Stéphanie Ledoux : ses beaux livres !

Cette Artiste, je ne la mettrai jamais assez en avant à mes yeux.
De temps en temps « copiée », jamais égalée, elle a le don rare de croquer (particulièrement les portraits) comme personne avec une intensité, une force qui dépasse l’entendement artistique.

Stéphanie, je vous en ai déjà parlé plusieurs fois ici (exposition « Thé Indigo », No Mad Festival 2016,  boîtes à trésors, exposition avec Maud Villaret).

Elle s’est donnée cette chance de pouvoir vivre de ses crayons et pinceaux et elle a la gentillesse infinie de nous faire partager ses voyages dès qu’elle le peut sur son blog et sur les réseaux sociaux.

Elle a déjà fait paraître à ce jour trois très beaux livres édités chez Elytis et qui ont une place de choix dans notre salon.

  • « Portraits de voyage (2012) : du Yémen au Vanuatu, de l’Asie du Sud-Est à Madagascar, le portrait se construit à la faveur d’une rencontre. »
    Son tout premier, celui qui nous fait comprendre son talent pour les visages désormais emblématiques de son travail de création
  • « Enfant d’éléphants (2014 / co-écrit avec Prajna Chowta) : histoire vraie d’une petite fille de quatre ans qui vit dans une forêt du sud de l’Inde, parmi les éléphants. »
    Laissez-vous émerveiller, tout simplement…
  • Et le tout dernier paru en 2016, « Rencontres autour du monde » qui retrace son parcours de globe-trotter depuis plus de dix ans à la rencontre de celles et de ceux qui font la richesse de ses voyages et dont elle retranscrit l’essence même de ce qu’elle en capte sur papier ou toile avec la magie qui la caractérise…
    Son toucher (soft touch) est incroyable et reflète extrêmement bien ses créations.

A offrir.
A s’offrir.
A admirer, encore et toujours.

Et vivement le prochain !

« Une activité respectable » de Julia Kerninon…

Note de l’éditeur :

Dans ce court récit, Julia Kerninon, pas encore trente ans, façonne sa propre légende. Née de parents fous de lecture et de l’Amérique, elle tapait à la machine à écrire à cinq ans et a toujours voulu être écrivain.

Ce tout petit livre a le goût des pages, des lignes, des mots, de Shakespeare and Co, de souvenirs, de voyages (immobiles ou réels), de l’Amour, d’un pêcher dans un jardin, d’une maison, de la famille, de l’écriture, d’une machine à écrire, de la poésie, du silence partagé, d’une chambre verte, de tablettes de chocolat, de trognons de pommes, des p’tits boulots, de l’appel d’un éditeur, des bibliothèques, des librairies, de léopards, du temps libre……………….. d’Une Vie.

Ce tout petit livre a le goût d’un grand.

Prenez une heure, et laissez opérer le charme.

Belle lecture à tous !

Editions du Rouergue

« Qu’il emporte mon secret » de Sylvie Le Bihan…

Note de l’éditeur :

« Je ne peux pas t’expliquer pourquoi, pas maintenant, mais sois patient, je te raconterai dès que j’aurai trouvé les mots. J’ai besoin de respirer, encore un peu, un autre air que celui, étouffant, de l’été 1984, celui que j’avais refoulé et que j’ai retrouvé dans une salle de la prison de Nantes, il y a trois semaines « .

Deux nuits ont bouleversé la vie d’Hélène à 30 ans d’intervalle, la troisième, à la veille d’un procès, sera peut-être enfin celle de la vérité…

Ce jeudi 12 janvier 2017 Sylvie Le Bihan nous propose un roman dans la droite ligne de son (superbe) tout premier : « L’Autre » .
Et il prend (lui aussi) aux tripes !

Côté construction de la narration, celle-ci est des plus intéressantes : par le biais d’une lettre qu’elle écrit à son (futur ex) amant, Hélène avoue un drame qu’elle a vécu il y a plusieurs années de cela et qui pourrait l’excuser de ne pas honorer son rendez-vous, voire de rompre…

Avec son style contemporain, direct, sans concession mais non dénué d’une certaine pudeur que je décèle dans chacun de ses livres, elle jongle entre le présent et le passé qu’elle manie à la perfection et nous offre un nouveau texte intense, poignant !

Parce qu’entre ses lignes, à travers ses personnages féminins, ne nous y trompons pas : l’auteur nous dévoile beaucoup de choses sur elle.

Pour moi, Sylvie fait partie de ces écrivains rares de l’intime qui ne tombent jamais dans le pathos.
De cette émotion vraiment très très forte que je ressens lorsque je la lis, j’y perçois (mais je peux me tromper) une quête. Aussi indicible que brûlante, hurlante.
Pour finir par accepter, pour tenter d’oublier un drame, faut-il oser le pointer du doigt et le décortiquer là où ça fait le plus mal, l’avouer, le partager ?
L’écriture comme une reconstruction, une renaissance, une résilience…

Ai-je le droit de parler de ce livre comme d’un coup de coeur étant donné le sujet traité ?
Je me pose la question, en bonne fille raisonnable que je suis. La réponse n’est pas évidente.
Ce que je peux affirmer, c’est que je suis certaine qu’il faudra compter sur lui dans cette rentrée littéraire parce qu’encore une fois, oui, ce témoignage est nécessaire, indispensable.

Editions du Seuil

« La porte du ciel » de Dominique Fortier…

Note de l’éditeur :

« Alors que la Guerre de Sécession fait rage, deux fillettes que tout oppose, deux destins, vont se croiser.

Au cœur de la Louisiane et de ses plantations de coton, deux fillettes grandissent ensemble. Tout les oppose. Eleanor est blanche, fille de médecin ; Eve est mulâtre, fille d’esclave. Elles sont l’ombre l’une de l’autre, soumises à un destin qu’aucune des deux n’a choisi. Dans leur vie, il y aura des murmures, des désirs interdits, des chemins de traverse. Tout près, surtout, il y aura la clameur d’une guerre où des hommes affrontent leurs frères sous deux bannières étoilées.

Plus loin, dans l’Alabama, des femmes passent leur vie à coudre. Elles assemblent des bouts de tissu, Pénélopes modernes qui attendent le retour des maris, des pères, des fils partis combattre. Leurs courtepointes sont à l’image des Etats-Unis : un ensemble de morceaux tenus par un fil – celui de la couture, celui de l’écriture.

Entre rêve et histoire, Dominique Fortier dépeint une Amérique de légende qui se déchire pour mieux s’inventer et pose avec force la question de la liberté. »

L’atmosphère créée par Dominique Fortier nous conte une histoire passée et actuelle, et nous prend souvent à partie en tant que lecteur.
D’un côté deux fillettes que tout oppose à leur naissance, deuxième moitié du XIXe. Les plantations, les champs de coton, les us et les coutumes de cette période, les esclaves (libres ou non)…
De l’autre, plus proches de nous, des couturières, esclaves modernes d’une société qui n’a pas complètement compris le sens strict du mot abolition et qui a fait de cette condition un mode de vie qui s’est ancré dans les moeurs…
En toile de fond : Abraham Lincoln, la guerre de sécession, l’Alabama, le Mississipi… et la Liberté !

Si l’écriture contemplative nous permet de bénéficier de belles descriptions, elle laisse toutefois sur le côté les émotions intrinsèques aux personnages que personnellement j’aime ressentir et qui, du coup, manquent d’un certain relief à mon goût.
J’aurais personnellement apprécié que l’auteur aille plus loin, plus en profondeur, dissèque les personnalités d’Eléanor et d’Eve, les mette dans un réel abyme historique. Elle ne l’a pas voulu volontairement et s’en explique à la  fin du livre mais c’est un drôle de choix, que j’ai du mal à comprendre.
Cela lui aurait évité, à mes yeux, certains clichés en surface.

Une lecture inégale donc. Parfois intéressante, souvent déroutante du fait (aussi) de la construction fragmentée de la narration.
Est-ce pour autant audacieux dans la façon de traiter le sujet ? Je vous laisse juge…

Dominique Fortier est un écrivain québécois.
« La porte du ciel » est paru en 2011 (éditions Alto).
C’est son troisième roman sur les cinq publiés.

Editions Les Escales

« Cruel vendredi : la fin approche » de Nicci French…

Imaginez…

Vous habitez Londres et vous êtes psychothérapeute.
Un vendredi, un cadavre est repêché dans la Tamise, un bracelet à votre nom autour du poignet.
Mais vous êtes bel et bien vivante !
Vous devenez de fait le suspect numéro un.

« Cruel vendredi » est le cinquième polar qui met en scène Frieda Klein mais il peut se lire indépendamment des quatre premiers (il y a juste quelques petites références mais cela ne peut pas gâcher votre lecture ni votre compréhension de l’intrigue).

Ce livre, vous n’aurez pas envie de le lâcher.
A cause de lui, vous raterez sans doute la bonne station si vous le dévorez dans les transports…
Il vous emporte dans un tourbillon psychologique très bien ficelé.
L’analyse des personnages est fine, l’enquête rondement bien menée dès les premières pages et jusqu’au rebondissement final.

Un GRAND MERCI à Lecteurs.com pour m’avoir fait découvrir cette « série » (je ne manquerai pas de lire les quatre premiers du coup et de me jeter sur le sixième dès sa parution en France).

J’ai vraiment passé un très bon moment, et ce n’est pas Jayavarman qui dira le contraire…

Pour les amoureux du genre, je vous le recommande vivement !

Pour ceux qui ne le savent pas : Nicci French est un pseudonyme sous lequel se cache un couple d’écrivains journalistes anglais (Nicci Gerrard et Sean French).

Editions Fleuve Noir