« Le vent nous portera » de Jojo Moyes…

Etriquée dans sa vie d’anglaise bien sous tous les rapports, Alice épouse un américain et part s’exiler dans son pays. Une fois sur place, le bonheur n’est malheureusement pas au rendez-vous, excepté lorsqu’elle arpente les chemins montagnards du Kentucky pour apporter des livres aux populations rurales les plus isolées grâce au programme contre l’illettrisme initié par Eleanor Roosevelt… 

Une fois les personnages bien campés, vous tournerez les pages avec un bonheur certain et surtout avec beaucoup d’impatience afin de connaître au plus vite la fin de cette histoire, véritable ode aux bibliothécaires, qui emporte le lecteur.

Amoureux des livres, des grands espaces, de l’émancipation féminine, de souffle romanesque et j’en passe, ce (beau) roman anglais à l’accent américain est pour vous. 

Belle lecture à tous ! 

 

©Céline Huet-Amchin

Je n’avais pas entendu parler de ce livre. Paru en octobre 2019, il m’attendait dans les rayons de la librairie où je travaille. C’eût été fort dommage qu’il parte aux « retours » sans avoir été ouvert… Combien de livres vivent ce triste sort ? Pourquoi toujours parler des mêmes titres, des mêmes auteurs, etc. ? 
Jojo Moyes a pourtant écrit « Avant toi », best seller anglo-saxon que les français ont découvert grâce à son adaptation cinématographique.
Nul doute que « Le vent nous portera » (« The Giver of Stars ») connaîtra le même intérêt dans notre pays après son arrivée dans les salles obscures qui ont parfois le mérite de donner la possibilité à un livre de trouver enfin son public… 

Ceux qui me connaissent bien savent que je nage (souvent) à contre-courant.
Les rentrées littéraires françaises, bien qu’incontournables, me plombent de plus en plus de par le nombre de livres et les thèmes abordés. Sans parler d’écritures de plus en plus nombrilistes… 

Je m’évade donc vers l’Ouest, l’Est et les rayons Jeunesse qui savent souvent bien mieux me réjouir ! 

« Miss Charity » de Marie-Aude Murail

Miss Charity raconte la vie d’une petite fille qui devient une femme hors du commun dans l’Angleterre de la fin du XIXe siècle.
Charity Tiddler s’est créée dès son plus jeune âge une bulle, un univers au troisième étage de la demeure familiale, entourée d’animaux étudiés au microscope puis aquarellés. Elle apprend en outre par coeur les oeuvres de Shakespeare…

Autant vous le dire tout de suite : j’ai ADORÉ cette lecture certes romancée mais théâtrale par bien des aspects. 
Ce livre a le parfum de l’enfance, de l’imagination, de la création, de la littérature, de l’atmosphère so british que j’affectionne tant (malgré les diktats sociaux de l’époque somme toute peu réjouissants pour les femmes notamment) d’un voyage immobile artistique (les charmantes illustrations de Philippe Dumas illuminent le texte). 
Oui, Miss Charity est assurément tout cela !

L’histoire rend hommage à Beatrix Potter pour le plus grand plaisir de celles et ceux qui ont aimé ses livres pour enfants (vous vous souvenez forcément de Peter Rabbit, Mrs Tiggy Winkle, Jemina Puddle-Duck, Mr Tod, Johnny Town Mouse & Co !).
S’invitent également dans les pages Oscar Wilde, Bernard Shaw, Charles Dickens…

Bref ce petit joyau littéraire vous  réjouira et vous fera complètement oublier les tracas du monde. 
À lire en solitaire avec un thé, un pyjama en pilou  et un chat qui ronronne ou en famille à voix haute. 

Belle lecture à tous ! 

©Céline Huet-Amchin

Note de l’éditeur (L’école des Loisirs) : 

« Charity est une fille. Une petite fille.
Elle est comme tous les enfants : débordante de curiosité, assoiffée de contacts humains, de paroles et d’échanges, impatiente de créer et de participer à la vie du monde.
Mais voilà, une petite fille de la bonne société anglaise des années 1880, ça doit se taire et ne pas trop se montrer, sauf à l’église, à la rigueur. Les adultes qui l’entourent ne font pas attention à elle, ses petites soeurs sont mortes. Alors Charity se réfugie au troisième étage de sa maison en compagnie de Tabitha, sa bonne. Pour ne pas devenir folle d’ennui, ou folle tout court, elle élève des souris dans la nursery, dresse un lapin, étudie des champignons au microscope, apprend Shakespeare par coeur et dessine inlassablement des corbeaux par temps de neige, avec l’espoir qu’un jour quelque chose va lui arriver… »

« La bibliothécaire d’Auschwitz » d’Antonio G.Iturbe…

Janvier 1944. Dita Kraus est transférée du ghetto de Terezin (Prague) à Auschwitz avec ses parents. Huit livres ont été sauvés (et rafistolés) à l’insu des Nazis. Avec le soutien de Fredy Hirsch elle devient, à 14 ans, « la bibliothécaire d’Auschwitz » et fait circuler les ouvrages au péril de sa vie dans le bloc 31…

Ou comment rendre le plus « positif » possible un contexte dont nous connaissons l’horreur. 
Tout le tragique de la situation est quelque peu « atténué » par l’espoir que suscitent ces huit livres qui circulent sous la robe de Dita. 

« Plus qu’une bibliothécaire , Dita était devenue ce jour-là une infirmière de livres. »

« Nous avons passé un après-midi très agréable.
Un après-midi très agréable, à Auschwitz ? »

« Lire est une joie.»

« La bibliothèque est maintenant son armoire à pharmacie,
et elle va donner aux enfants un peu de ce sirop qui lui a permis de retrouver le sourire quand elle croyait l’avoir perdu pour toujours . » 

Succombez comme moi à ce best seller international qui sera bientôt adapté au cinéma !

Formée à la bibliothérapie, je suis persuadée qu’un livre dramatique peut faire relativiser un évènement triste que nous connaissons. Osez vous immerger dans une période plus dure que celle que nous traversons actuellement : si des personnes ont retrouvé quelque peu le « sourire » grâce à Dita à Auschwitz, nul doute que vous pourrez le retrouver en vous plongeant dans ces pages malgré ce confinement saison 2.
Lire a souvent été un acte de résistance. Aujourd’hui encore. Les livres et l’amour que nous leur portons est au-dessus de tout. 

« Vivre est un verbe qui ne se conjugue qu’au présent. »

Belle lecture à tous !

©Céline Huet-Amchin

Note de l’éditeur (Flammarion) : 

« À quatorze ans, Dita est une des nombreuses victimes du régime nazi. Avec ses parents, elle est arrachée au ghetto de Terezín, à Prague, pour être enfermée dans le camp d’Auschwitz. Là, elle tente malgré l’horreur de trouver un semblant de normalité.
Quand Fredy Hirsch, un éducateur juif, lui propose de conserver les huit précieux volumes que les prisonniers ont réussi à dissimuler aux gardiens du camp, elle accepte. Au péril de sa vie, Dita cache et protège un trésor. Elle devient la bibliothécaire d’Auschwitz. »

« Un thé à l’eau de parapluie » de Karen Hottois & Chloé Malard…

Depuis quelques jours une des plus belles saisons a débuté : l’Automne.
Ok il pleut.
D’accord les températures baissent et le froid commence à s’installer.
Mais ne déprimez pas et faites comme Elmo : buvez un thé………… à l’eau de parapluie » ! (cela ira tout de suite mieux !)

Que vous soyez petit ou grand, plongez-vous dans cet album qui enveloppe le lecteur d’une bulle de douceur aux saveurs exquises. 

Un joli éloge de la pluie, du thé, de l’amitié, du temps à s’accorder… 
Un livre dont l’auteure aurait pu être Béatrix Potter… 

Belle lecture à tous !

©Céline Huet-Amchin

Note de l’éditeur (Seuil Jeunesse) : 

« Elmo a le cœur lourd, l’automne est là, la pluie ruisselle derrière ses fenêtres, l’été s’en est bel et bien allé… Mais Elmo a un truc. Quand il a le moral en berne, il prépare un thé à l’eau de parapluie. La recette est simple : il suffit de se placer sous un gros nuage, un gros nuage plein de mer évaporée, chargé de soleil, de sauterelles et de coquelicot, et lorsque le nuage crève, lorsque la pluie se met à tomber, la récolter ! Savourer ce thé avec des amis chers de préférence, fermer les yeux, sentir les vacances couler dans sa tasse, savourer ce breuvage chaud et doux, et une fois qu’on a repris des forces, qu’on est gonflé à bloc, profiter enfin des joies sauvages de l’automne ! »

« Liv Maria » de Julia Kerninon…

Liv Maria habite sur une île avec des parents aimants qui l’envoient à Berlin du jour au lendemain suite à un incident dont elle est victime. Cette destination ne sera pas la seule qu’elle connaîtra : tous les lieux qu’elle habitera et les hommes qu’elle rencontrera feront d’elle la femme qu’elle est devenue. 

Avec ce nouveau roman Julia Kerninon nous dresse un magnifique portrait de femme dont nous suivons le cheminement intérieur au fil des pages et des voyages. Elle nous questionne sur l’enfance, le deuil, le sexe, l’Amour, le destin, les secrets, la vie… Et comme toujours dans ses écrits, livres et Littérature tiennent une place de choix !

Liv Maria Christensen.
Retenez bien les nom et prénom de ce personnage : vous n’êtes pas prêts de l’oublier. 

Belle lecture à tous ! 

©Céline Huet-Amchin

Note de l’éditeur (éditions L’iconoclaste) : 

« Son nom est Liv Maria Christensen. Enfant solitaire née sur une île bretonne, entre une mère tenancière de café et un père marin norvégien. Envoyée subitement à Berlin à l’âge de 17 ans, elle tombe amoureuse de son professeur d’anglais. Le temps d’un été, elle apprend tout. Le plaisir des corps, l’intensité des échanges. Mais, à peine sortie de l’adolescence, elle a déjà perdu tous ses repères. Ses parents décèdent dans un accident, la voilà orpheline. Et le professeur d’été n’était peut-être qu’un mirage. Alors, Liv Maria s’invente pendant des années une existence libre en Amérique latine. Puis, par la grâce d’un nouvel amour, elle s’ancre dans une histoire de famille paisible, en Irlande. Deux fils viennent au monde. Mais Liv Maria reste une femme insaisissable, même pour ses proches. Comment se tenir là, dans cette vie, avec le souvenir de toutes celles d’avant ?

Julia Kerninon brosse le portrait éblouissant d’une femme marquée à vif par un secret inavouable. Et explore avec une grande justesse les détours de l’intime, les jeux de l’apparence et de la vérité. »