Étiquette : Deuil

  • « Alors vous ne serez plus jamais triste » de Baptiste Beaulieu…

    « Alors vous ne serez plus jamais triste » de Baptiste Beaulieu…

    Après « Alors Voilà » (que j’avais beaucoup apprécié), Baptiste Beaulieu nous livre en guise de deuxième livre son premier conte (à rebours).

    « Aux lignées condamnées à cent ans de solitude,
    il n’était pas donné sur terre une seconde chance »

    (Gabriel Garcia Marquez)

    Un médecin malheureux de la mort de sa femme décide de se suicider. Dans un taxi, il va faire la rencontre d’une femme complètement excentrique. Que va-t-il advenir de sa terrible décision ?
    Je n’ai pas envie de vous en dire plus, au risque de trop en dévoiler.

    Je ne connaissais pas l’intrigue lorsque je l’ai acheté. Un drame dans mon cercle d’amis de vingt ans a eu lieu récemment et j’avoue que le sujet abordé m’a perturbée. Mais c’est aussi cela qui peut être beau lorsque nous lisons : nous pouvons parfois ressentir un écho particulier (même si ce n’est pas ce que je recherche dans l’absolu).

    Malgré un sujet extrêmement sombre et triste, Baptiste Beaulieu arrive une fois encore à y adosser une légèreté poétique qui caractérise son style d’écriture depuis l’ouverture de son blog et la parution de sa première pépite littéraire.

    Sarah aurait dû croiser d’autres chemins que celui de Teddy bear…

    Belle lecture à tous !

     

     « – C’est absurde…
       – Comme la vie.
       – Vous croyez que la vie est absurde ?
       – Je suis vieille : je ne crois plus, je suis sûre.

    « Cet homme est mort et le soleil a continué de se lever ? »

    « La lune continue-t-elle d’exister quand je ne la regarde pas ? »

    « Mais, mon cher, quand on est aussi riche que moi, on n’est pas bizarre, on est excentrique ! »

    « Le monde est magique. Il nous aime et il nous pleure, il brise même des roches en deux pour nous le prouver. Maintenant, restez-là et parlez-lui, j’ai des fourmis dans les orteils, je veux les écraser en me dégourdissant les jambes. Ensuite, nous irons à l’aéroport boire du sirop de pingouin et du champagne »

    « – N’avez-vous jamais rêver de tout quitter ? (…)
     – On emporte toujours ses problèmes dans nos bagages.
     – N’en prenez pas. Mettez les mains dans vos poches, videz-les, remettez les mains dedans puis, en sifflotant un air de jazz, mimez quelques pas de danse et partez »

    « – … a tellement bu dans sa vie (…) « Ce ne sont pas des prises de sang qu’on lui fait, (…), ce sont des vendanges » »

     » (…) vous allez guérir en silence. On appelle cela « vieillir » »

    « La magie existe, il faut la faire soi-même »

    Editions Fayard

  • « La petite fille qui avait avalé un nuage grand comme la Tour Eiffel » de Romain Puértolas…

    « La petite fille qui avait avalé un nuage grand comme la Tour Eiffel » de Romain Puértolas…

    Ce livre, c’est du bonheur en barre !

    Complètement fantaisiste, cocasse et drôlement poétique, cette histoire nous transporte tellement on y croit.
    Là est tout le génie du narrateur.
    A noter également l’anecdote (ponctuelle) faisant référence à certains hommes politiques qui est savoureuse à souhait.

    Mais ne vous y fiez pas : derrière le côté délirant, nous trouvons en sous-marin la question des frontières, de l’adoption, de la maladie, de la mort…
    Romain Puértolas jongle avec l’humour et le drame avec un talent certain.

    Déjanté ?
    Assurément.
    Mais d’une telle élégance en même temps !

    J’aime les livres qui surprennent, les univers particuliers propres à un auteur.
    Ce dernier m’a fait rire et  m’a provoqué une chicken skin terrible à un moment donné (que je ne peux pas dévoiler ici sous peine de foutre en l’air toute l’intrigue).
    Bref, touchée en plein coeur !

    (null)

    Je peux désormais me plonger dans son premier ovni, « L’extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikea« , qui avait fait grand bruit en 2013 et que j’avais refusé de lire étant donné le grand ramdam. Tout simplement parce que c’est une erreur d’avoir autant attendu pour découvrir un écrivain que je reprendrai plaisir à lire ! (et cela me fera patienter pour le troisième… Parce que vous allez en écrire un autre, n’est-ce-pas ?… 😉 )

    Editions Le dilettante

  • « Dix-sept ans » de Colombe Schneck…

    « Dix-sept ans » de Colombe Schneck…

    91 pages relatant un acte qui, dix années plus tôt, a nécessité une Loi pour ne plus que ce type d’opération soit illégal.
    91 pages de liberté dé-contrainte.
    91 pages d’un délicat événement avoué.
    91 pages. Et toute une vie pour s’en remettre.

    Il n’en faut parfois pas plus pour que tout y soit, pour que tout se ressente comme il se doit.

    Au-delà de sa belle écriture pudique et de sa vérité brute, là est, selon moi, le coup de maître de Colombe Schneck : ne pas en faire des tonnes, relater juste l’essentiel.

    « L’avortement n’est » peut-être « pas un beau sujet de littérature ».
    Mais des témoignages comme celui-ci sont nécessaires…

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    Editions Grasset