« Le voyageur de papier » de Jean-Claude Perrier…

Vous croiserez au détour des pages Michaux, Mandiargues, Sagan, Gide,
Saint Exupéry et tant d’autres, dans un milieu littéraire fort bien
décrit que tout vrai lecteur souhaiterait connaître, avec l’Inde en
guise de madeleine…

Pour tous les amoureux des livres (papier) que nous sommes (toujours,
encore et à jamais), et les âmes voyageuses…

« Je connais mon rôle comme passeur de culture, éveilleur de curiosité, créateur de passion »

« Avec le recul du temps, et lorsqu’on s’essaie à les analyser, les évènements d’une vie acquièrent une certaine cohérence »

« J’entretiens avec l’objet-livre une relation physique, sensuelle. Le fond ne suffit pas, il me faut la forme, le confort de lecture »

« (…) une réflexion sur mes objets familiers, si chargés de souvenirs, d’émotions, de plaisir. De la mémoire des endroits d’où je les ai rapportés, des gens qui me les ont offerts, ou des circonstances dans lesquelles je les ai trouvés. Bien sûr, tous ces objets ont une âme, une histoire »

« Ma maison, bien entendu, est gorgée de livres, du rez-de-jardin jusqu’au grenier. Partout le long des murs courent des étagères, voire des demi-étagères sous les fenêtres ou les pans coupés. Je ne saurais vivre sans eux. Ils me protègent, me soutiennent. Constituent un rempart contre le monde extérieur, de plus en plus laid, violent, vulgaire, superficiel (…) Je persiste à croire que le meilleur reste à venir. C’est cet espoir qui me fait avancer, voyager, lire, écrire, rêver et partager tout cela avec ceux que j’aime et, sans les connaître, mes lecteurs »

Belle lecture à tous !

Le voyageur de papier Jean-Claude Perrier Editions Héloïse d'Ormesson

Editions Héloïse d’Ormesson

« Confession d’un enfant du siècle »

« La confession d’un enfant du siècle«  est l’unique roman (en prose) qu’Alfred de Musset écrivit en 1836, juste après sa liaison passionnelle de deux ans avec George Sand à qui les mots sont adressés.

Sylvie Verheyde, actrice, scénariste et réalisatrice s’en est admirablement emparée, pour deux raisons.
La première tient dans son choix du rôle principal attribué à Pete Doherty (auteur-compositeur-interprète de rock sur les terres de sa très gracieuse Majesté). J’ai dû me faire violence pour accepter cet état de fait, et je suis finalement sortie enchantée par son jeu d’acteur ! Il fallait oser prendre une telle figure (« défrayeur people chronique »), mais il campe un Octave-Musset plus vrai que nature, au point que l’on se demande s’il ne joue pas son propre rôle.
La deuxième tient dans son choix de la direction de la photographie, qui arrive à retranscrire admirablement bien l’atmosphère du XIXe siècle (lieux de débauche, silences aristocratiques, résistances corporelle et émotionnelle -pour finalement succomber-, attente, passion destructrice, regrets, …). C’est vraiment une belle palette d’émotions qui nous est ici offerte.

En jouant sur ces deux tableaux, la réalisatrice fait de ce film au parti pris « ancien » une toile résolument moderne !

Confession d'un enfant du siècle Sylvie Verheyde

NDLR. Sélection officielle Cannes 2012, « Un certain regard ».