« Mon territoire » de Tess Sharpe…

Une couverture sublime pour une histoire que vous aurez du mal à lâcher une fois commencée ! 

Face à un monde qui a ses propres codes, à des situations décrites tels des couperets qui rythment admirablement les différentes temporalités, Harley McKenna intègre le Panthéon des héroïnes littéraires qui marquent et qui n’est pas s’en m’avoir fait penser (même si les deux intrigues n’ont rien à voir) à la Turtle de Gabriel Tallent dans « My absolute darling » par sa volonté, son courage, son cheminement psychologique, son combat intérieur sur l’autel de l’héritage paternel transmis.
Vous ne serez pas prêts de l’oublier !

Que la fin soit prévisible ne m’a pas dérangée. Pour moi, l’essentiel est ailleurs dans ce premier roman très réussi de cette rentrée littéraire 2019.

A mentionner également l’excellente traduction d’Héloïse Esquié. 

Un GRAND MERCI renouvelé à Léa via le Picabo River Book Club et aux Editions Sonatine ainsi qu’ à Manon et à Cécile pour cette lecture commune que je recommande vivement (et qui intègre non seulement le Challenge « A l’assaut des pavés » étant donné ses 551 pages mais encore Le Mois américain ).

©Céline Huet-Amchin

Note de l’éditeur (Sonatine) : 

« À 8 ans, Harley McKenna a assisté à la mort violente de sa mère. Au même âge, elle a vu son père, Duke, tuer un homme. Rien de très étonnant de la part de ce baron de la drogue, connu dans tout le nord de la Californie pour sa brutalité, qui élève sa fille pour qu’elle lui succède. Mais le jour où Harley est en passe de reprendre les rênes de l’empire familial, elle décide de faire les choses à sa manière, même si cela signifie quitter le chemin tracé par son père. »

« Les marécages » de Joe R.Lansdale…

Sur fond de souvenirs, de perte d’innocence et d’illusions, l’auteur nous plonge dans l’atmosphère sombre, pauvre et raciste des années 30 aux Etats-Unis où l’ignominie humaine est omniprésente. 

Des marécages troublants, étouffants, dérangeants…

Une lecture qui ne peut pas laisser indifférent !

©Céline Huet-Amchin

Note de l’éditeur (Folio policier) : 

« Texas, 1933. La Grande Dépression s’éternise. Quand le jeune Harry Collins et sa petite sœur découvrent le cadavre sauvagement mutilé d’une femme noire dans un marais, la peur s’empare de leur village. Et quand le corps d’une Blanche est retrouvé peu après, Harry ne peut qu’assister impuissant au lynchage d’un innocent par les membres du Klan local. Aidé de sa sœur, Harry décide de partir à la recherche du vrai meurtrier et s’enfonce dans les profondeurs du bayou, là où les ténèbres règnent… »

Livre lu dans le cadre du dernier swap organisé par le Picabo River Book Club
Merci à Mylène qui était mon binôme ! 

« Retour à Matterhorn » de Karl Marlantes…

La guerre du Vietnam « fascine » ou rebute mais ne laisse jamais indifférent. 
De nombreux réalisateurs et écrivains s’en sont emparés de manière plus ou moins réussie selon le degré de manichéisme sous-jacent.

Le premier mot qui me vient à la bouche en refermant ce livre est « waouh » !

Ancien lieutenant des marines, Karl Marlantes nous immerge dans ce conflit de la manière la plus réaliste qui soit, dans ce calvaire qui a rimé avec l’enfer. 

Si nous avons soit disant entre nos mains un roman, l’Histoire est convoquée à chaque page dans les silences et les bruits où les morts ont souvent été les victimes de nombreuses absurdités en haut lieu. 

Une lecture qui marque !

©Céline Huet-Amchin

Note de l’éditeur (Le Live de Poche) : 

« Prendre la colline de Matterhorn et la fortifier pour résister à l’armée nord-vietnamienne, l’abandonner pour exécuter une autre tâche, sans munitions et nourriture suffisantes, puis la réinvestir, telle est la mission qui incombe à la Compagnie Bravo dirigée par le lieutenant Mellas. Qu’ils marchent dans une jungle infestée de tigres et de sangsues, s’enfoncent dans leurs trous de combat boueux ou commettent l’irréparable, ce que vivent ces « gamins » noirs et blancs est tout à la fois terrifiant, héroïque, cruel, vain, tendre, absurde, désespérant et sublime. Un livre unanimement salué par la critique. »

Livre lu dans le cadre du challenge « A l’assaut des pavés » catégorie « livre historique ».
931 pages.

« Un manoir en Cornouailles » d’Eve Chase…

Le titre, la couverture, l’endroit où l’intrigue se déroule avaient tout pour me plaire et je n’ai pas été déçue… 

Le lecteur oscille classiquement entre deux temporalités, 1968 et plus de trente ans plus tard, dans un lieu unique, le Manoir de Pencraw appelé également le Manoir des Lapins noirs. 

Comment vous parler de ce livre sans révéler quoi que ce soit ? 
C’est compliqué… 
Si je vous dis Cornouailles, mort et secrets de famille vous embarquez ? 

Ce n’est pas un thriller mais une fois plongés dans ce (premier) roman vous aurez du mal à vous en détacher : vous vous attacherez assurément à tous les personnages et vous serez portés par cette histoire joliment romanesque empreinte de mystères envoûtants et captivants bien ficelés. 

A toutes celles et tous ceux qui aiment les atmosphères so british à la Daphné du Maurier pour ne citer qu’elle, je recommande vivement.
Le tout accompagné d’un excellent Earl Grey bien évidemment (et d’un poilu attentif). 

Belle lecture à tous ! 

©Céline Huet-Amchin

Note de l’éditeur (10/18) : 

« Cornouailles, 1968. Pencraw, un grandiose manoir en ruine dans lequel les Alton élisent domicile l’été. Le temps semble s’y être arrêté et défile sans encombre. Jusqu’au drame qui vient bouleverser leurs vies et arrêter le temps à jamais.Cinquante ans plus tard, avec son fiancé Jon, Lorna roule à la recherche du manoir des Lapins noirs, cette maison où elle a séjourné enfant. Elle rêve d’y célébrer son mariage. Tout dans cette vieille demeure l’appelle et l’attire. Mais faut-il vraiment déterrer les sombres mystères de ce manoir en Cornouailles ? »

« Les mille et une vies de Billy Milligan » de Daniel Keyes…

Une fois commencé, vous aurez du mal à le lâcher !
634 pages. D’une seule traite donc. 

Une dissociation de la personnalité.
Des viols.
L’irresponsabilité pénale. 

Une histoire vraie : celle de William Stanley Milligan (1955-2014).

Au fur et à mesure que le lecteur tourne les pages, il découvre les différentes personnalités qui habitent Billy Milligan : 24 au total ! Oui, oui, vous avez bien lu…
Les 10 principales et les secondaires (les « indésirables ») d’où découlent différents traits de caractère, différents âges, différents sexes (et orientations sexuelles), différentes langues et accents… 

Une (dé)construction en trois parties.
Pour mieux connaître sa vie. Pour mieux « comprendre » le pourquoi, sans toutefois cautionner ou dédouanner évidemment. 
Et c’est bien là la force du livre. 

Sévices psychologiques, sévices physiques, sévices sexuels.
Billy Milligan s’est protégé comme il a pu ai-je envie de dire.

Tellement perturbant que le livre devient un véritable page turner, à en devenir un peu dingue… 

Si vous appréciez la psychologie, la psychiatrie qui  dépassent les frontières du droit (pénal), ce livre est pour vous.
Et si vous restez seul(e) dans votre tête une fois refermé, chapeau bas.

Une lecture fascinante.

©Céline Huet-Amchin

Remarques : 

Je préfère le titre en anglais « The minds of Billy Milligan » (littéralement « Les esprits de Billy Milligan »). 

Le Livre de Poche le classe dans les thrillers. Je n’ai pas trop compris étant donné que c’est plus une biographie. Certainement plus « vendeur »…  

Note de l’éditeur (Le Livre de Poche) : 

« Quand la police de l’Ohio arrête l’auteur présumé de trois, voire quatre, viols de jeunes femmes, elle pense que l’affaire est entendue : les victimes reconnaissent formellement le coupable, et celui-ci possède chez lui la totalité de ce qui leur a été volé. Pourtant, ce dernier nie farouchement. Son étrange comportement amène ses avocats commis d’office à demander une expertise psychiatrique. Et c’est ainsi que tout commence…
On découvre que William Stanley Milligan possède ce que l’on appelle une personnalité multiple, une affection psychologique très rare. Il est tour à tour Arthur, un Londonien raffiné, cultivé, plutôt méprisant, Ragen, un Yougoslave brutal d’une force prodigieuse, expert en armes à feu, et bien d’autres. En tout, vingt-quatre personnalités d’âge, de caractère, et même de sexe différents ! »

J’ai vu il y a plusieurs mois de cela le film « Split », inspiré de l’histoire de Billy Milligan. 
Si la performance de l’acteur (James McAvoy) est à relever, entre les deux je vous recommande vivement le livre !