« Etta et Otto (et Russel et James) » de Emma Hooper…

« Otto,
Débutait la lettre, à l’encre bleue.
Je suis partie. Je n’ai jamais vu l’eau, alors je suis partie là-bas. Rassure-toi, je t’ai laissé le pick up. Je peux marcher. J’essaierai de ne pas oublier de rentrer.
A toi (toujours),
Etta »

Voici les premières lignes du premier roman de Emma Hooper.

Etta a 83 ans lorsqu’elle écrit cela à son mari Otto.

Ce livre, je l’ai aimé de manière instantanée.
L’écrivain a su me plonger dès les premiers mots dans cette aventure incroyable, dans les pas d’Etta, avec beaucoup d’émotions.

C’est un beau récit initiatique, une quête magnifique, une balade incroyable, aussi mélancolique que libératrice.
Présent et passé se mêlent et participent à la force qui s’en dégage.

Laissez-vous donc tenter sans tarder…

Belle lecture à tous !

 

Editions Les Escales

« La neige noire » de Paul Lynch…

Note de l’éditeur :

« C’est le retour d’un émigré irlandais au pays.
Après des années passées à New York, Barnabas Kane retrouve le Donegal en 1945 et s’installe sur une ferme avec sa femme et son fils. Mais l’incendie, accidentel ou criminel, qui ravage son étable, tuant un ouvrier et décimant son bétail, met un frein à ce nouveau départ. Confronté à l’hostilité et à la rancoeur d’une communauté qui l’accuse d’avoir tué l’un des leurs, confiné sur cette terre ingrate où l’inflexibilité des hommes le dispute à celle de la nature, Barnabas Kane va devoir choisir à quel monde il appartient »

La lecture de ce roman n’est pas facile. Avis aux amateurs !

Dès les premières pages, vous êtes immergé(e)(s) dans une Irlande bien loin des clichés touristiques. Une Irlande noire, âpre, brute, triste, métale, ultra communautaire, aux esprits étroits et peu engageants !

Si les descriptions sont assez remarquables et les personnages étouffants à souhait, j’avoue m’être quelque peu ennuyée…

Editions Albin Michel

« Paris sur l’avenir » de Nathaniel Rich…

New York, dans un futur proche. La vie de Mitchell Zukor mathématicien surdoué mais solitaire va basculer le jour de sa rencontre avec Charnoble, représentant de « FutureWorld », société futuriste dont le siège est un bureau vide de l’Empire State Building. Le poste que ce dernier lui propose va pouvoir révéler son génie concernant le calcul des pires scénarios possibles qui peuvent arriver et dont les prospectives sont vendues aux sociétés clientes afin de les indemniser contre toutes catastrophes futures.
Un jour, la pire de ses prophéties se révèle exacte…

La base de l’histoire est originale : c’est un mélange de réalité et de fiction qui aurait pu être intéressant mais cela traîne en longueur à mon goût (j’ai trouvé la partie « Le Futuriste » bien trop redondante) et aucun des personnages a réussi à me séduire (ni le héros Mitchell dont la dérive sera à la hauteur de son génie, ni Jane l’ambitieuse qui deviendra une amie au fil du temps et qui créera sa propre société protectrice en se servant de lui, ni la mystérieuse Elsa -son dernier contact avec la réalité- dont le coeur peut s’arrêter de battre à tout moment).

Je suis qualifiée de « littéraire » depuis mes plus tendres années, donc pas du tout une « scientifique » dans l’âme. Les probabilités, les statistiques, les algorithmes, les formules et autres formes du genre, même si cela flirte avec la philosophie du désastre, ne me font pas rêver du tout.
Est-ce la raison pour laquelle je me suis profondément ennuyée ?

Ce n’est malheureusement pas un premier roman que je défendrai…

Editions du Sous-sol

NDLR. Cette chronique a été rédigée pour Lecteurs.com, en tant qu’Explorateur de la rentrée littéraire.

« Je m’appelle Blue » de Solomonica de Winter…

Ce livre est un ovni. Purement et « simplement » !

Mais comment peut-on écrire en étant doué d’une telle maturité dans les prémisses de la fleur de l’âge ?!

Solomonica de Winter serait-elle un extra-terrestre ?
Après un petit passage sur Wikipedia, elle existe bel et bien.
« Je m’appelle Blue » (j’aime particulièrement son titre original « Over the rainbow ») est son premier roman.
Elle a 18 ans. Mais elle a écrit son manuscrit à 16 !
16 ans…
Serait-elle donc un petit prodige ? A mes yeux c’est quelqu’un dont nous reparlerons, j’en suis certaine.

Blue… Ou comment se retrouver dans la tête d’une adolescente de 13 ans silencieuse (suite à un choc émotionnel) qui écrit au médecin qui la suit une histoire des plus dingues à travers ses souvenirs.
Mais quelle est donc leur part de réalité ? de fiction  ?

Compliqué d’en parler sans trop déflorer le sujet…

Ce livre est une dissection de cerveau d’une minutie incroyable dont la violence (non gratuite) est à la (dé)mesure de l’ambivalence identitaire de Blue.
Quelque chose ne la laisse jamais en paix. Tout comme nous, lecteurs.
Et je vous promets que cela à de quoi retourner votre propre tête à la lecture !

C’est un livre intense en terme d’émotions, tout à la fois oppressant et irrésistible, à l’atmosphère pesante, malsaine ou glauque parfois (typique pour moi de la littérature du Nord) qui ne peut que marquer celui ou celle qui se plongera dedans.

J’ai de temps en temps dû faire des pauses.
J’avais l’impression d’être le médecin et d’avoir Blue devant moi…

Brrrrrrr

C’est une plongée en abîme, toujours sur le fil du rasoir.
Mais c’est aussi (et sans doute avant tout) l’histoire d’un amour incommensurable d’une fille pour son père.

At the end, welcome back to reality!
The real one? Really?

Editions Liana Levi

NDLR. Cette chronique a été rédigée pour Lecteurs.com, en tant qu’Explorateur de la rentrée littéraire.

« Le restaurant de l’amour retrouvé » de Ogawa Ito…

Le premier livre envoyé par Livre-moi(s) !

Une jeune femme de 25 ans perd l’usage de la parole suite à un chagrin d’amour. Elle repart vivre dans son village natal et développe son art (insoupçonné) de redonner du baume au coeur aux personnes (et au lapin ! ) pour qui elle cuisine.

Il ne faut surtout pas se fier au titre (traduit) qui pourrait donner envie de fuir parce que ce n’est pas du tout un roman à l’eau de rose !

C’est en effet un fort joli livre tout droit venu du pays du Soleil Levant sur le don de soi, l’altruisme, la gratitude, les souvenirs, la guérison, la douleur, la solitude, la douceur, l’émerveillement… typiques si j’ose dire de l’Art de Vivre nippon.

Glissez-vous dans ces pages tout à la fois littéraires et gastronomiques.
Il y a beaucoup d’ingrédients pour non seulement faire de très bons petits plats mais encore pour embellir la vie, la façon de penser… pour embellir VOTRE vie, VOTRE façon de penser !

« Les choses importantes, il faut les mettre au freezer. Comme ça, quand on en a besoin, il suffit de les passer au micro-ondes, en général ça fonctionne bien. » 

Des mots, salvateurs de tous les maux. Parce que « la magie est un spectacle impromptu »

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Quelque part dans le Gers… 

Editions Philippe Picquier