« Les mots qu’on ne me dit pas » de Véronique Poulain…

Née entendante dans une famille de sourds pose naturellement les questions du handicap, de la vie en famille, d’un combat multiple au quotidien aux yeux de tous.

C’est une fort jolie autobiographie que nous propose ici Véronique Poulain.
Des réflexions brutes mais d’une douceur extrême qui permet au final des je vous aime.

NDLR. Pour ceux qui l’ont vu (ce qui n’est pas mon cas pour l’instant à ce jour) : le film « La famille Bélier » s’est inspiré de l’histoire personnelle de l’auteur tout en y apportant beaucoup de modifications.

Belle lecture à tous !

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« Le silence. Imposé à ma naissance, apprivoisé par obligation, puis accepté par nécessité, il a finir par devenir indispensable à mon équilibre comme une vieille habitude, un vieil ami »

« Pas entendu, donc indicible (…) M’enfermer dans un monde qui n’appartient qu’à moi »

Editions Stock

« Les corps inutiles » de Delphine Bertholon…

Clémence Blisson.
Retenez bien.
Personnellement, elle m’a foutue les poils !

A 15 ans, Clémence est une jeune fille qui se va retrouver brisée par un instant v(i)olé en position 29.
A 30 ans, Clémence est maquilleuse de poupées grandeur nature pour les hommes en mal de quelque chose qui veulent se faire du bien.

Et Delphine joue, avec nos nerfs, au fil des pages, entre ces deux périodes.
La construction littéraire est ici à relever. Elle est fort intéressante et participe pleinement à l’intensité dramatique, psychologique, un tantinet policière.

Nos failles sont souvent plus redoutables pour nous emmurer que les barreaux de n’importe quelle prison. Parler du corps, des corps est une dissection des plus intimes. Mais il reste assurément une chose aux ceux qui sont blessés : une âme.
C’est dans un jeu d’écriture brute et incisive qu’une certaine forme de douceur se dégage. En écho. Comme pour mieux nous faire accepter, mieux nous parler.

En filigrane de ce roman nous retrouvons les thèmes (que nous pensons) chers à l’auteur : la réflexion sur soi, le hasard, les rencontres, les silences, les non-dits, les fantômes, les secrets, la famille, la solitude, la résurrection, l’attente, l’enfermement, les subterfuges que nous inventons pour survivre…

C’est un livre qui sent bon l’encre fraîche.
Il se trouve dans toutes les bonnes librairies (de préférence indépendantes) depuis hier !

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« Les choses qu’on ne dit pas restent-elles à tout jamais vivantes ? »

« Moi aussi (…) j’aimerais bien me revoir »

« La vengeance n’est pas le début : c’est la fin »

Editions JC Lattès

« Dis-moi oui » de Brigitte Kernel…

Après avoir trompé sa compagne, une femme s’interroge sur cette fameuse « deuxième chance » en Amour que la vie peut accorder (ou pas).

Et ???

Du consommable et une fin cousue de fil blanc.

L’histoire, on peut (éventuellement) rentrer dedans.
Mais il manque quelque chose de primordial, de fondamental pour moi au niveau de l’écriture.
Venant d’une journaliste oeuvrant sur France Inter, je m’attendais à mieux.

Ce type de livre, c’est en définitive du déjà lu.
Il faut que ce soit exceptionnel pour que cela suscite un intérêt. En tout cas le mien.

Dis-moi oui ?
Malheureusement non.

A vos avis, puisque celui-ci n’engage que moi.

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Editions Flammarion

« La gaieté » de Justine Lévy…

Eh bien… ce n’est pas la joie !

J’avais lu ses trois premiers livres, que j’avais plutôt appréciés.
Mis à part son style d’écriture que je continue d’aimer pour sa vivacité et son caractère non emprunté, je me suis malheureusement beaucoup ennuyée à la lecture de celui-ci.
J’ai trouvé qu’elle tournait trop en rond autour du sujet…

Mais comme je le dis souvent : tous les goûts sont dans la nature donc, à vous de juger !

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Editions Stock

« Dix-sept ans » de Colombe Schneck…

91 pages relatant un acte qui, dix années plus tôt, a nécessité une Loi pour ne plus que ce type d’opération soit illégal.
91 pages de liberté dé-contrainte.
91 pages d’un délicat événement avoué.
91 pages. Et toute une vie pour s’en remettre.

Il n’en faut parfois pas plus pour que tout y soit, pour que tout se ressente comme il se doit.

Au-delà de sa belle écriture pudique et de sa vérité brute, là est, selon moi, le coup de maître de Colombe Schneck : ne pas en faire des tonnes, relater juste l’essentiel.

« L’avortement n’est » peut-être « pas un beau sujet de littérature ».
Mais des témoignages comme celui-ci sont nécessaires…

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Editions Grasset