforêt a pour elle la grâce et la jeunesse des fées. En Indochine, elle attire tous les regards. Mais entre les camps japonais, les infamies, la montée du Viet Minh, le pays brûle. Avec sa fille Lucie et son haut-fonctionnaire de mari, un maurrassien marqué par son engagement pétainiste, elle fuit en Nouvelle-Calédonie.
    À Nouméa, les journées sont rythmées par la monotonie, le racisme ordinaire et les baignades dans le lagon. Lucie grandit ; Mona bovaryse. Jusqu’au jour où elle lit Le Deuxième Sexe de Simone de Beauvoir. C’est la naissance d’une conscience, le début de la liberté.
    De retour en France, divorcée et indépendante, Mona entraîne sa fille dans ses combats féministes : droit à l’avortement et à la libération sexuelle, égalité entre les hommes et les femmes. À cela s’ajoute la lutte pour la libération nationale des peuples. Dès lors, Lucie n’a qu’un rêve : partir à Cuba. Elle ne sait pas encore qu’elle y fera la rencontre d’un certain Fidel Castro…
    Et soudain, la liberté, c’est aussi l’histoire d’un roman qui s’écrit dans le silence, tâtonne parfois, affronte le vide. Le portrait d’une rencontre entre Evelyne Pisier et son éditrice, Caroline Laurent – un coup de foudre amical, plus fou que la fiction. Tout aurait pu s’arrêter en février 2017, au décès d’Evelyne. Rien ne s’arrêtera : par-delà la mort, une promesse les unit.”

    Livre lu dans le cadre du Jury du Grand Prix des Lectrices ELLE 2018 dont je fais partie !

  • “L’homme qui s’envola” d’Antoine Bello…

    “L’homme qui s’envola” d’Antoine Bello…

    Faire le choix de la liberté alors que l’on a tout aux yeux de la société…

    Jusque là le sujet n’a rien de nouveau, mais Antoine Bello insuffle un vent nouveau grâce à sa plume en campant de très beaux personnages aux destins irrésistibles par le biais d’une construction léchée des plus savoureuses en trois parties que je ne vous dévoilerai pas (mon credo a toujours été de faire court pour ne rien spoiler !).
    Faites-moi confiance et lisez-le donc !

    Au fur et à mesure des pages les psychologies s’esquissent autant qu’elles s’étoffent et on se prend au jeu du (des) chat(s) et de la (des) souris qui rend le tout trucculent à souhait.
    En filigrane, une réflexion de choix sur le bonheur, la réussite, la liberté…

    Belle lecture à tous !

    Ce livre a été récompensé par le Prix Version Femina 2017 (auquel j’ai eu le plaisir d’assister) et a fait l’objet d’une lecture commune avec mon amie Nathalie du blog Eirenamg (« Liberté chérie, l’homme qui s’envola d’Antoine Bello » ).

    Note de l’éditeur (Gallimard) :

    “Walker a tout pour être heureux. Il dirige une florissante entreprise au Nouveau-Mexique et sa femme, la riche et belle Sarah, lui a donné trois magnifiques enfants. Et pourtant, il ne supporte plus sa vie. Entre sa famille, son entreprise et les contraintes de toutes sortes, son temps lui échappe. Une seule solution : la fuite. Walker va mettre en scène sa mort de façon à ne pas peiner inutilement les siens.
    Malheureusement pour lui, Nick Shepherd, redoutable détective spécialisé dans les disparitions, s’empare de son affaire et se forge la conviction que Walker est encore vivant. S’engage entre les deux hommes une fascinante course-poursuite sur le territoire des États-Unis. En jeu : la liberté, une certaine conception de l’honneur et l’amour de Sarah.
    L’homme qui s’envola, balayé par le grand souffle de l’aventure, est aussi un récit pénétrant sur la fragilité des réussites humaines.”

    Encore un GRAND MERCI à C.R qui se reconnaîtra…