« Bad man » de Dathan Auerbach…

J’ai eu le plaisir de pouvoir lire « Bad man » en avant-première ET de rencontrer Dathan Auerbach en petit comité grâce au Picabo River Book Club dans un p’tit salon de thé charmant du Ve arrondissement (Coeur de Baker) le 29 janvier dernier.

Comme vous le savez je déteste spoiler un livre (d’autant plus celui-ci).

Si vous allez chez votre libraire ce jour, date de sa parution, vous aurez entre les mains un thriller psychologique (étrange/surnaturel) à la frontière volontairement floue et aux « characters » extrêmement bien étudiés.
Entre les lignes, c’est également une critique sociale et judiciaire de l’Amérique.

Le suspense, l’angoisse grandissent comme il se doit au fil des pages mais pas forcément de la manière dont on les entend traditionnellement.
En cela j’ai trouvé Dathan Auerbach original et donc intéressant.

Sa lecture rend un peu dingue et la fin (sans révéler quoi que ce soit) laisse le lecteur libre quant à son interprétation.
C’est voulu par l’auteur après lui avoir posé la question.

Dernière chose : vous n’irez certainement plus jamais au supermarché avec l’esprit tranquille.

Et donc pour en savoir plus, lisez-le !
Franchement, l’écrivain est sacrément prometteur…

Note de l’éditeur (Belfond Noir) :

« On dit que, passé quarante-huit heures, les chances de retrouver une personne disparue sont quasi nulles. Deux jours pour ratisser les bois alentour, frapper à toutes les portes, remuer ciel et terre. Passé ce délai, l’espoir n’est plus permis.

Eric, trois ans, a disparu il y a cinq ans. Peu à peu, les affichettes ont jauni, les policiers se sont désintéressés de l’affaire, la vie a repris son cours dans cette petite ville désaffectée de Floride.

Pas pour Ben, le grand frère de la victime. Qui ne s’est jamais remis du drame. Qui a vu sa famille sombrer. Mais qui n’a jamais cessé ses recherches.

Recruté en tant que magasinier de nuit dans le supermarché même où Eric a disparu, Ben sent que les lieux ont quelque chose à lui révéler. Quelqu’un sait où est son frère, une personne qui prend un malin plaisir à se jouer de lui. Qui ? Le directeur qui n’a jamais collaboré à l’enquête ? Ses collègues auxquels il a accordé trop vite sa confiance ? Mais il y a plus que ça, une présence impalpable, diffuse, qui brouille ses pensées… Qui est ce bad man dont l’ombre inquiétante plane sur la ville ? »

Traduction : Nathalie Peronny.

Merci encore à Léa et à Belfond via la toujours sympathique Anaïs.

« A l’ombre du grand marronnier » de Sophie Horvath…

Sophie Horvath.
Retenez bien ce nom parce que vous allez bientôt en entendre parler.

Le pitch ? (de Sophie elle-même)

« Un petit village de l’Ouest de la France, en apparence épargné par la guerre. Mais que ce soit Marthe la fille du maire, Michel le nouvel instituteur qui déclenche les passions, Eugène l’éleveur de pigeons ou encore Ferdinand le sonneur de cloches… chacun lutte à sa façon. »

Ce livre, c’est l’histoire de personnes qui ne sont pas parties à la guerre en 39-45 mais dont la présence a été nécessaire au quotidien à des niveaux totalement différents (éducation, vie locale, résistance, réseaux clandestins…).
L’intrigue se situe dans un petit village, avec tout de même une petite incartade dans la Capitale.

D’une délicate plume, sincère et bienveillante, Sophie a le don de nous plonger dans l’atmosphère de l’époque, d’y installer des personnages plus attachants les uns que les autres.

C’est un bel hommage aux personnes de l’ombre qui ont oeuvré pour un autre combat que celui des armes (à proprement parler) et la Liberté.

J’ai particulièrement apprécié les passages relatifs à l’angoisse vécue par les enfants qui ont besoin d’être rassurés, à la volonté ferme de s’en sortir coûte que coûte chez les adultes, à la délicate question de « à quoi faut-il s’attendre après ? » que tous se posent.

« A l’ombre du grand marronnier » est un livre auto-édité, qui aurait mérité qu’une maison s’intéresse à lui.
Mais peu importe : le tout premier texte (auto-édité lui aussi) de Sophie « La Fleur de Clémentine » va paraître le 10 avril prochain chez Flammarion sous le titre « Le Quartier des petits secrets ». SAVE THE DATE et comptez sur moi pour vous en parler…

En attendant, belle lecture à tous !

“Il faut apprendre à ne pas se fier aux apparences.
Il y a parfois des maux invisibles.”

« Grégoire et le vieux libraire » de Marc Roger…

Un vieux monsieur atteint de la maladie de Parkinson va demander une faveur à la directrice de sa maison de retraite : que le jeune Grégoire, venu des cuisines, lui fasse la lecture.
Sous l’impulsion et la bienveillance de M.Picquier, ancien libraire de son état, Grégoire rattrapera son ignorance en la matière, apprendra à choisir un livre et à en comprendre tout le sens.
De ces échappées livresques en compagnie de Salinger, Maupassant et bien d’autres naîtra un lecteur hors pair, un merveilleux passeur de mots et d’histoires.

Si le monde du travail dans les EPHAD est évoqué, la lectrice que je suis a surtout été sensible aux thèmes touchant à l’apprentissage, l’émancipation, la littérature, l’amitié, l’amour, la vieillesse heureuse, la mort, la transmission…

Et vous, par qui ou d’où vous est venu le goût de la lecture ?

« Tant que quelqu’un nous parle, mourir est impossible » 
(Christian Bobin)

« C’est quand l’arbre est couché qu’il découvre le ciel »

« Tu lui dis, il oublie;
tu lui enseignes, il écoute;
tu lui fais vivre, il apprend. »
(Confucius)

« Je veux faire avec toi
Ce que le printemps fait avec les cerisiers »

« Cela vient de loin, ça ne doit pas s’arrêter.
La littérature ne cesse de se reprendre
et c’est son aventure qui doit finir par t’embarquer »

NDLR. Aucun chat se cache entre les lignes contrairement à ce que tenterait de prouver la couverture !

Note de l’éditeur (Albin Michel) :

« Marc Roger, l’auteur de ce livre, est un amoureux des mots, un lecteur public qui va de librairie en bibliothèque. Dans ce premier roman émouvant et drôle, il communique son enchantement pour la lecture, cet horizon infini qui nous relie les uns aux autres.
Grégoire et le vieux libraire, c’est la rencontre inattendue et merveilleuse entre un adolescent et un vieux libraire. L’un n’a jamais aimé lire, l’autre a pour seule richesse sa passion des livres. Ce trésor enfoui, Grégoire va peu à peu le découvrir en faisant, chaque jour, la lecture au vieil homme atteint de la maladie de Parkinson. Et tandis qu’à la musique des mots celui-ci renaît, Grégoire s’éveille à leur pouvoir mystérieux.
Dans cet hommage à la littérature et à l’amitié, on assiste émerveillé à la naissance d’un lecteur, à l’émancipation d’un jeune homme, et au bonheur retrouvé d’un passeur d’histoires. »

« Un prénom d’héroïne et de héros » – « Un prénom de héros et d’héroïne » de Sarah Sauquet…

J’ai failli m’appeler Cécile.
Si cela avait été le cas, j’aurais pu faire référence (avec fierté) aux deux pages qui lui sont consacrées.
Finalement, et sans raison particulière d’après les souvenirs de mes parents, ce fût Céline.

OMFG mais non.
Non non non.
Moi qui pensais me (re)trouver dans ce beau livre.
Ce n’est pas possible.
Retourne-le au cas où… on ne sait jamais.
Si je ne suis pas dans les héroïnes, peut-être me trouverais-je dans la partie des héros alors, par erreur.
Eh ben non.
Arrête de rêver.
Totalement injuste cette histoire, et complètement lost in translation je suis.
Mais que vais-je donc pouvoir bien faire pour ne pas perdre la face ?!
Réfléchis… Il y a toujours une autre solution…

Mais oui.
Mes autres prénoms peut-être ?
Voyons voir…
Ne riez pas…
Françoise : rien.
Jacqueline : rien.
WTF?!
C’est tout de même abuser là, limite la honte. 
Je vais demander le remboursement, à mes parents !
Allez, dernière chance…
Marie peut-être ???
OUIIIIIIIIIIII !!!
VICTOIRE
Putain Pétard j’ai eu peur.
Heureusement que j’en ai quatre au final.
L’honneur est sauf.
Call me by this name now please!

D’un prénom à la Littérature, il n’y a donc qu’une plume.
Celle de Sarah Sauquet, qui a eu cette idée folle d’une si jolie passerelle entre les deux.

Ce « dictionnaire des plus beaux prénoms inspirés de la littérature » est une véritable petite pépite, une ode à la lecture.

Huit bonnes raisons d’y succomber ?
C’est :
1/ le livre qui vous fait aimer les dictionnaires.
2/ le livre qui donne envie de vous replonger dans les Classiques (et quelques livres plus contemporains)
3/ le livre que vous pouvez ouvrir quand vous voulez, au prénom recherché ou au hasard.
4/ le livre qui donne plusieures vies à des personnages (de fiction pour la plupart)
5/ le livre qui peut vous aider à donner un prénom (qui a du sens) à vos futurs enfants… ou à vos futurs poilus ! 🙃 (Sacré Jayavarman et Coon Nabuchodonosor boudent de ne pas y figurer)
6/ le livre qui permet de demander des explications à ses parents.
7/ le livre d’une Prof (dont on peut ressentir la passion entre les lignes) que l’on aurait tous aimé avoir…
8/ le livre dont Mon Brun est un vrai héros… lui !! 😝

Sur ce, vous savez ce qu’il vous reste à faire : filez chez votre libraire.
Belle lecture à tous !

Note de l’éditeur (Robert) :

« Dans son dictionnaire des plus beaux prénoms inspirés de la littérature, Sarah Sauquet nous invite à dérouler avec elle le fil d’Ariane des héros et héroïnes littéraires.

Impétueux, romantiques, insoumis, charmeurs, amoureux ou mystérieux, les Aurore, Augustin, Inès, Lucien, Mohammed, Olivia, Simon, Wendy ou Victor de la littérature mondiale sont autant de sources d’inspiration dans lesquelles puiser pour (re)lire un classique, nourrir son imaginaire… ou choisir le prénom d’un enfant à naître !

Dans ce bel ouvrage à deux entrées, (re)découvrez 244 prénoms (122 féminins, 122 masculins) incarnés par 400 personnages de la littérature mondiale de l’Antiquité à nos jours. »

« Malgré tout la nuit tombe » d’Antonio Xerxenesky…

« Parfois , il faut aller jusqu’au bout pour voir ce qui va se passer. »

Inspiré par l’atmosphère si particulière des films d’horreur sans toutefois nous y plonger totalement, « Malgré tout la nuit tombe » nous parle de solitude et d’occulte dans un Sao Paulo qui n’offre aucun futur professionnel à Alina dans laquelle s’est glissé avec brio l’écrivain.

Roman à plusieurs tiroirs, ce vrai-faux thriller psychologique, aussi déroutant que fascinant, nous invite à réfléchir métaphysiquement et philosophiquement, nous pousse à chercher des réponses aux questions que tout un chacun peut se poser (le titre original est d’ailleurs « As perguntas », qui veut dire « les questions »).

Le lecteur oscille entre un jour et une nuit, entre le réel et l’imaginaire.

J’avoue que ce livre m’a complètement sortie de ma zone de confort, mais j’ai aimé être bousculée.

Non seulement j’ai découvert un auteur que j’ai eu le plaisir de rencontrer hier matin en petit comité mais également une maison d’édition, Asphalte, qui mérite d’être connue et soutenue tant sa ligne éditoriale en littérature étrangère nous sort de l’ordinaire.

Il me tarde désormais de m’immerger dans les deux premiers écrits d’Antonio Xerxenesky : « Avaler du sable » et « F ».

C’est un jeune auteur brésilien à suivre.
Belle lecture à tous !

A noter l’excellente traduction de Mélanie Fusaro.

Note de l’éditeur (Asphalte) :

« Alina a bientôt trente ans et vit à São Paulo. Doctorante en histoire des religions, elle passe ses journées devant un ordinateur, au vingt et unième étage d’un gratte-ciel, prisonnière d’un boulot alimentaire dans la publicité. Elle peine à surmonter un deuil familial et perd peu à peu sa joie de vivre. Jusqu’au jour où elle est contactée par la police, qui a besoin de ses connaissances pour démasquer une secte soupçonnée d’enlèvements. Et si c’était là l’occasion unique de briser sa routine ? De prendre sa vie en main et de trouver un sens aux questions qui l’assaillent ?

Une journée et une nuit suffiront à ébranler les certitudes d’Alina, et par là même celles de toute une génération anesthésiée par son quotidien. Dans Malgré tout la nuit tombe, Antônio Xerxenesky fait surgir l’irrationnel dans nos existences cartésiennes, éveillant nos angoisses les plus profondes. »

Livre lu et rencontre vécue grâce au Picabo River Book Club dont je fais partie.
Merci à Léa et aux équipes d’Asphalte et de Trames.