Catégorie : Coups de coeur

  • « Le chardonneret » de Donna Tartt…

    « Le chardonneret » de Donna Tartt…

    Je l’avais entamé il y a un an, mais j’avais dû le mettre de côté pour cause d’encres fraîches à chroniquer dans le cadre d’aventures littéraires…

    Je l’ai repris avec plaisir il y a quelques jours de cela, et j’en suis venue à bout ! ( 1 109 pages dans l’édition Pocket quand même)

    Note de l’éditeur

    Qui est Theo ? Que lui est-il arrivé à New York pour qu’il soit aujourd’hui, quatorze ans plus tard, cloîtré dans une chambre d’hôtel à Amsterdam comme une bête traquée ? Qu’est devenu le jeune garçon de treize ans qui visitait des musées avec sa mère et menait une vie de collégien ordinaire ? D’où vient cette toile de maître, Le Chardonneret, qu’il transporte partout avec lui ?

    Mais quel livre !

    On suit pendant plusieurs années Théo Decker (et bien d’autre personnages), marqué trop tôt par un drame qui aura des conséquences tout au long de sa vie.

    Un roman d’initiation remarquable de par son intensité, où la beauté de l’Art et l’horreur des travers de la société américaine, occidentale se confrontent.
    J’y ai vu également une réflexion des plus intéressantes sur l’obsession et la rédemption.

    Un tableau dans le tableau captivant, servi par une écriture minutieuse (la traduction est très réussie).

    Je pense que c’est un livre capital dans son genre.
    Je pense donc que l’on parler de chef d’oeuvre, oui.

    Belle lecture à tous !

    imageEditions Pocket

  • « Le mystère Henri Pick » de David Foenkinos…

    « Le mystère Henri Pick » de David Foenkinos…

    David Foenkinos est devenu un de mes chouchous après son « Charlotte » que j’avais trouvé (et que je trouve encore) admirable (je réitère une nouvelle fois ici : il méritait le Goncourt !!!).

    Avec « Le mystère Henri Pick« , il nous emmène dans un tout autre univers et c’est aussi cela que j’aime chez lui à chacune de ses parutions : il nous propose toujours autre chose, il nous transporte en tant que lecteur toujours ailleurs…

    Note de l’éditeur :

    En Bretagne, un bibliothécaire décide de recueillir tous les livres refusés par les éditeurs. Ainsi, il reçoit toutes sortes de manuscrits. Parmi ceux-ci, une jeune éditrice découvre ce qu’elle estime être un chef-d’œuvre, écrit par un certain Henri Pick. Elle part à la recherche de l’écrivain et apprend qu’il est mort deux ans auparavant. Selon sa veuve, il n’a jamais lu un livre ni écrit autre chose que des listes de courses… Aurait-il eu une vie secrète? Auréolé de ce mystère, le livre de Pick va devenir un grand succès et aura des conséquences étonnantes sur le monde littéraire. Il va également changer le destin de nombreuses personnes, notamment celui de Jean-Michel Rouche, un journaliste obstiné qui doute de la version officielle. Et si toute cette publication n’était qu’une machination? Récit d’une enquête littéraire pleine de suspense, cette comédie pétillante offre aussi la preuve qu’un roman peut bouleverser l’existence de ses lecteurs.

    L’écrivain nous offre ainsi avec ces pages un polar littéraire que je qualifierais de diabolique !
    J’entends par là que LE rebondissement arrive vraiment à la fin du livre.
    Il nous balade avec un plaisir certain tout du long…

    Dans une enquête, j’aime m’amuser à essayer de résoudre l’énigme.
    J’avais échafaudé deux hypothèses. La chute s’est révélée être la deuxième.

    L’idée de départ de « bibliothèque des livres refusés » (qui existe ! Richard Brautigan a été à l’origine du concept) est absolument exquise.

    L’histoire est délicieusement truffée de pointes d’humour et de clins d’oeil  en tout genre et les (nombreux) personnages sont attachants.
    Quant à la satire de notre société actuelle et celle du monde de l’édition (« notre époque mutait vers une domination totale de la forme sur le fond »), au-delà d’être fort intéressante elle est juste jubilatoire !

    C’est un livre que l’on a du mal à lâcher dès qu’on le commence.
    On passe vraiment un bon moment.

    En dire plus serait le dévoiler donc, belle lecture à tous !

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    Editions Gallimard

    NDLR. Les éditions JC Lattès ont publié en mars dernier également (hasard du calendrier ?) le livre de Irving Finkel « Au paradis des manuscrits refusés« , « merveilleuse déclaration d’amour aux livres et aux manuscrits en tout genre » (je cite). Nul doute que je le lirai dès que j’en aurai l’occasion…

  • « Ahlam » de Marc Trévidic…

    « Ahlam » de Marc Trévidic…

    Un juge (et pas n’importe lequel) qui devient romancier, ce n’est pas si commun.

    J’étais très intriguée par ce qu’allait nous offrir à lire Marc Trévidic, revenu sur le devant de la scène médiatique suite aux attentats parisiens du 13 novembre 2015.

    Avec « Ahlam » (qui veut dire « les rêves » en arabe), il nous offre une histoire sublime sur fond de montée du radicalisme tunisien.

    Le terrorisme, il connaît. Pendant 10 ans, il a oeuvré judiciairement contre.
    Là où on l’attendait au tournant, c’était sur l’histoire romanesque et l’écriture.
    Et force est de constater que le « pari » est très réussi !

    Ce livre, c’est comme un conte.
    La douce poésie qui s’en dégage se mêle à la réalité tragique des plus glaçantes.

    Les personnages, jamais épargnés, sont terriblement attachants.
    Les descriptions, elles, sont d’une finesse et d’une élégance telles que l’on a l’impression de voir à travers les lignes…

    « Ahlam », c’est un véritable hymne à la création, à la peinture, à la musique, à la beauté pure, aux mots, aux couleurs, à la tolérance, à la Liberté…

    L’auteur a admirablement traité le côté irrésistible de l’Art et du fanatisme.

    Magistrature, littérature.
    Sous cette plume enveloppante et envoûtante et au-delà de la rime, les deux termes étaient faits pour se rencontrer brillamment.

    Bref je suis vraiment bluffée par la qualité du livre et cela ne m’arrive pas si souvent.
    Et du coup, je pense que vous aurez compris que c’est mon premier gros coup de <3 de cette rentrée littéraire.

    Belle lecture à tous !

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    Editions JC Lattès

    NDLR. Premier lu de la sélection du Challenge 68 édition 2016 !

  • « Buvard, une biographie de Caroline N.Spacek » de Julia Kerninon…

    « Buvard, une biographie de Caroline N.Spacek » de Julia Kerninon…

    Choisi parce que j’ai eu un coup de coeur pour la couverture que j’ai trouvée magnifique, j’ai littéralement été happée par son contenu !

    Note de l’éditeur

    Un jeune homme réussit à forcer la porte d’une romancière célèbre, Caroline N. Spacek, réfugiée en solitaire dans la campagne anglaise depuis plusieurs années. Très jeune, elle a connu une gloire littéraire rapide et scandaleuse, après une enfance marquée par la violence et la marge. Il finit par s’installer chez elle et recueillir le récit de sa vie.

    Le lien, aussi étrange que naturel, aussi fascinant qu’essentiel, tissé entre un écrivain et un étudiant-lecteur-témoin qui absorbe tout nous plonge d’emblée dans un huis-clos biographique dévorant d’où émerge une histoire des plus magnifiques…
    En filigrane, une réflexion sur l’Ecriture et la Lecture, passions qui peuvent s’avérer aussi douces que violentes.

    Ce livre, je l’ai beaucoup aimé. BEAUCOUP !
    C’est une pépite littéraire comme je les aime.
    J’ai adoré l’atmosphère entourée de mystères, les personnages attachants, le style qui laisse la place autant à la contemplation imaginative qu’à la mise en scène qui n’est pas de tout repos.

    Julia Kerninon a le don rare de savoir nous balader et de tenir en haleine celui ou celle qui se glisse dans ses lignes…

    Un livre que je recommande vivement donc.

    Belle lecture à tous !

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    Editions Poche Babel / Actes Sud

    NDLR. Je le verrais bien adapté au théâtre…

  • « Wild » de Cheryl Strayed…

    « Wild » de Cheryl Strayed…

    La rédemption par une marche de 4 200 km (sans aucune expérience !) de Cheryl Strayed dans l’unique but d’être confrontée à elle-même , avec pour seuls compagnons ses anciens démons, les souvenirs de sa mère disparue et des lettres de son ex-mari dans les colis qui l’attendent à chaque grande étape du PCT (Pacific Crest Trail).

    Un livre émouvant, touchant, qui fait réfléchir…

    « Si ta volonté te lâche, dépasse ta volonté »
    (Emily Dickinson)

    J’ai beaucoup, BEAUCOUP aimé.

    Belle lecture à tous !

    ©Céline Huet-Huet-Amchin

    NDLR. Ne pas hésiter à voir l’adaptation cinématographique de ce livre qui est très réussie ! 

    Note de l’éditeur (10/18) : 

    « Lorsque sur un coup de tête, Cheryl Strayed enfile son sac à dos, elle n’a aucune idée de ce qui l’attend. Tout ce qu’elle sait, c’est que sa vie est un désastre. Entre une mère trop aimée, brutalement disparue, un divorce douloureux et un lourd passé de junky, Cheryl vacille. Pour tenir debout et affronter les fantômes de son passé, la jeune Cheryl n’a aucune réponse, mais un point de fuite : tout quitter pour une randonnée sur le « Chemin des crêtes du Pacifique ». Lancée au cœur d’une nature immense et sauvage, seule sous un sac à dos trop lourd, elle doit avancer pour survivre, sur 1700 kilomètres d’épuisement et d’effort, et réussir à atteindre le bout d’elle-même. Une histoire poignante et humaine, où la marche se fait rédemption. »
     
    « Dix-sept ans plus tard, devenue une journaliste célèbre, Cheryl Strayed révèle enfin dans un livre revigorant son expérience, cette part d’ombre. Et de lumière. »
    Marie-Claire
     
    Traduit de l’anglais (États-Unis) par Anne Guitton

  • « Soumission » de Michel Houellebecq…

    « Soumission » de Michel Houellebecq…

    Tuerie de Charlie Hebdo : 7 janvier 2015.
    Date de parution du livre : 7 janvier 2015.

    « Amalgame : consiste à associer abusivement des personnes, des groupes ou des idées. » (Larousse)

    Je viens de terminer ce livre, qui a créé la polémique avant même sa parution. Je me demande bien pourquoi. Je l’ai lu. En entier. Aucune page ne m’a offusquée.
    Lorsque je l’ai refermé, la première chose qui m’est venue à l’esprit c’est : « tout ça pour ça ?! ». Non parce qu’il est nul (bien au contraire et j’ai même beaucoup ri !) mais parce que je ne vois pas pourquoi les « journalistes » et autres commentateurs en ont fait tout un plat en criant au scandale et à tout plein d’autres mots censés faire peur du style…………………  Islamophobie : « peut se définir comme la peur ou une vision péjorative de l’islam, des musulmans, et des questions en rapport » (Wikipedia). Il en est nullement question ici.

    Ce livre, je le rappelle, est un roman… Un ROMAN.
    Roman : « ouvre d’imagination constituée par un récit en prose d’une certaine longueur, dont l’intérêt est dans la narration d’aventures, l’étude de mœurs ou de caractères, l’analyse de sentiments ou de passions, la représentation du réel ou de diverses données objectives et subjectives » (Larousse)
    Tout est donc possible en terme de fiction.

    Houellebecq est une des plus grandes plumes de notre époque. Cela, personne ne peut le contester.
    Après on l’aime, ou pas.

    La qualité littéraire de « Soumission » est indéniable.
    Ce qui peut éventuellement « gêner » certains esprits pas suffisamment éclairés est « simplement » cela : en toile de fond, ce livre peut être considéré comme une analyse « dérangeante » de notre époque. C’est tout.

    « En France, le concept de liberté d’expression germa sous l’Ancien Régime. Il fut l’une des premières conquêtes de la Révolution française. Aujourd’hui, la liberté d’expression de ses opinions est une des premières libertés politiques et plus généralement des libertés fondamentales. » (Wikipedia).
    Il y en a même qui ont marché de nouveau pour cela le 11 janvier 2015.

    A bons entendeurs…

    Editions Flammarion

  • « Charlotte » de David Foenkinos…

    « Charlotte » de David Foenkinos…

    Hier, ce livre a reçu le Prix Renaudot.
    Il me restait quelques pages, celles qui m’ont fait tant avoir les larmes aux yeux ce matin dans mon p’tit train de banlieue qui me menait à l’Atelier.
    Personnellement, je pense que ce texte brillant méritait le Goncourt.
    Certains diront que ce n’est qu’un prix.
    Mais lorsqu’un livre est à ce point réussi, il mérite le Graal littéraire non ?

    Passons.

    Charlotte, c’est Charlotte Salomon, peintre juive allemande gazée enceinte à Auschwitz.

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    Je ne la connaissais pas du tout, je l’avoue, mais je l’ai très vite aimée au fil des pages.
    La lecture m’a rapidement donnée l’envie (irrésistible) de la googlelisée…

    Tout d’abord pour mettre un visage sur un nom…

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    Et puis pour voir ses tableaux…

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    Ce livre retrace donc la (courte) vie du peintre.
    On y croise forcément toutes les atrocités de la guerre 39-45 et les drames vécus par une famille forcée à l’exil.
    L’on y trouve également une réflexion artistique fort intéressante.

    « Elle doit vivre pour créer. 
    Peindre pour ne pas devenir folle. »

    « Fallait-il aller au bout du supportable ?
    Pour enfin considérer l’art comme la seule possibilité de vie. »

    Le génie de Foenkinos ?
    Sa technique d’écriture.
    Comme un poème de vers libres.

    « J’éprouvais la nécessité d’aller à la ligne à la ligne pour respirer »

    Une mécanique qui participe à l’Histoire.
    Elle l’a rend d’autant plus hachée, saccadée, interrompue, suspendue, habitée, violente, bouleversante… Empreinte de ce qui fait son tout.

    « J’étais tous les personnages dans ma pièce.
    J’ai appris à emprunter tous les chemins.
    Et ainsi je suis devenue moi-même.

    (…)

    Il faut une lumière éclatante pour mourir »

    Un très beau livre.
    TRES BEAU.

    Editions Gallimard

  • « La ligne bleue » de Ingrid Bétancourt…

    « La ligne bleue » de Ingrid Bétancourt…

    (Lettre ouverte à Ingrid Bétancourt)

    Cela fait plus de deux mois que vous m’accompagnez.

    De l’Argentine, je ne connaissais finalement que très peu de choses.

    Vous m’avez plongée au coeur de sa terrible Histoire, que j’ai trouvée aussi fascinante qu’horrible.

    Parce qu’au-delà des personnages de votre roman qui sont très attachants, le génocide politique de votre pays est là, bel et bien présent, à chaque page.

    Alors, tout au long de ma lecture, j’ai jonglé entre vos mots et Wikipedia.
    Et une collègue-amie argentine a répondu à toutes les questions que je pouvais me poser sur cette période.
    Cela m’a aidée « à supporter » (je n’ose pas dire « comprendre » -qui le pourrait ?!-) la description de certaines scènes.

    Je ne veux faire ici aucun parallèle avec la captivité que vous avez subie et qui vous appartient.
    Ce que vous avez eu « envie » de relater, vous en avez fait un texte émouvant.

    Je ne sais pas comment on peut survivre à ce type de barbarie.
    Mais je comprends certainement mieux désormais votre amour pour ce pays qui a connu, vécu la Douleur.

    J’ai une compassion toute particulière pour le Cambodge depuis plusieurs années.
    Je sais désormais que j’en aurai une pour l’Argentine, que je finirai par connaître (en vrai) un jour.

    C’est un livre poignant, très fort, comme il en existe peu.
    Il occupera une place de choix dans mon coeur, dans ma vie et dans ma bibliothèque.

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    Editions Gallimard

  • « Passagère du silence » de Fabienne Verdier…

    « Passagère du silence » de Fabienne Verdier…

    Commencé dans l’avion qui m’a portée jusqu’à Bangkok, il m’a accompagnée durant un mois en Asie et au Cambodge.
    Sa lecture s’est achevée ce jour à Paris.

    Parce que, quoi qu’il en soit, il faut bien y mettre un terme, un jour.

    Ce temps anormalement long trouve deux explications : ce livre m’a tellement plu que j’ai fait exprès de le dévorer lentement; ce livre renferme de telles pépites philosophiques, artistiques, taoïstes, bouddhistes et autres que le laisser infuser à ce point m’a été nécessaire.

    Et je sais qu’il m’habitera pendant longtemps.

    Récit d’une histoire vraie, il n’en a que plus d’échos.

    Cette Femme-Artiste déterminée est allée bien au-delà de ce qu’elle recherchait, parfois au mépris de sa santé, toujours jusqu’au moindre bout de poil de son pinceau.
    Non seulement cela force le respect, mais encore cela peut provoquer le sentiment envahissant de suivre sa propre voie, quel qu’en soit le trait…

    Fabienne Verdier, si un jour le hasard veut que vous me lisiez ici, MERCI !

    « Je suis de ces quelques derniers peintres à croire encore avec ferveur
    à la transmission des puissances de l’esprit en un coup de pinceau »

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    Editions Le Livre de Poche