Année : 2015

  • « Le problème à N corps » de Catherine Quillet…

    « Le problème à N corps » de Catherine Quillet…

    Catherine Quillet, je vous en ai parlé il y  a peu ( « La fuite est un art lointain » ) .

    Elle signe ici son premier roman et me replonge par la même occasion dans la catégorie « Thriller » que je délaisse beaucoup trop alors que j’adore ça !

    Note de l’éditeur

    « Vincent est un homme comblé. Il a un travail exaltant et vit une existence épanouie auprès d’une femme belle et intelligente. Tout lui réussit.

    Tout ? Depuis qu’il a retrouvé un journal intime, rédigé pendant ses études, l’angoisse ne le lâche plus : sur la liasse de feuilles, sa belle écriture régulière retranscrit en détails sa rencontre avec Marianne, dix ans plus tôt.

    Pourtant, il ne se souvient de rien.

    Comment expliquer cet oubli ? Que s’est-il passé pour que sa conscience ait occulté cette passion de jeunesse ?

    Vincent part sur les traces de sa mémoire muette. Ses armes : la linguistique informatique, le TGV Paris-Grenoble, des collègues chercheurs en sciences du signal, le Télécran® et un écrivain oublieux amateur de chair fraîche. »

    Dès les premières pages, on se délecte du passé, des souvenirs, du mensonge, de la trahison qui nous plongent dans une histoire des plus mystérieuses sans cadavre ni policier et dont l’arme du crime se révèle être des plus insolites…

    Amoureux de littérature et d’originalité ce livre est pour vous, assurément.
    J’ai vraiment passé un très bon moment.

    Belle lecture à tous !

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    Vous pouvez commander ce livre sur le site de l’éditeur Paul & Mike.

  • « Les échoués » de Pascal Manoukian…

    « Les échoués » de Pascal Manoukian…

    Ce livre, il a fallu que j’attende un peu (trop avec le recul ! faute avouée à moitié pardonnée) pour me plonger dedans.
    Beaucoup d’avis positifs dans le Groupe des 68.
    Cela aurait dû booster mon envie. Etrangement, cela a provoqué le contraire sur le coup. C’est souvent comme cela lorsque j’entends trop parler de quelque chose… 😉

    Je le gardais toutefois dans un coin de ma tête.

    Et puis il y a eu cette soirée Lecteurs.com et la rencontre avec Pascal Manoukian himself.
    L’écouter répondre aux questions que pose son manuscrit avec autant d’humilité et de bienveillance et bavarder un moment avec lui l’a « désacralisé » en quelque sorte.

    A partir de là…

    Note de l’éditeur :

    1992. Lampedusa est encore une petite île tranquille et aucun mur de barbelés ne court le long des enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla. Virgil, le Moldave, Chanchal, le Bangladais, et Assan, le Somalien, sont des pionniers. Bientôt, des millions de désespérés prendront d’assaut les routes qu’ils sont en train d’ouvrir.
    Arrivés en France, vivants mais endettés et sans papiers, les trois clandestins vont tout partager, les marchands de sommeil et les négriers, les drames et les petits bonheurs.

    A la lecture, ce qui m’a d’abord frappé c’est le grand réalisme dans les vécu des migrants. En tout cas ce que l’on peut s’en imaginer (installés bien confortablement dans nos canapés douillets).
    Pascal Manoukian est journaliste grand reporter. Il a couvert la plupart des grands conflits qui ont secoué la planète entre 1975 et 1995. Il est également directeur éditorial de l’agence de presse Capa (sur le départ nous a-t-il confié, son mandat étant arrivé à son terme).
    L’on comprend donc mieux cette sensation du réel qui nous dépasse en connaissant sa biographie.

    Ensuite, la force de son écriture n’a pas pu me laisser indifférente.
    Il signe ici un premier roman d’une grande maîtrise.

    Enfin c’est un roman extrêmement bien documenté qui fait réfléchir.
    Forcément.
    Je défie quiconque de le lire et de ne rien en tirer dans sa façon de voir certaines choses.

    Parce que franchement…

    Comment notre monde a-t-il pu en arriver là ?!
    Combien d’espérances noyées, sacrifiées, enterrées et j’en passe ?!
    Courir après une meilleure vie serait-il forcément trouver de telles déception, misère, intolérance, humiliation, violence, mort ?

    Nietzsche disait « Je tombe mais je me relève toujours ».
    L’écho de cette citation évoquée par l’écrivain lui permet de ne jamais sombrer dans le pathos et de rester finalement positif, voire même optimiste.

    « Il faut survivre »

    « Pourtant (…) partir est une tradition ancienne (…).
    Le voyage est source d’apprentissage, de sagesse, d’enrichissement personnel »

    « Chaque acte de solidarité ou de résistance, le plus petit qui soit (…)
    redonne la force d’avancer »

    J’en envie d’y croire en tout cas.

    « Les échoués », c’est le cancer de nos sociétés dites « civilisées ».
    Sa lecture est INDISPENSABLE.

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    Editions Don Quichotte

  • « 2084 La fin du monde » de Boualem Sansal…

    J’ai toujours eu un petit faible pour les manuscrits qui font réfléchir, qui ne sont pas forcément faciles mais qui sont tellement intéressants au final que cela en fait de grands livres…

    « 2084 » fait partie de ceux-là.

    Dans la veine de « Soumission » (Houellebecq) et de « Ah ! ça ira… » (Denis Lachaud), l’écrivain porte un regard sociologique, religieux, politique et philosophique sur le monde……………………………. qui nous attend ?

    L’Académie Française ne s’est pas trompée en lui accordant son Grand Prix cette année.

    Roman fable ?
    Roman parabole ?
    Roman pamphlet ?

    Boualem Sansal n’a pas peur de parler du radicalisme religieux qui menace nos démocraties.
    Il nous propose une réflexion nécessaire et utile…

    A LIRE !

    « Le système touffu des restrictions et des interdits, la propagande, les prêches, les obligations culturelles, l’enchaînement rapide des cérémonies, les initiatives personnelles ) déployer qui comptaient tant dans la notation et l’octroi des privilèges, tout cela additionné avait créé un esprit particulier chez les Abistani, perpétuellement affairés autour d’une cause dont ils ne savaient pas la première lettre »

    « L’Appareil allait parfois trop loin dans la manip, il faisait n’importe quoi, jusqu’à inventer de faux ennemis qu’il s’épuisait ensuite à dénicher pour, au bout du compte, éliminer ses propres amis »

    « Le doute amène l’angoisse, et le malheur ne tarde pas »

    « Franchir les limites, c’est quoi ? pour aller où ? »

    « Dans son infinie connaissance de l’artifice, le Système a tôt compris que c’était l’hypocrisie qui faisait le parfait croyant, pas la foi qui par sa nature oppressante traîne le doute dans son sillag, voire la révolte et la folie »

    « L’amitié, l’amour, la vérité sont des ressorts puissants pour aller de l’avant, mais que peuvent-ils dans un monde gouverné par des lois non humaines ? »

    « C’est comme ça, un problème reste un problème tant qu’on ne lui a pas trouvé de solution »

    « Une conspiration peut en cacher une autre et la vérité comme le mensonge existent que pour autant que nous y croyions »

    « Le savoir des uns ne compense pas  l’ignorance des autre, et l’humanité se règle  toujours sur le plus ignorant d’entre les siens. L’ignorance domine le monde, elle est arrivée au stade où elle sait tout, peut tout, veut tout »

    Editions Gallimard

    L’Abistan, immense empire, tire son nom du prophète Abi, «délégué» de Yölah sur terre. Son système est fondé sur l’amnésie et la soumission au dieu unique. Toute pensée personnelle est bannie, un système de surveillance omniprésent permet de connaître les idées et les actes déviants. Officiellement, le peuple unanime vit dans le bonheur de la foi sans questions.
    Le personnage central, Ati, met en doute les certitudes imposées. Il se lance dans une enquête sur l’existence d’un peuple de renégats, qui vit dans des ghettos, sans le recours de la religion…

  • « Chantiers » de Marie-Hélène Lafon…

    Se plonger dans un livre de Marie-Hélène Lafon, c’est se plonger dans la LANGUE, la LANGUE FRANCAISE, le FRANCAIS, les PHRASES, les MOTS, les RACINES, la GRAMMAIRE, la PONCTUATION…

    « Chantiers » comporte seulement 112 pages, mais c’est un condensé d’écriture, de littérature à l’état pur !

    « C’est tout, on garde tout, on ne renonce à rien, on ne choisit pas, on veut tout, tout embrasser, tout prendre, à l’éperdu, éperdument; et on y va, on fonce et on s’enfonce, et on monte à l’assaut, on écrit comme une taupe et on a des fulgurances, on y est, cul par-dessus tête, mais on y est, et on s’invente, et ça s’invente, même si on n’invente rien, puisqu’on fait ventre de tout (…) »

    « Ecrire serait une affaire de corps, de corps à donner, pas donner son corps, quoique, mais donner son corps à, incarner, donner chair (…) »

     » (…) la quête et l’attente, dans le silence des jours, de ce qui n’a pas encore été lu, de ce qui n’a pas encore été écrit »

    Marie-Hélène Lafon, c’est le Professeur qu’auraient aimé avoir tous les amoureux  des Lettres…

    Editions des Busclats

  • « La fuite est un art lointain » de Catherine Quillet…

    Ce livre, j’aurais aimé l’aimer.
    Parce que j’apprécie vraiment la ligne éditoriale des éditions Paul & Mike que je soutiens dès que je peux et parce que mes échanges par mail avec l’auteur ont été des plus sympathiques.

    Je suis une fan de nouvelles.
    Mais force est de constater que là, je n’ai pas réussi à rentrer dans les histoires. Le recueil m’a laissée perplexe.

    En revanche, je reconnais à Catherine Quillet une écriture très intéressante et j’attends avec impatience quoi qu’il en soit son premier roman en pré-commande : « Le problème à N corps » .

    A décharge, c’est compliqué depuis une semaine d’apprécier quoi que ce soit.
    Peut-être le réessaierai-je plus tard, dans un autre contexte…

  • « Etta et Otto (et Russel et James) » de Emma Hooper…

    « Otto,
    Débutait la lettre, à l’encre bleue.
    Je suis partie. Je n’ai jamais vu l’eau, alors je suis partie là-bas. Rassure-toi, je t’ai laissé le pick up. Je peux marcher. J’essaierai de ne pas oublier de rentrer.
    A toi (toujours),
    Etta »

    Voici les premières lignes du premier roman de Emma Hooper.

    Etta a 83 ans lorsqu’elle écrit cela à son mari Otto.

    Ce livre, je l’ai aimé de manière instantanée.
    L’écrivain a su me plonger dès les premiers mots dans cette aventure incroyable, dans les pas d’Etta, avec beaucoup d’émotions.

    C’est un beau récit initiatique, une quête magnifique, une balade incroyable, aussi mélancolique que libératrice.
    Présent et passé se mêlent et participent à la force qui s’en dégage.

    Laissez-vous donc tenter sans tarder…

    Belle lecture à tous !

     

    Editions Les Escales

  • « La neige noire » de Paul Lynch…

    La lecture de ce roman n’est pas facile. Avis aux amateurs ! 😉

    Dès les premières pages, vous êtes immergé(e)(s) dans une Irlande bien loin des clichés touristiques. Une Irlande noire, âpre, brute, triste, métale, ultra communautaire, aux esprits étroits et peu engageants !

    Si les descriptions sont assez remarquables et les personnages étouffants à souhait, j’avoue m’être quelque peu ennuyée…

    Note de l’éditeur (Albin Michel) :

    « C’est le retour d’un émigré irlandais au pays.
    Après des années passées à New York, Barnabas Kane retrouve le Donegal en 1945 et s’installe sur une ferme avec sa femme et son fils. Mais l’incendie, accidentel ou criminel, qui ravage son étable, tuant un ouvrier et décimant son bétail, met un frein à ce nouveau départ. Confronté à l’hostilité et à la rancoeur d’une communauté qui l’accuse d’avoir tué l’un des leurs, confiné sur cette terre ingrate où l’inflexibilité des hommes le dispute à celle de la nature, Barnabas Kane va devoir choisir à quel monde il appartient »

  • « Je n’ai jamais eu de petite robe noire » de Roselyne Madélénat…

    Ce qui est bien quand on est au chaud chez soi, c’est que je peux rattraper mon retard sur le blog… et vous parler d’un livre : le premier roman de Roselyne Madélénat.

    Note de l’éditeur :

    Florence est journaliste dans la presse féminine et mène une vie sentimentale décousue. Depuis sa jeunesse, elle a rompu avec sa famille.
    Lors de l’enterrement de sa mère, Florence renoue avec son père qu’elle ne voyait plus. Ensemble, ils tissent un lien un peu fou, étrange.
    Cette mort ne se contente pas de mettre à nu des sentiments enfouis, elle ouvre aussi la boîte de Pandore sur un secret de famille datant de 1943 dont son père est le seul à détenir la clef…

    « Le plus difficile pour certaines questions,
    c’est de trouver le courage de les poser »

    L’histoire, entrecoupée de dialogues entre vivants et disparus qui rythment le texte, est une véritable enquête familiale qui se tisse au fil des pages.

    « La vérité, une fois qu’elle nous tombe dessus,
    nous ne pouvons rien faire pour la mettre à l’écart et l’oublier,
    elle prend toute la place,
    nous bouffe tel un cancer infiltrant »

    La plume mêle avec autant de brio le romanesque pur et une terrible réalité de la guerre 39-45.
    Elle est très prometteuse.

    Roselyne Madélénat offre aux lecteurs un livre profondément beau sur la famille, l’Amour, les non-dits, le pardon…
    Je vous recommande vivement sa lecture.

    Parce que courir après certaines ombres, c’est courir après la Vie !

    Editions Hugo Roman

    NDLR. L’auteur sera en dédicace mardi prochain à la Librairie de Paris.

  • « Nos âmes seules » de Luc Blanvillain…

    Clément travaille dans une société high-tech et pilote sa carrière d’une main de maître grâce aux conseils analytiques et stratégiques fort avisés de sa compagne Myriam.
    Il rencontre un jour Meryl, une jeune femme pas comme les autres dont la puissance est incalculable…

    Beaucoup de personnes du Challenge des 68 premières fois ont aimé ce livre.
    Mais comme souvent, et ce n’est pas par esprit de contradiction je tiens à le préciser, je ne ferai pas partie de la masse.

    Je ne dis pas qu’il est raté, mais certaines longueurs récurrentes et une fin prévisible (le dernier paragraphe est un peu trop à l’eau de rose à mon goût) ont gâché quelque peu mon plaisir de lecture et l’intérêt que j’aurais pu lui porter.
    Dommage parce que la matière était bien là…

    Editions Plon