Je pensais faire « waouh ».
J’en attendais beaucoup.
Je sors de ces pages fort déçue, mais je me suis tout de même forcée à aller jusqu’au bout.
Pour quoi me demanderez vous ?
Malheureusement rien du tout.
Je lui ai largement préféré l’adaptation cinématographique…
Le titre m’avait interpelé, je souhaitais me plonger dans la littérature japonaise que je ne connaissais pas particulièrement, mis à part Yasushi Inoue.
J’ai eu beaucoup de mal dès le début.
Je me suis accrochée.
Se forcer ne sert à rien.
Peut-être une relecture un jour, ailleurs, dans d’autres circonstances…
Florian Zeller ne m’a pas du tout convaincue (voire même déçue) avec son écriture au style un peu trop convenu et générationnel et les deux-trois passages qui m’ont fait rire ne constituent en rien une réussite à part entière !
Le parallèle couple-Europe m’a laissée de marbre et a été juxtaposé de manière fort simpliste.
Le livre le plus « bobo » de cette saison littéraire ?
Cinq histoires dont le point commun est une odeur de figuier sauvage, une senteur d’été, d’enfance, de nostalgie, un parfum de délicieuse mélancolie, comme une chanson qui ramènerait à une époque oubliée. Et cette odeur, suspendue sur la vie des personnages, est là pour leur rappeler que la joie est admissible et recevable, qu’elle est tout près, qu’il faut la respirer, y croire, la laisser planer et s’en envelopper.
Cette fois, oui, c’est malheureusement bel et bien fini.
Deux mois passés ensemble, entre mes mains, dans le métro, dans mon
sac, sur notre canapé, au travail, dans mon lit. Vous m’avez accompagnée dans le Gers, en Bourgogne.
Deux mois d’une fidélité absolue, lorsque beaucoup d’autres m’attendent.
Cette nécessité, ce besoin de vous lire sans vouloir vous quitter.
Ou comment par d’invraisemblables subterfuges repousser à son
paroxysme l’heure de la page ultime.
Mais quant on aime il faut savoir laisser partir l’autre… pour mieux
le retrouver…
Prenez un mot, et couchez par écrit ce que vous ressentez à son évocation…
Tel pourrait être le résumé de ce livre, haut en odeurs et admirablement bien écrit !
Une lecture plaisir, qui donne envie de décrire ces parfums qui nous touchent tant…
Voici quelques jolies phrases relevées :
« Tenace, même dans son absence«
« Ambre solaire. On dirait le titre d’une poésie«
« Je leur prêterai cette odeur. Je suis enfin prêt. J’enfourche mon vélo. Je fonce. Le vent me renifle. J’ai 10 ans. Le présent est un cadeau somptueux«
« De grandes heures paisibles, et durant lesquelles la lecture et l’écriture atteignent un degré de délice qui s’accorde avec une forme fragile et miraculeuse de retour à la vie«
« Si le sentir est difficile, c’est en bouche qu’il se délivre. Le respirer le condamne, le goûter l’amnistie. Derrière ses allures de Quasimodo, de vilain canard ou de galeux, c’est un prince qui pour apparaître attend qu’on veuille bien l’apprécier. On se trompe si souvent, sur les fromages ou sur les êtres«
« Voyager, c’est se perdre, se défaire du connu pour renaître sans repères et laisser ses sens apprivoiser la terre«
« Aligner des noms, respirer leurs syllabes, c’est écrire le grand poème du monde et celui de ses profonds désirs«
« Chaque lettre a une odeur, chaque verbe un parfum, chaque mot diffuse dans la mémoire un lieu et ses effluves. Et ce texte qui peu à peu se tisse aux hasards conjugués de l’alphabet et de le remembrance, devient alors le fleuve merveilleux, mille fois ramifié et odorant, de notre vie rêvée, de notre vie vécue, de notre vie à venir, qui tour à tour nous emporte et nous dévoile«
Ne pas se fier au titre, qui peut « faire peur » au premier abord !
C’est avec un style affûté que Jérôme Ferrari nous parle de la chute des mondes, de tous les mondes, quels qu’ils soient, avec une réflexion des plus intelligentes sur l’âme humaine…
A chacun d’y « trouver sa place », et même si globalement c’est assez déprimant ce livre nous incite à continuer de philosopher (au comptoir, ou ailleurs) au-delà de sa dernière page.
Un clin d’oeil à vous, Carole Zalberg, qui m’avez donné envie de lire ce livre.
Ou comment, en suivant « ses » écrivains sur un réseau social, on en découvre d’autres avec cette pointe de délice qu’est le partage…
Paul/Olivier balade son spleen, entre Saint Malo, la banlieue et Paris, avec son double comme ombre.
Etre là, tout en étant ailleurs, sans pouvoir, vouloir y être…
On suit Paul/Olivier dans toutes ses dérives.
Rien ne lui est épargné. Il faut dire qu’il n’y va pas non plus avec le dos de la cuillère.
On le plaint, on le déteste, on le comprend…
Comment faire lorsque l’on se sent bien ni ici, ni là, ni là-bas, ni ailleurs ?
Ah si… peut-être qu’il existe le bien-être terrestre, peut-être… Mais pour combien de temps ?
Comme une résonnance où les échos n’en finiraient pas, comme un renvoi à nos propres lisières…
L’on y retrouve tous les thèmes qui sont si chers à l’auteur.
Un livre habité, abouti.
Belle lecture à tous !
« En dépit de tout ce que je pouvais en dire ou écrire, je n’étais plus d’ici. Et puisqu’il semblait acquis que je ne serais jamais non plus d’ailleurs, j’étais désormais condamné à errer au milieu de nulle part«
« Avoir le cerveau léger jusqu’à l’absence«
« Les barrières ne servaient à se protéger de rien, d’aucun voleur, d’aucune agression. Elles étaient juste psychologiques, des symboles destinés à éviter que tout le monde se barre en courant«
« Peut-on être nostalgique de ce qu’on a oublié ? Peut-on regretter de ce qu’on a perdu, en souffrir si on n’en a pas gardé la moindre trace, le moindre souvenir ?«
« Soudain la mer s’est répandue devant mes yeux, et j’ai eu la sensation qu’on ouvrait mon cerveau pour le laisser libre de s’étendre après des jours entiers dans un Tupperware«
Vous croiserez au détour des pages Michaux, Mandiargues, Sagan, Gide, Saint Exupéry et tant d’autres, dans un milieu littéraire fort bien décrit que tout vrai lecteur souhaiterait connaître, avec l’Inde en guise de madeleine…
Pour tous les amoureux des livres (papier) que nous sommes (toujours, encore et à jamais), et les âmes voyageuses…
« Je connais mon rôle comme passeur de culture, éveilleur de curiosité, créateur de passion«
« Avec le recul du temps, et lorsqu’on s’essaie à les analyser, les évènements d’une vie acquièrent une certaine cohérence«
« J’entretiens avec l’objet-livre une relation physique, sensuelle. Le fond ne suffit pas, il me faut la forme, le confort de lecture«
« (…) une réflexion sur mes objets familiers, si chargés de souvenirs, d’émotions, de plaisir. De la mémoire des endroits d’où je les ai rapportés, des gens qui me les ont offerts, ou des circonstances dans lesquelles je les ai trouvés. Bien sûr, tous ces objets ont une âme, une histoire«
« Ma maison, bien entendu, est gorgée de livres, du rez-de-jardin jusqu’au grenier. Partout le long des murs courent des étagères, voire des demi-étagères sous les fenêtres ou les pans coupés. Je ne saurais vivre sans eux. Ils me protègent, me soutiennent. Constituent un rempart contre le monde extérieur, de plus en plus laid, violent, vulgaire, superficiel (…) Je persiste à croire que le meilleur reste à venir. C’est cet espoir qui me fait avancer, voyager, lire, écrire, rêver et partager tout cela avec ceux que j’aime et, sans les connaître, mes lecteurs«