Lorsque « Rêver » rime avec « Jeunet »…

Comment savoir si l’on a gardé son âme d’enfant ? A n’en pas douter en regardant les films de Jean-Pierre Jeunet, qui savent transporter AILLEURS, confortablement installée dans un canapé…

Bien mieux qu’un médicament en cas de spleen, bien moins cher qu’un billet d’avion, bien plus long que le simple effet « pschitt » dans les bulles d’un verre, d’une fine intelligence, d’une magie et d’une poésie sans pareil, ils ne peuvent qu’émerveiller…

(Re)découvrez-les… Et n’arrêtez jamais de rêver !

Le fabuleux destin d'Amélie Poulain Jean-Pierre Jeunet

« Le trois Septembre 1974, à 18 heures 28 minutes et 32 secondes, une mouche bleue de la famille des Calliphoridae capable de produire 14 670 battements d’ailes à la minute se posait rue saint Vincent à Montmartre. A la même seconde, à la terrasse d’un restaurant à deux pas du Moulin de la Galette, le vent s’engouffrait comme par magie sous une nappe, faisant danser les verres sans que personne ne s’en aperçoive. Au même instant, au cinquième étage du 28 de l’avenue Trudaine dans le neuvième arrondissement, Eugène Colère de retour de l’enterrement de son meilleur ami Emile Maginot en effaçait le nom de son carnet d’adresses. Toujours à la même seconde, un spermatozoïde pourvu d’un chromosome X appartenant à Monsieur Raphaël Poulain se détachait du peloton pour atteindre l’ovule appartenant à Madame Poulain née Amandine Fouet. Neuf mois plus tard naissait Amélie Poulain »

« La chance, c’est comme le Tour de France : on l’attend longtemps et ça passe vite »

« Une femme sans amour, c’est comme une fleur sans soleil, ça dépérit »

« Changer d’air, c’est salutaire ! »

« C’est drôle la vie. Quand on est gosse, le temps n’en finit pas de se trainer. Et puis du jour au lendemain on a, comme ça, 50 ans. Et l’enfance, tout ce qu’il en reste, ça tient dans une petite boite. Une petite boite rouillée »

La cité des enfants perdus Jean-Pierre Jeunet

« One, qu’esse ça fait d’avoir un petit frère ?
Ca fait… courir… »

« Quand je suis content, je vomis ! « 

« Pour des raisons de budget, la scène suivante sera entièrement bruitée à la bouche »

« Il sort dixième de l’école de police de Nice avec une moyenne de 11/20, ce qui est bien mais pas top »

Un long dimanche de fiançailles Jean-Pierre Jeunet

« Si Manech était mort, Mathilde le saurait. Depuis l’avis de décès, elle se raccroche obstinément à son intuition comme à un fil ténu. Jamais elle ne se décourage. Et puis Mathilde est heureuse de nature. Elle se dit que si le fil ne la ramène pas à son amant, tant pis, c’est pas grave, elle pourra toujours se pendre avec »

« Mathilde, si t’arrives pas à pleurer, tu peux parler. Si tu peux pas parler, dis rien. Mais tu sais, parfois, on commence par parler et c’est là qu’on se met à pleurer. Et en pleurant, on dit c’qu’on aurait pas dit en parlant, si tu vois c’que j’veux dire »

« Pois-Chiche, le chien, dort en faisant des pets. Chaque fois qu’elle l’entend, Bénédicte ne manque pas de dire : chien qui pète, joie sur ma tête ! »

« Bingo-Crépuscule ? Pourquoi pas Youpi Tralala ?! »

« Fait soif tout d’un coup. Un bon verre de vin…
C’est toujours ça d’moins dans la poche du médecin ! »

« Si le temps de compter jusqu’à 7, le train n’est pas entré dans un tunnel, ou le contrôleur n’est pas venu, Manech est mort. 1. 2. 3. 4. 5. 6.
Billets s’il vous plaît. Poisson d’avril ! »

« T’es un malin, toi, hein ? Chaque fois, je suis obligé de récupérer le gravier dans le gazon.
Moi, quand j’vois du gravier, c’est pas qu’un principe, c’est une question de style »

Delicatessen Jean-Pierre Jeunet

« Dites une connerie !
Mais ça vient pas comme ça !
Allez, dites une connerie !
Heu… Hum… C’est beau la vie ! »

« De rouille et d’os »

J’ai attendu exprès que la sauce cannoise redescende, que la folie médiatique se calme, et que les salles ne soient plus remplies pour aller voir « De rouille et d’os ». Pour quoi au juste ? Pas grand chose… même RIEN !

Je sais, je risque le lynchage, la flagellation sur la place publique (tout comme « Les petits mouchoirs » à sa sortie) mais je resterai catégorique sur mon opinion et je ne m’arrêterai pas au seul nom d’Audiard pour crier au génie : cela n’a pas pris pour moi, ou cela a complètement raté son objectif, ou bien les deux ! Je n’ai pas réussi à être transportée, enivrée d’émotions… J’ose même avouer que la réalisation m’a laissée de marbre et que la direction de la photographie est affligeante, voire inexistante ! Les acteurs sont certes justes (Marion Cotillard Cotillard est parfaite, comme toujours), mais on ne peut pas parler de « performances ».

Alors pour ceux qui ont « adoré », expliquez-moi pourquoi…

De rouille et d'os Jacques Audiard