« Petit pays » de Gaël Faye…

Note de l’éditeur :

En 1992, Gabriel, dix ans, vit au Burundi avec son père français, entrepreneur, sa mère rwandaise et sa petite sœur, Ana, dans un confortable quartier d’expatriés. Gabriel passe le plus clair de son temps avec ses copains, une joyeuse bande occupée à faire les quatre cents coups. Un quotidien paisible, une enfance douce qui vont se disloquer en même temps que ce « petit pays » d’Afrique brutalement malmené par l’Histoire. Gabriel  voit avec inquiétude ses parents se séparer, puis la guerre civile se profiler, suivie du drame rwandais. Le quartier est bouleversé. Par vagues successives, la violence l’envahit, l’imprègne, et tout bascule. Gabriel se croyait un enfant, il va se découvrir métis, Tutsi, Français…

Pour ceux qui l’ont adoré, encensé et j’en passe, mieux vaut ne pas continuer à lire le billet.

Pour ma part, je me suis littéralement ennuyée !
Et côté histoire (je m’attendais à quelque chose de bien plus profond) et côté écriture qui m’a laissée très perplexe.

Je suis peut-être passée à côté (ou pas), mais ce premier roman m’a laissée complètement de marbre.
L’auteur n’a pas su toucher la lectrice que je suis.

Je ne comprends donc pas l’engouement qu’il a suscité…

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Editions Grasset

« L’Autre » de Sylvie Le Bihan…

Tout comme d’autres écrivains récemment, après avoir beaucoup apprécié son deuxième roman ( « Là où s’arrête la terre » ) je me suis plongée dans son tout premier et j’ai terriblement bien fait.
Entre Paris et Bangkok, j’ai été happée en vol…

Note de l’éditeur :

11 septembre 2011. Emma fait partie des invités d’honneur de la Maison Blanche pour les commémorations des attentats. Debout sous le soleil de septembre, elle est au plus mal. Mais est-ce son veuvage qui la fait tant souffrir ? Rien n’est moins sûr.

Strasbourg. janvier 1996, Emma est insouciante, une séductrice capricieuse qui croque les hommes et les jette sans remords. Jusqu’au moment où elle rencontre l’Autre. Avec l’Autre, sa vie va prendre une tournure plus grave. Emma éprouvera au quotidien, dans les gestes les plus banals, que l’enfer existe.

J’ai pris de nombreuses notes dans le petit cahier qui accompagnait ma lecture.
Bon signe.

Dès le début, on sait à qui (bien que non nommé si ce n’est « l’Autre »), à quoi on a affaire.
Les lignes sont oppressantes. Elles mettent bien en situation.
L’héroïne revient de loin.

Résignation, culpabilité, peur, fuite, chemin douloureux vers l’oubli, résilience…
Parler d’un tel sujet n’est pas évident, et souvent casse-gueule.

Je ne sais pas quel est le degré de réalité qui l’habite mais Sylvie Le Bihan sait nous décrire de manière chirurgicale la situation glaçante de terreur,  d’emprise, de mépris, de perversion narcissique subie au moyen de son écriture très directe, franche mais non dénuée d’une certaine pudeur également.

Le thème traité est un véritable fléau pour les femmes qui le vivent, et c’est bien cela qui fait de ce livre un « témoignage » nécessaire et indispensable.

C’est un premier roman vraiment très réussi.
A lire !

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Editions Seuil
2014

« Le peintre et la voyageuse » de Patricia Almarcegui…

Note de l’éditeur :

Rêvé ou fantasmé, l’Orient interroge les mœurs européennes, et le harem centralise l’ensemble de ces divagations. Peuplés d’odalisques lascivement alanguies, les harems sont représentés par les artistes comme des lieux de permissions et de perdition, à l’instar de L’Odalisque à l’esclave de Jean-Auguste-Dominique Ingres.

Dans Le Peintre et la voyageuse, Ingres, tourmenté et en manque d’inspiration, fuit Paris et s’isole à la campagne. Il retrouve la confiance et l’envie de créer grâce à la compagnie de lady Montagu, voyageuse indépendante et libérée, célèbre dans toute l’Europe pour ses carnets d’Orient.

Dans ce livre, Patricia Almarcegui réunit deux personnes qui ont existé mais qui n’ont pas pu se rencontrer puisque un siècle les sépare : le peintre français Jean-Dominique Ingres (1780-1867) et l’écrivain grand voyageur britannique Mary Wortley Montagu (1689-1762).

Une uchronie donc, brillante et savoureuse à souhait…

Et c’est bien là tout le charme du livre qui opère dès les premières lignes.
Avoir su marier à ce point deux parcours historiques (qui n’ont rien à voir sur le papier mais qui ne sont pris au hasard non plus) est captivant, qui plus est lorsque la plume (lumineusement contemplative) est à la hauteur du coup de pinceau !

La vision de l’Orient, la représentation de la femme dans la peinture et la place de l’Art dans la société…
A travers des conversations plus vraies que nature où le lecteur croisera également Baudelaire, Delacroix et Nerval, l’écrivain nous propose un voyage de toute beauté et extrêmement enrichissant.

Un premier roman remarquablement maîtrisé, des plus sublimes.
Je le recommande vivement.

Belle lecture à tous !

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Editions Intervalles

Livre lu dans le cadre de l’opération Masse critique organisée par Babelio.
Je remercie toute l’équipe.

« Riquet à la houppe » d’Amélie Nothomb…

Note de l’éditeur

« L’art a une tendance naturelle à privilégier l’extraordinaire. »

Amélie nous offre ici son remake du conte de Perrault en se mettant joliment en scène sur la couverture.

Elle en fait une fable grinçante et émouvante, en pratiquant le raffinement dans la cruauté (l’idée étant qu’avec de l’esprit, tout s’arrange ! ) et la recherche de la beauté dans le monde.

J’ai retrouvé avec ce nouveau cru la conteuse née qu’elle est et cette plume que j’aime tant (rappelez-vous, j’avais été déçue par « Le crime du Comte Neville » en 2015).

C’est un retour en enfance des plus merveilleux, et pour une fois sans toutefois vouloir tout révéler il faut noter une fin positive et un livre plus long que d’habitude (198 pages)…

Belle lecture à tous !

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Editions Albin Michel

NDLR. Invitée de l’émission « Thé ou Café » au moment de la parution du livre, j’ai enfin pu apprendre grâce à une question que Catherine Ceylac lui a posé que oui, il est arrivé qu’Albin Michel lui ait refusé des manuscrits ! Alors détrompez-vous chers détracteurs de l’écrivain : tout n’est pas du tout cuit…   

« L’insouciance » de Karine Tuil…

Note de l’éditeur

Sur l’autel de l’identité (thème récurrent dans l’oeuvre de Karine Tuil), de la perversion, du fric, de l’ambition, des calculs, des rapports de force, de la tentation communautaire, des règlements de compte, des trahisons, des coups bas, des vexations, des risques, des sanctions, de l’opportunisme, du sexe et j’en passe, le lecteur suit avec une certaine forme d’addiction quatre personnages (un militaire, un homme d’affaires, une journaliste et un politique).

Au-delà de la trame romanesque, l’écrivain porte un regard précis, exigeant, sans concession, lucide et intelligent sur notre société et notre Temps.

Une construction aboutie, une très belle écriture qui vous emporte…
Il n’en faut pas moins pour me faire dire que c’est un grand livre, que j’ai eu une chance folle d’avoir pu le lire (sur les bons conseils du Chevalier-Libraire Nathalie Couderc)………. et de rencontrer l’auteur si intéressante à écouter, bienveillante et généreuse jeudi soir chez Gallimard dans le cadre d’une rencontre littéraire des plus réussies organisée par Babelio.

Les jurys du Goncourt et de l’Académie Française l’ont retiré de leurs listes.
Grand mal leur en a pris.
Je suis certaine que plusieurs lecteurs attentifs à ce qu’ils ont eu entre les mains en feront leur chouchou de cette rentrée littéraire.
Et ce n’est pas Jayavarman qui dira le contraire.

Belle lecture à tous !

Editions Gallimard